Merci Christine, Gengoux, Michel, Frédéric, Alain, Robert, Joëlle, JJP, Dominique pour votre visite commentée.

Robert

J’avais effectivement déjà lu sur le net que différents observateurs avaient rapporté chez le Geai des chênes des exemples d’imitations d’oiseaux prédateurs comme la Buse variable, mais je n’ai pas encore trouvé d’articles publiés de chercheurs qui auraient étudié avec des critères scientifiques la question du mimétisme vocal chez les Geais. Certains chercheurs dans leur définition du mimétisme vocal/imitation utilisent des critères qui ne se limitent pas à une ressemblance morphologique (reproduction à l'identique du spectre sonore) mais ont inclus un critère fonctionnel, à savoir une vocalisation est considérée comme une imitation (ou un mimétisme) si le comportement du récepteur change après avoir perçu la ressemblance acoustique entre l'imitateur et le modèle, et si le changement de comportement confère un avantage sélectif à l'imitateur (ce qui est le cas du Drongo). Il serait intéressant de faire une recherche biblio exhaustive afin de savoir si ce critère fonctionnel a été observé et étudié chez le Geai.

Robert

J’avais également lu qu’au Kenya les abeilles peuvent être utilisées pour éloigner les éléphants. Il semblerait que l'idée d'utiliser des abeilles a été lancée par le Dr Lucy King qui dirige un centre de recherche sur les éléphants et les abeilles à proximité de Tsavo East. Elle et son équipe ont effectué des essais sur le terrain avec des clôtures de ruches dans trois communautés rurales, et selon leurs résultats, cela aurait permis de réduire de plus de 80 % les attaques d'éléphants. J’ai lu également que ce système était testé sur les éléphants d'Asie en Inde, au Sri Lanka et en Thaïlande. Deux liens intéressants sur ce sujet.

https://www.voanews.com/a/researchers-b ... 01743.html
https://www.scientificamerican.com/arti ... ice-versa/

Robert

Merci Christine, Gengoux, Michel, Frédéric, Alain, Robert, Joëlle, JPP, Dominique pour votre visite commentée.

Je poursuis mon voyage dans les terres kenyanes avec une espèce d’oiseau sédentaire et territoriale que nous avons observée à plusieurs reprises à Samburu, mais non pas à Masai Mara où nous sommes restés pourtant plus longtemps, qui est le Calao à bec rouge (Tockus erythrorhynchus) facilement reconnaissable à son bec incurvé rouge, à sa longue queue noire et au dos de son plumage noir tacheté de blanc. Lorsque l’on observe cet oiseau, ce qui frappe immédiatement est la longueur de son bec, ce qui a conduit des chercheurs à se demander si la taille du bec joue un autre rôle que celui habituel dans les comportements alimentaires. L’une des hypothèses qui avait été formulée est que la variation de la taille des becs aurait été sélectionnée au cours de l’évolution en fonction de la latitude et/ou de la température du milieu de vie et qu’elle pourrait contribuer activement à la thermorégulation aviaire. Cette hypothèse avait trouvé une validation chez le Toucan toco où l’on a pu démontrer un rôle de thermorégulation active du bec par dissipation de chaleur, et plus récemment cette hypothèse a été confirmée chez les Calaos par une équipe d’ornithologues sud-africains. Dans une étude publiée en 2016 dans la revue Plos One, ces chercheurs ont utilisé l'imagerie thermique pour quantifier l'échange de chaleur entre le bec et l’environnement sur une gamme variée de températures de l'air chez dix-huit calaos à bec jaune vivant dans des zones arides d’Afrique du sud. Ils ont constaté que les Calaos dissipaient la chaleur par le bec à des températures de l'air comprises entre 30,7°C et 43°C avec une évacuation effective de chaleur de l'intérieur vers l'extérieur du bec. Ils en ont conclu que le Calao peut dilater ses vaisseaux sanguins, présents en grand nombre dans son bec, pour évacuer environ 20% de la chaleur corporelle, permettant ainsi au bec de refroidir l'animal lors des grosses chaleurs.


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Le Calao à bec rouge fréquente typiquement les zones plutôt sèches, mais boisées. C’est une espèce omnivore opportuniste, se nourrissant principalement sur le sol d’invertébrés comme les coléoptères, termites, larves de mouches et de sauterelles, mais ne dédaigne pas les fruits et les graines, voire peut compléter son régime alimentaire par des œufs quand il en trouve, de petits lézards, de geckos. Dans l’image jointe, une activité prédatrice typique montrant la capture d’une larve d’invertébré. Il vit généralement en couple ou en petits groupes et a une activité diurne et va généralement dormir en sécurité sur une branche d’un arbre. Les deux sexes sont similaires, mais la femelle a un bec plus petit que son partenaire, et la tache noire qui orne sa mandibule inférieure est plus réduite.

38 et 39

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Nous avons rencontré l’aigle ravisseur (Aquila rapax) aussi bien à Samburu qu’à Masai Mara, mais à Samburu nous avons observé à la fois un adulte et un juvénile, qui a un plumage brun plus clair que celui de l’adulte, presque blanchâtre. Les femelles sont plus grandes que les mâles, mais le plumage est identique. Sur l'ensemble de leur aire de distribution, ils sont surtout très fréquents dans les zones ouvertes boisées d'acacias comme cela est visible sur la photo, ou dans les savanes légèrement arborées, les steppes et les prairies sur lesquelles poussent quelques arbres épars. Ces rapaces sont territoriaux, monogames et établissent des liens qui peuvent durer toute une vie.

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L'Alecto à tête blanche (Dinemellia dinemelli), également appelé Tisserin dinemelli est une espèce fréquemment observée dans les savanes de buissons épineux et les forêts d'acacias de l'est du continent africain. Il se nourrit majoritairement d'insectes (scarabées, chenilles), mais aussi de graines et de fruits. Il peut également former des groupes avec d'autres espèces, notamment des étourneaux.

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Je terminerai cette série par les Dik-diks qui font partie des plus petites espèces d'antilopes au monde. Deux espèces, le Dik-Dik de Kirk (Madoqua kirkii) et le Dik-Dik de Gunther (Madoqua guentheri), se ressemblent et sont communes des savanes d’acacias et des milieux couverts et secs du Kenya et de la Tanzanie. Sur le plan morphologique, le Dik-dik de Gunther a un museau plus allongé en trompe que le Dik-Dik de Kirk, alors que chez ce dernier, représenté dans ces photos, le cercle oculaire blanc est plus large et différencié. Sous chaque coin de l’œil, chez les deux espèces, on peut noter la présence d’une tache noire qui est une glande préorbitaire exocrine qui sécrète un liquide servant à marquer leur territoire.
Le mâle Dik-dik est reconnaissable à la présence de petites cornes.

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C'est une bonne idée d'aborder un carnet avec un côté naturaliste "certain". D'autant plus que les photos sont toujours aussi réussies

Lorsqu'on voit ces oiseaux pour la première fois on est toujours impressionné par leur bec, toujours disproportionné. Excellente idée d'expliquer ses fonctions et on ne peut que constater une fois de plus que la nature ne fait rien au hasard. Mais ce qui m'a le plus surpris dans cette famille c'est leur façon de nidifier. Mais je n'en dis pas plus, tu vas peut-être en parler plus tard ou avec une autre espèce de cette grande famille

Toujours très riches en informations tes MAJ, c'est super et bravo pour le temps que tu y passes!
J'ai par exemple appris qu'il y avait deux sortes de dik-dik.
Des espèces que j'ai aussi rencontrées le mois dernier là-bas et que j'ai plaisir à revoir.
Un pour le Calao à bec rouge 38 et 39, le juvénile d'aigle ravisseur 43, et l'alecto à tête blanche .

Une MAJ où on apprend une nouvelle fois plein de choses sur la morphologie et le comportement des animaux croisés, ce qui fait de ce fil, Robert, une mine d'informations Les images sont, comme toujours, d'excellente qualité , quel que soit le sujet photographié

Merci pour ces explications. Je me régale.