Enregistré le: 16 Novembre 2009, 14:14 Messages: 3138 Localisation: Région de Bordeaux
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Bonsoir les amis, C'est un exercice difficile, en effet, mais tellement plaisant, que celui qui consiste à plonger dans ses meilleurs souvenirs. Riche année, belle année : merci à 2012. Amitiés Patrick 2012 fût, pour moi, une année tellement riche qu’il me faudrait un livre pour vous raconter ces rêves, ces rencontres, ces images et ces souvenirs. Les petites tristesses, et, surtout, les grandes joies. Mais, tout de même, il faut bien résumer et je dirai volontiers que, même ignorée, méprisée parfois, foulée aux pieds trop souvent, Dame Nature sait prodiguer à qui aime ses charmes et ses enseignements des bonheurs précieux. L’hiver a été, à ses débuts, d’une douceur étonnante, à tel point que, dans les premiers jours de janvier, les grèbes huppés avaient revêtu leur plumage nuptial et entamé leurs parades avec deux bons mois d’avance. Février nous a tous rappelés à l’ordre par une bise glaciale et des températures très inférieures à la normale. Le printemps avait bien commencé avec un très joli mois de mars. Il n’y eu pas d’avril pour les photographes tant le ciel était gris, le temps pluvieux ; c’était une des colères que se permet parfois la nature. Mai n’avait guère mieux commencé, et puis s’ensuivirent des températures telles que les guêpiers ouvraient grand leurs becs pour s’aérer un peu ; sous la tente, j’ai noté plus de 50 degrés… Juin fût en demi-teinte. L’été a été beau et généralement chaud, comme si juillet et août voulaient nous faire patienter jusqu’à un bel été indien qui nous a gratifié de généreuses lumières en septembre et octobre. Les premières chutes de feuilles ont prévenu le promeneur que la suite de l’automne et le début de l’hiver seraient plus gris, malgré de belles journées, de plus en plus rares au fil du temps. Mais que de spectacles encore, provoqués par la chance ! Aujourd’hui, le temps est gris, très couvert ; c’est le temps qui convient pour se pencher sur ses souvenirs et attendre le soleil qui va revenir pour que cette année 2013 soit encore aussi, sinon plus belle encore.JANVIER Quelle douceur ! Il a été difficile de faire un choix entre les vols de bernaches, l’apparition furtive mais tellement plaisante du râle d’eau et les parades des grèbes. Finalement, c’est le bain qui m’est resté à l’esprit, tant ce jour-là les oiseaux semblaient joyeux.FEVRIER Brutal changement de décor qui m’a valu la visite d’hôtes inattendus comme le Harle Piette et la Nette rousse. Glissades à répétition sur la neige glacée. Sensations sibériennes au bord de ce petit étang, immobile, le vent du nord, bien en face, pour tenter de saisir l’instant. Rarement j’avais eu aussi froid.MARS Les milans étaient fidèles au rendez-vous, comme les pouillots véloces qui voulurent bien, un jour, poser à découvert. Les premiers mâles de gorge-bleue étaient arrivés dans le petit marais. Et, pourtant, fidélité oblige, c’est une image de mon ami Edouard que j’ai choisi de vous présenter. Je me souviens de cette journée au cours de laquelle j’ai vu la bredouille de si près. Et puis il est enfin venu, accompagné de quelques amis, pour parader, prendre son bain et battre des ailes, heureux comme jamais.AVRIL Qu’importe le mauvais temps et qu’importent les heures d’attente quand le rossignol de suède se promène au marais. On le voit 20 fois, chantant dans notre dos, ou courant sur le sol. On admire de loin son vol de papillon et, il nous surprend, posé à moins de deux mètres, impossible à immortaliser. La ronce que l’on vise est vide depuis 4 heures quand il se décide et vient offrir la récompense longuement espérée.MAI Les petits gravelots avaient fait leurs nids très près de la famille échasse. Les enfants, petits bouchons de champagne étaient nés et couraient vite, si vite… La tâche de leurs parents devint vite difficile quand leurs excursions devinrent plus longues et lointaines. Inlassablement, ils veillaient, les appelaient et tendaient une aile protectrice quand les petits garnements commençaient, enfin, à ressentir un peu de fatigue.JUIN Il est là depuis les premiers jours de mai. Toujours aussi resplendissant. J’ai assisté, les yeux écarquillés, au creusement des terriers, à quelques accouplements trop lointains, à des offrandes et au bal du Guêpier. Parfois au sol, parfois caché en haut de sa falaise d’où je l’ai vu se poser sur la petite branche que j’avais placée (proportionnée à ses pattes et à ses aises) à son intention. Je l’attendais, impatiemment, contrarié, parfois, par un soleil avare ; j’avais vu cette image du haut de la falaise, je l’espérais, j’en rêvais. Et puis, à force de patience, en dépit des nuages, et des caprices du ciel, ils sont venus : le couple et son assistant.JUILLET Un jour d’infidélité à Merops, j’ai rendu visite aux Gravelots et aux échasses adolescentes qui essayaient leurs ailes toutes neuves, impatientes de prendre l’air. Les plus jeunes étaient attendrissantes au bain et émouvantes, aussi, dans ces tentatives un peu prématurées. Les ainées, plus grandes d’une semaine, pouvaient légitimement tenter leur premier vol. Et celle-ci y est parvenue.AOUT Les jeunes Guêpiers ont quitté leurs nids, bien plus nombreux cette année. Malgré la nostalgie, c’est une réjouissance. D’autres jeunes prennent leurs premiers quartiers et viennent nous aider, nous donner de la patience. Il ne va pas le faire ? Mais si ! Résolument aimable, le bihoreau juvénile s’envole et vient se poser sur une branche plus proche, sur un fond d’or qui lui sied si bien.SEPTEMBRE Il est encore tôt, d’une manière générale, pour parler de migration, même si certains sont déjà repartis vers l’Afrique. Mais d’autres font étape, et rendent belle la vie en ce coin de Gironde qu’ils ne semblent pas pressés de quitter. Voici un bel oiseau, témoin de mon enfance, qui nous fait bien des inquiétudes, mais qui a témoigné, par son nombre que l’espoir reste permis.OCTOBRE Il fait beau encore. Les grands gravelots juvéniles en profitent pour faire un festin de vers. Gourmands, véloces, parfois un brin querelleurs, ils songent à la toilette. Bientôt viendra la sieste. Mais, pendant la toilette, on doit garder l’œil collé au viseur car on sait qu’il va se passer quelque chose. Voici soudain le bond. La chance n’appartient qu’aux amoureux.NOVEMBRE Merci à toi l’aigrette ! Sous une lumière douce, elle entretenait son bel habit, avec les soins et la patience dont elle est coutumière. En ce genre de circonstances, on patiente, on attend, car, bien sûr, elle va étendre une aile ou déployer son cou. Les minutes passent vite. Qu’est-ce ? Le sang ne fait qu’un tour, le cœur bat plus vite. Quatorze sangliers viennent vers moi, à la nage pour rejoindre la terre ferme ? Vite, il faut reprendre son sang-froid, car ils nagent vite. Ils ont frôlé l’Aigrette qui n’a pas aimé du tout. Moi, si.DECEMBRE Que le temps est morose pour une première sortie avec un tout nouveau boitier ! Enfin, il faut s’en contenter car il a fait beau ce matin. 17 heures. Il fait sombre malgré un petit clin d’œil de l’astre juste avant son coucher. Deux pas encore pour essayer de voir ce cygne tuberculé qui gonflait les ailes pour se faire impérial. Ce n’est pas possible ! Voici plus de 30 ans que je ne les avais pas vus. Au premier coup d’œil, ils sont reconnaissables à leur silhouette plus fine et à des teintes que l’on devine encore. Les Cygnes chanteurs ! Oui ce sont eux. Ils ne sont pas si lointains et poussent la gentillesse jusqu’à prendre la belle attitude de deux oiseaux qui s’aiment, car ils regardent dans la même direction.
_________________ Qui se rend au pays de l'oiseau y découvre la sagesse, le courage, la beauté et le rêve.
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