EN TOUTE DISCRETION

L'HOMOCROMIE

Les thomises sont jaunes ou blancs, parfois verdâtres, avec une strie rouge sur le côté. Cette coloration est généralement en relation avec la couleur de la fleur sur laquelle les thomises chassent à l'affût, mais ce n’est pas une règle absolue.



L’araignée contrôle sa coloration par la sécrétion d’un pigment jaune dans les couches externes de sa cuticule. Ce pigment jaune masque alors la coloration de fond qui est blanche. Le changement de coloration, provoqué par la vue, prend quelques jours.
Ce mécanisme est interprété comme une stratégie pour passer inaperçue vis à vis des proies mais, contrairement à ce que nos yeux nous le laissent croire, l'araignée est parfaitement visible pour des insectes qui perçoivent les ultraviolets comme les abeilles.
D'ailleurs, une étude a montré que le succès de la prédation n’était pas corrélé à l’adéquation de la couleur de l’araignée avec celle de la plante. Une autre hypothèse serait la protection vis à vis des prédateurs, ou même une protection contre les rayons UV.
Donc leur camouflage pourrait servir autant à la chasse qu'à se cacher des prédateurs.




LA CHASSE



La thomise variable chasse, à l'affût, sur la corolle des fleurs, de préférence blanche ou jaune, surplombant la végétation environnante. Sa livrée correspond généralement parfaitement à la couleur du support sur lequel il se tient.

La thomise a une activité diurne. On la reconnaît à la position écartée des deux premières paires de pattes vers l'avant et à sa démarche en biais.
Contrairement à beaucoup d’autres familles d’araignées, l' araignée-crabe ne tisse pas de toile pour piéger ses proies. Elle est certes pourvue de filières, organes permettant la production de la soie, mais elle s’en sert pour fuir en cas de danger. Ainsi, l’araignée quitte la fleur en descendant au sol en rappel, suspendue à un fil de soie.



Lors de l'affût, l'araignée est positionnée, soit bien centrée sur une fleur, soit cachée par un pétale ou encore une feuille recourbé par ses soins.
L'araignée attend, immobile, le passage d’un insecte pollinisateur sur lequel elle referme les deux premières paires de pattes allongées comme une pince. La proie est ensuite tuée par une injection venimeuse après que l’araignée y ait planté ses chélicères près du cou.
Les enzymes contenus dans le venin, injectés dans le corps de la victime, dissolvent les tissus internes, permettant ainsi à l'araignée de les aspirer au travers de minuscules perforations pratiquées en divers points du corps.
Leur venin est très efficient pour des araignées si petites. (Taille 2 à 11 mm, le mâle est plus foncé et plus petit que la femelle).
Le venin est si toxique que l'insecte est foudroyé, même les gros bourdons n'y résistent pas. Après avoir sucé sa prise jusqu'à la dernière goutte, pendant plusieurs heures, elle lâche la dépouille vide au sol.

Elle s’attaque à n’importe quel insecte s’approchant trop dangereusement de sa position. Les abeilles sont ses proies de prédilection, mais non exclusive.

Bonjour Mélodie
Voilà un joli reportage très bien documenté sur un de nos sujets photographique de prédilection.
Même lorsqu'on pense bien connaitre un sujet, il y a toujours un ou 2 détails qui nous sont inconnus, c'est encore le cas ici, alors merci pour ce beau travail

Super travail pour le partage, agrémenté de clichés de qualité .
Merci
Dominique

tout cela est vraiment intéressent, on apprend plein de chose, avec de belles illustration a la clef

Super reportage avec des images lumineuses (je n'ai pas trouvé le nom de la dernière plante de la famille des papilionacées? )

agréable reportage... mais un petit truc qui me chipote, Misumena vatia, en français c'est la Thomise variable...

Et une préférence pour les photos C et D

Un superbe reportage très bien illustré.

J'ai la chance de voir pas mal de ces petites araignées chaque année et je suis souvent impressionné par leur efficacité

Un reportage très instructif et joliment illustré !

Un reportage bien documenté et agrémenté d'images en adéquation avec le texte!

C’est superbe, un plus pour le « film » de la prédation du syrphe !
Et je rejoins Denis, il s’agit bien ici de Misumena vatia, la Thomise variable, et non pas des Thomises (Thomisidae) en général...

Merci à tous pour vos commentaires

riviere jacques, il s'agit du lupin.

Merci , mais c'est bien sur , comme quoi les gros plans c'est piégeux!

La photo de prédation et superbement réalisée. quelle scène de nature... de la férocité mais également de l'élégance.

Philip

Merci Jorel