Le menu se déroule bien il est grand temps de faire une pause et d'apprécier les photos de Dalt. Vous connaissez tous une partie de son travail et son implication à la tenue de ce forum. Mais pourquoi ne pas creuser un peu plus le personnage aux travers de cette grillade. Alors déchainez vous, c'est votre seule chance
Au fait sa devise
" La première chose à apprendre en photographie, c'est de savoir ne pas déclencher"
bref tout un vaste programme Bonjour,
Je m’appelle Gilles, je suis marié et j’ai deux garçons de 3 et 7 ans. Biologiste de formation, les aléas de la vie m’ont conduit vers la gestion de milieux naturels, l’enseignement et faute de mieux vers le commerce où j’ai été formé... à la formation ; et enfin vers la photo en tant que professionnel sous le pseudo de Dalt. Pourquoi? Tout simplement car je daltonien !
Depuis quand pratiques-tu, comment as-tu commencé ?
J’ai débuté la photo à l’âge de 6 ans quand mes parents m’ont offert mon 1er pocket et ses flashs cubes. Le virus s’est de suite insinué en moi et à engendré la frénésie du déclenchement. Je m’en rappelle comme si c’était hier et pourtant c’était en 1979. J’ai même encore à l’esprit ma 1ere photo, un copain de l’époque présent le jour de mes 6 ans que j’ai immortalisé sous l’étente à linge de mes parents dans le jardin. Cette passion naissante a duré…1 an ; là encore se sont mes parents qui ont joué un rôle et ont mis fin à mon plaisir de déclenchement, ceci en avançant des arguments bassement matériels de coût de pellicule et de développement.
Pendant longtemps, je me suis donc cantonné à la photo de vacances occasionnelle. Ados, je me suis vu offrir un petit compact canon, mais je me suis de suite senti bridé par le nombre de prises de vues possibles sur une péloche et par le fait d’être obligé d’attendre pour voir mes photos. Eh oui, j’avais 15 ans en 1988 !!! J’étais un déclencheur compulsif et inconsciemment, j’attendais l’ère numérique. C’est pourquoi, pendant longtemps la photo est encore restée une activité de vacances, même si le plaisir à toujours été présent.
J’ai eu l’occasion vers 20 ans d’avoir un réflex Minolta entre les mains, ma sœur ayant commencé et seulement commencé des études de photos. Le plaisir et l’envie de figer des instants, des scènes est vite revenu mais j’avais d’autres chats à fouetter à l’époque et toujours en moi, le regret de ne pouvoir voir les images de suite. De plus, mes 1eres essais dans lesquels je fondais de grands espoirs en imaginant le résultat sur papier étaient… souvent décevant d’ailleurs.
Et du coup, break à nouveau ; jusqu’à mon mariage en 2001 ! Le numérique avait enfin pointé le bout de son nez et avec une partie de la cagnotte récolté, nous nous sommes offert, mon épouse et moi, notre 1er apn, un Olympus 2 millions de pixels et zoom numérique 3x…le top de l’époque pour la modique somme de 3000 Frs. J’ai enfin pu déclencher à tout va…et j’en ai rempli des cartes mémoires…Le plaisir du déclenchement était encore prioritaire. J’ai commencé à m’intéresser un peu aux cadrages quand un an et demi plus tard, mon épouse m’a offert un Coolpix 3200 (aujourd'hui, mon aîné à repris le flambeau avec). Sur ce compact il y avait la fonction … « macro » ! Le rêve !!! J’allais pouvoir faire de la photo en même temps que de m’intéresser à mes sujets préférés les insectes et les fleurs.
Une de mes 1eres photos faite avec, le top non?
J’ai alors commencé à surfer sur le net à la recherche de 1er conseils. Je me suis vite rendu compte que ce petit compact était très limité et comme cette fois ci je ne voulais pas abandonner ; je me suis offert mon 1er bridge un Rollei DK4010 et un close up.
Une de mes 1eres macros avec le Rollei et un close up +4
J’ai pu continuer mon approche photo tranquillement et au bout de 6 mois…j’ai changé pour un autre bridge (les reflex étant encore très chers à l’époque) l’excellent FZ20 de Panasonic que j’ai couplé à une bonnette DCR250 de Raynox, j’ai alors réalisé la 1ere macro dont j’ai été vraiment content.
Et en 2007, je me décide enfin à sauter le pas vers le monde du réflex, j’achète un kit…au hasard…un Samsung GX-1L avec les objos de bases 18-55 et 55-200, je continue principalement à faire des macros avec le 55-200 et la DCR250. Une chose change radicalement alors: mon rythme. Je ne faisais des photos que de manière occasionnelle et là je commence à vivre photo, penser photo presque 24h/24 ; je découvre la joie des forums photos (actuellement, j’en administre un, modère deux et participe à deux autres) riches en conseils, ce qui me permet de progresser en technique, connaissance matériel et de développer mon regard de manière importante. Ce qui me permet de faire une rencontre importante également, avec un certain Man par exemple !!!
Depuis 3 ans donc, la photo est devenue un art de vivre, j’ai la règle des tiers gravée sur la rétine, je suis sans cesse en train de regarder, examiner, cadrer tout ce que je vois…une plaie pour mon entourage en balade…
Le Samsung a rapidement laissé place à un Pentax K10D, lui-même remplacé très vite par un K20D et qui a laissé la place à un K7 il y a quelques mois...et qui va laisser la place au K-5 très prochainement... Je ne suis pas un fanatique du matériel, mais j'aime le confort procuré, j'essaie donc d'évoluer rapidement pouvant ainsi revendre d'occas plus facilement. Comme tout le monde, j’ai fais une ou deux erreurs d’achat d’objo avant de me constituer un parc stable. Mon 1er achat a bien sûr été un 105 sigma macro ! De ma rencontre avec Manu (Man) est ressorti un gout pour le paysage ; je n’avais jamais trop aimé cette discipline, ne sachant pas comment l’aborder, je trouvais cela trop bordélique dans les compos . J’ai pu voir, grâce à lui notamment, qu’on pouvait faire ça de manière épuré, simple et minimaliste ; c’est cela aussi qui m’a conduit à la pose longue ; le coté propre, net, voir vide que permet cette discipline m’a de suite séduit. J’ai révélé en moi le gout caché pour le minimalisme, il était là mais ne savait pas comment s’exprimer en fait. Mes macros ont pris cette tendance également en réduisant de plus en plus les pdc et en limitant la place des sujets. Aujourd’hui, je suis donc adepte des photos simples, qui vont à l’essentiel. Je ne me définie pas comme un photographe naturaliste mais plutôt comme un photographe qui aime mettre en scène la nature.
Quelles sont tes références en photographie ? Les photographes que tu admires ?
Bah franchement….aucun en particulier, ma culture photographique est proche de zéro. Je connais bien sûr quelques grands noms et leurs photos vedettes mais j’aime voir des images mais sans forcément mettre un nom dessus. Néanmoins, j’ai découvert il y a peu Grégory Colbert qui m’a fortement impressionné.
Côté technique ? Ton matériel ?
Comme dit précédemment, j’utilise actuellement un Pentax K7. Coté optique, j’utilise très régulièrement mon 105 macro sigma (couplé à une DCR 250 pour aller encore plus loin).
Ensuite, mes usages sont un panaché du 70-200 2.8 de Sigma, du 10-20 sigma et du 17-70 Pentax. Ces 3 là me servent principalement en paysage et autres disciplines. Le dernier venu est un 50mm Pentax 1.4, j’ai envie de m’essayer un peu plus au portrait.
Encore plus récemment, un lensbaby est arrivé, j'essaie de changer mes habitudes, varier les plaisirs pour ne pas m'encrouter.
Je privilégie les lumières naturelles, j’utilise très peu le flash ; jamais de réflecteur non plus. Quand la lumière n’est pas là, je n’y suis pas non plus. Les accessoires qui me servent le plus sont un trépied, un filtre ND1000 et un chrono pour les poses longues.
Parle-nous de ton travail en cours : que cherches-tu à réaliser ?
J’ai longtemps fait de la macro descriptive avec toujours à l’esprit, l’envie de montrer et de partager, notamment ce que l’on ne prend pas le temps de regarder ; détails des fleurs, des insectes…
Je cherche actuellement à me perfectionner et à peaufiner un style. Mes deux domaines de prédilection étant la pose longue et la macro ; je tente de m’approprier une manière de faire. Je me concentre actuellement sur le coté macro pour obtenir des images limite abstraites, faire totalement oublier le sujet photographié et arriver à une image « design ». Passé pro depuis un an via l’organisation de stages photos, je tente néanmoins de vendre mes clichés. J’imagine donc toujours ce que ma photo pourra donner sur papier, j’ai toujours à l’esprit, avant de déclencher, ce que sera l’image définitive. Et je cherche l’image qui sera épurée (toujours) et sera agréable à accrocher sur un mur.
J’essaie, je teste, et je réessaye constamment des choses, des trucs et des bidules. J’ai tout de même tendance à me tourner plus régulièrement vers les gouttes d’eau et les fleurs qui sont des sujets m’inspirant plus dans cette voie.
Côté paysage, je cherche à me perfectionner, je limite de plus en plus les déclenchements, privilégiant les bons moments, les bonnes conditions. Depuis que je fais de LA photo, ma frénésie du déclenchement a disparu pour laisser place à la réflexion, au choix et au soin. Un peu lassé des éléments proposés par le littoral du coin (j'ai peu l'occas de bouger), je vais essayer de revenir sur des temps de pose un peu plus court et garder un peu de mouvement.
Mais pour l'hiver, l'idée est d'amener mes propres sujets en bords de mer, je commence doucement!
Quels sont tes projets futurs ? Ce qu’il te tient à cœur de réaliser ?
Comme dit juste avant, depuis un an ; associé à Man (et oui encore lui), nous organisons des stages de formation à la photo sur le terrain (
http://nacre.images.free.fr). Cela fait une année que nous avons commencé cette activité que nous proposons 7J/7. La seule chose qu’il nous manque actuellement est un local pour y exposer nos images et pour dispenser des formations de développement numérique (indispensable pour gérer sa photo de A à Y…Z étant l’impression). J’ai lâché mon emploi précédent pour me consacrer à cette activité, j’ai donc envie de mener cela à bien, pas envie de retourner dans le commerce. Je suis optimiste et cela devrait se faire.
Quel conseil donnerais-tu aux apprentis qui te liront ?
Apprendre à développer son regard avant la technique. Une photo techniquement réussie qui n’a pas d’âme, pas de compo aboutie ne sera jamais une belle image. Le matériel aide énormément pour arriver à ses fins mais le regard et l’imagination sont primordiale. Imaginer la photo souhaitée avant de la prendre est important à mon sens. Il faut forger son regard en regardant le travail des autres, en s'en inspirant au début pour avoir un axe de progression. Visualiser ce qu’on veut comme résultat est primordiale plutôt que de shooter au petit bonheur la chance. Et du coup, ne pas négliger le développement numérique, souvent délaissé par les débutants, même si ce n’est pas la 1ère chose à maitriser, il faut avoir à l’idée que ce sera une étape à maitriser un jour où l’autre comme maitriser son matériel.
Et pour conclure…
Une phrase que j'aime bien: Il y a une différence entre faire des photos et faire de la photo.