Comment vous parler de 2021, année, une fois encore, impactée par les restrictions consécutives à la pandémie et aussi, par les années qui passent, et pourtant également riche en belles rencontres et jolis souvenirs ? Je me suis alors souvenue de ces quelques phrases d'un homme aux talents multiples, qui, outre être l'un de nos meilleurs marins, est également un excellent conteur et une fine plume, dont la sensibilité a été forgée au contact de sa terre natale bretonne.
Que dire de plus que ce qui suit ?
« Vieillissant, je ne me dis pas que les promenades en bord de mer seront de moins en moins nombreuses mais je me dis que les attaques de la nostalgie vont se faire de plus en plus fréquentes. Et c’est normal car j’ai plus de passé que d’avenir, donc dans l’équilibre de mon psychisme, il y a davantage de choses faites que de choses à faire. La tentation est grande de se laisser rattraper par le souvenir. Mais je veux encore me fabriquer des moments et non pas en revivre. Le jour où je vais disparaître, j’aurai été poli avec la vie car je l’aurai bien aimée et beaucoup respectée.
Je n’ai jamais considéré comme chose négligeable l’odeur des lilas, le bruit du vent dans les feuilles, le bruit du ressac sur le sable lorsque la mer est calme, le clapotis.
Tous ces moments que nous donne la nature, je les ai aimés, chéris, choyés. Je suis poli, voilà. Ils font partie de mes promenades et de mes étonnements heureux sans cesse renouvelés.
Le passé c’est bien, mais l’exaltation du présent, c’est une façon de se tenir, un devoir.
Dans notre civilisation, on maltraite le présent, on est sans cesse tendu vers ce que l’on voudrait avoir, on ne s’émerveille plus de ce que l’on a. On se plaint de ce que l’on voudrait avoir. Drôle de mentalité !
Se contenter, ce n’est pas péjoratif. Revenir au bonheur de ce que l’on a, c’est un savoir-vivre. »- Olivier de Kersauson « Promenades en bord de mer et étonnements heureux »
Les images qui suivent sont pour partie inédites, pour partie déjà postées, mais souvent retravaillées.
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1- janvier- Un hôte incontournable de nos côtes : bécasseau sanderling- Miroir, mon beau miroir...
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2- février- j'ai retrouvé les harles huppés, autres hôtes habituels du littoral à cette époque-ci de l'année, mais finalement, j'ai retenu l'image insolite et furtive d'un martin pêcheur se posant quelques secondes sur l'épave d'un vieux chalutier en bois, échoué en bord d'anse, en face de chez moi, à quelques mètres du chantier naval où il avait été construit.
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3- mars- Je m'en rappelle, j'écrivais
« Une lande, sur le chemin qui longe, non loin de chez moi, un de ces promontoires rocheux qui sont autant de « finis terrae » qu'en comporte mon département. Fin de la terre, oui. Arrivée au bout de cette pointe, une falaise vertigineuse et, à son pied, la côte, découpée en autant de criques et de plages.
Un couvert épineux, genets et ajoncs. En ce début de printemps, les ajoncs commencent à couvrir la lande d'un manteau jaune éclatant. Un vrai régal pour les yeux.
Un secteur de cette lande abrite le domaine de la fauvette pitchou. Je le sais depuis des années, mais si, parfois, j'ai pu entendre son chant, au fin fond du couvert végétal, je n'ai jamais réussi à la voir. Furtive, très difficile à observer, elle s'est toujours dérobée à mon regard.
Et puis, cette fois, la voilà . C'est un mâle. Il saute d'épineux en épineux, fait le tour de son territoire. Il est tout près. Je reste figée sur place, et enchaîne les images." Fichier(s) joint(s):
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4- avril- elle aussi a enchanté mes sorties, à peu près sur les mêmes sites que ceux décrits précédemment, la fauvette grisette
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5- mai- le temps des papillons et libellules. Moins d'observations que l'année dernière, notamment sur un de mes deux sites habituels, mais tout de même, quelques jolies rencontres dont cet aurore dans un contre jour de fin d'après-midi
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6- juin- le mois de mes retrouvailles avec mon ami le tarier pâtre. Ici la femelle
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7- juillet- certainement l'une des deux ou trois rencontres les plus marquantes de cette année 2021, et sans conteste la plus rare : celle de la pie grièche à poitrine rose. Je l'ai vu deux fois et….
« La première fois, il pleuvait ! Et pourtant, cela reste mon meilleur souvenir d'un beau moment passé avec l'oiseau. Lorsque je suis arrivée sur site, il n'y avait personne. Rien que l'oiseau, peu farouche, perché, comme à son habitude, sur les fils de fers barbelés et les piquets de clôture qui bordent la route, à moins de 15 mètres, entre deux sauts dans le pré pour saisir des insectes, sa pitance quotidienne. Mouillé, les plumes ébouriffées, il m'a gratifié d'attitudes expressives que j'ai pu mettre en images, debout sous la pluie légère, toute au bonheur de ces instants rares.
Un précieux moment à voir la vie en rose, et ça fait du bien ! »Fichier(s) joint(s):
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8- août- Un mois assez largement consacré aux papillons et libellules. Ici, un sympetrum strié
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9- septembre- j'ai retrouvé, pour quelques observations, le traquet motteux, mais j'ai aussi continué mes sorties macro. Ici, c'était au jardin, sur la parcelle de prairie fleurie que j'y avais fait semer : bourdon butinant
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10- octobre- Une petite route non loin de chez moi, bordée d'un ru et de quelques arbres. Je roule doucement, et soudain, une nuée de tarins des aulnes s'abat sur … leur arbre favori et se nourrissent de ses fruits. Je stoppe ma voiture en milieu de route (heureusement elle ne dessert que peu d'habitations), prends mon matériel, et appuyée contre le toit de ma voiture, enchaîne les images. Puis, tout aussi rapidement qu'ils sont arrivés, ils se sont envolés, en un superbe vol compact d'une cinquantaine d'individus, se dirigeant vers la mer et la pointe proche.
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11- novembre- Je savais leur présence souvent mentionnée, depuis déjà un bon mois, dans le département, mais n'avais pas encore pu me rendre sur l'un des sites signalés. Un peu frustrée, je pensais que je ne les verrais pas cette année. Et puis, un beau jour de la mi-novembre, ils ont à nouveau été observés, près des dunes de Keremma, sur un site qui m'est familier, à une soixantaine de kilomètres de chez moi. J'ai tenté une visite le lendemain. Y étaient-ils encore, ces beaux bruants du nord ? A peine sortie de la voiture, je les ai vus : ils étaient 5 ou 6, à quelques mètres, sur le sol sablonneux, picorant la végétation. Mais un jeune couple s'est amusé à courir sur le sentier voisin. Les oiseaux se sont envolés. Déception… Je les ai cherché dans les environs. En vain… J'allais me résoudre à repartir, bredouille en images. Et puis, ils sont revenus, et se sont posés, quasiment au même endroit. La déception s'est transformée, aussi soudainement, en jubilation…..
Bruant des neiges
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12- décembre- un mois creux, assez traditionnellement : mauvais temps, peu d'oiseaux, plus de papillons ou de libellules. L'observation d'un fuligule à bec cerclé et d'un fuligule à tête noire, sur un étang à Carantec. Mais les images sont purement documentaires. J'ai donc privilégié cette grive litorne, dans l'océan vert d'un pré.
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