Bonjour,

Vu le calme sur le forum en ce moment, je suis allé pioché dans mon disque dur les photos pour ouvrir ce reportage concernant un mammifère peu présenté sur ce forum, le Daim européen, et une région, L’Alsace où j’ai passé les 14 dernières années de ma carrière professionnelle et le début de ma retraite.

C’est aussi avec ce mammifère que j’ai fait mes premières armes en photos animalières depuis 2010, merci donc de votre indulgence, je n’étais pas encore sur le forum pour glaner les bonnes informations techniques !

Toutes les photos datent donc de la période 2010 à 2015, année au cours de laquelle nous nous sommes installés en Provence.

A vrai dire, je m’intéressais peu aux oiseaux à cette époque, hormis les oiseaux d’eau. Là ce sont mes origines en baie de Somme qui parlent, car comme beaucoup de « bêtes de Somme », j’ai passé de nombreuses nuits à la chasse à la hutte (flottante) aux canards. Il y a longtemps que je suis repenti puisque j’ai arrêté il y a 44 ans. Je garde néanmoins de très bons souvenirs de ces longues nuits de veille, rythmées par les horaires de marées. C’est aussi là que j’ai appris la tradition de la topette, tradition importée en Provence et à laquelle mon PDS Dominique a adhéré immédiatement !

Avant de vous parler de mes innombrables heures d’affût aux Daims, parlons de la région où tout cela se passe.

L’Illwald alsacien est situé en centre Alsace, à la limite entre le Haut-Rhin et le Bas-Rhin autour de la Ville de Sélestat. C’est une réserve naturelle régionale créée en 1995, principalement sur la commune de Sélestat. C’est aussi une des grandes forêts alluviales française. Cette forêt (Wald en allemand, je ne vais pas vous refaire l’histoire de cette région qui a été plusieurs fois allemande dans son histoire !) est traversée par une rivière, l’Ill d’où le nom de « l’Illwald ».

L’Illwald fait partie du Grand Ried alsacien, étendue plate inondable qui s’étend entre le Rhin et l’Ill, auxquels il sert de déversoir naturel pendant les crues hivernales.

Une figure emblématique observe l’Illwald, le château du Haut-Koenigsbourg (altitude 757m contre 175m pour la plaine).

Quelques photos pour camper le décor :

La situation géographique du Grand Ried alsacien



Le Haut-Koenigsbourg vu de l’Illwald



La plaine inondée lors de crues (décembre 2013 sur cette photo).



Pour la présentation des Daims, j’ai choisi de suivre la chronologie des saisons en commençant par l’hiver, après le raire. Je vous parlerai de la bête lors des prochains post. Bien entendu, c'est une population de Daims complètement sauvages, j'y reviendrai plus tard.

Quelques photos de cette période où les Daims vivent en hardes qui peuvent aller jusqu’à une centaine d’individus, principalement de Daines (la biche du Daim) et de jeunes mais aussi de quelques coiffés. En général les mâles vivent en groupes séparés et sont plus discrets.

Je connaissais une prairie entourée de forêts où ils se regroupaient l’hiver et de laquelle ils pouvaient voir les dangers arriver. Vous l’avez compris, le danger c’est l’homme car ils sont chassés dans ces endroits. Donc pour les observer, il faut être bien caché, discret et se mettre du bon coté du vent.

Je commencerai par des photos d’ambiance prise dans cette prairie en hiver

Un beau mâle dans les brumes d’un matin de décembre



Avec les Daines toujours au petit jour en décembre, mais le raire est fini à cette époque de l'année.



Une harde un matin ensoleillé de janvier pour les 3 suivantes







Une autre avec la harde qui se dirige vers le bosquet où j’affûte. Cet endroit était calme quand j’y allé au début, mais comme partout il y a de plus en plus d'observateurs ou photographes peu scrupuleux. Pour moi ce fut un beau spectacle malgré la faible lumière et je me suis fait tou petit (ce qui n’est pas facile pour ceux qui me connaissent !)



Je terminerai avec toujours au même poste un matin de mars 2013 et une belle tempête de neige.







Suite des explications sur la région et ses Daims la prochaine fois

A bientôt et bon dimanche

Quelle excellente idée, Michel ce reportage qui nous offre un double plaisir: celui de retrouver cette belle région alsacienne (dont était originaire ma grand-mère paternelle, avant de rencontrer son breton de mari.... à Paris!), et celui de voir un animal peu souvent présenté sur le forum, et là on est servis, avec ces hardes impressionnantes!

En voyant ce reportage, je comprends ta frustration quand à la chasse photo mammifères en PACA ,ici c'est des jours d'affuts pour shooter un seul mammifère une fois sur 10 !
En plus d'importer la topette ,tu aurais pu rajouter dans ton bagage quelques beaux spécimen extraits des hardes présentées.
En tous les cas ,tu fais bien de dépoussiérer ton DD car ce reportage est passionnant tant par la quantité d'animaux présentés que par leur environnement ,ambiance et paysages ! Il est vrai que par chez nous les belles zones de brumes comme celle du cliché 2 (superbe) sont rares!
Coup de coeur pour les clichés 2 4 et 10 (impressionnant!)
Dom

Hé bé, c'est génialement sympathique tout ça. Ce reportage est bien amené, bien présenté.... Il ne manque, en fond sonore, que la chanson de Fugain "Attention mesdames et messieurs, le spectacle va commencer".

Les hardes de daims et daines sont impressionnantes. Ca inaugure une belle suite

Merci pour ce début de reportage qui j'imagine va être passionnant. tes cadrages sont agréables et vu le nombre ça devient presque une obligation . Tu nous les montres en pelage d'hiver et on constate l'absence ou presque des taches blanches et une couleur de poils plus gris- beige .

supers et très impressionnent ces groupes sous la neige avec un coup de cœur pour les deux dernières

Quelle ouverture de reportage ! Les daims, je n'en ai vu qu'en zoo et Michel tu me donnes une sacrée envie d'aller essayer de l'apercevoir
2, 4, 6 et 11 ont ma préférence
Tu avais déjà une sacrée bonne technique

très bonne idée que ce reportage sur les Daims de l'Illwald Alsacien.
J'aime bien les images avec la brume.
Je suis impressionné par la dimension des hardes.

François

Tout cela est bel et bon ! Bonne présentation du site et de ses nombreux habitants, tu nous a bien ouvert l’appétit ! Je suppose que ces beaux animaux sont chassés ? Petite info en passant : en Touraine les chiens d’une chasse à courre ont pénétré dans une propriété privée et déchiqueté un des 4 lamas qui s’y trouvaient... Tout va bien, changez rien...

Belles hardes...j'aime bien ces images hivernales...ce château du Haut-Koenigsbourg que j'ai eu l'occasion de visiter est magnifique...

Alain

Merci d'ouvrir ce nouveau sujet avec ces animaux très peu présentés. Tu nous demandes de l'indulgence ? J'avoue que je m'attendais à autre chose en te lisant. Se sont de belles images d'ambiance comme je les aime

Merci à vous tous, Joëlle, Dom, Alain, Jacques, Jean, Jean, François, Morikan, Alain et Robert pour vos passages agréablement commentés.
Pour répondre à la question de Jacques sur le pelage d'hiver gris-beige, je te promets de beaux individus bien moucheté par la suite
Pour répondre aux interrogations de Morikan, oui ils sont bien chassés (il me semble un plan de tir de 150 il y a quelques années, j'y reviendrai).

Pour continuer ce reportage, encore quelques mots sur cette forêt « L’Illwald » :

La réserve de l’Illwald, forêt et prairies, a une surface de 1850 ha, à une altitude comprise entre 166 et 170 m donc très plat. De nombreux petits cours d’eau ont drainent cette réserve (les graben). La faible profondeur de la nappe phréatique ainsi que sa température constante (10° tout au long de l’année) permettent aux sols de ne pas geler en hiver.

La nappe phréatique d’Alsace est la plus grande nappe phréatique de France de part sa situation encaissée (fossé rhénan) entre les Vosges et la Forêt noire.

Le climat est semi-continental comme celui de la plaine d’alsace. Les hivers sont froids (de moins en moins) et les étés sont chauds et secs (pluviométrie annuelle de Sélestat 600mm/an).

La forêt de l’Illwald est composée de feuillus comme le chêne et l’Aulne. Pas de belles futées ici mais plutôt de petits arbres, du taillis et beaucoup de balsamine de l’Himalaya qui ferment complètement les sous-bois toute la belle saison, jusqu’à la période du raire, rendant très difficile la photo en billebaude hormis l’hiver.

Quelques belles roselières sont présentes et j’ai pu aussi m’éclater pour les oiseaux d’eau qui fréquentent ces lieux avec notamment une belle densité de canards et oies, de nombreux hivernants. Un superbe observatoire en bord de roselière et d’une belle mare a fait mon bonheur, notamment lors des périodes d’inondations hivernales où le fait d’enfiler waders ou cuissardes pour s’y rendre refoulait les curieux. J’y ai passé des journées seul, que du bonheur. Mais ce n’est pas l’objet de ce fil.

Au niveau faune, c’est une réserve avec une belle biodiversité.
On peut y voir en plus des classiques Sangliers et Chevreuils, des Castors (personnellement je n’en ai jamais vu, que des coupes d’arbres, mais dans le dernier N° de Image&Nature, lisez à ce propos l’article sur Charles Metz, un gars sympathique avec qui j’aimais échanger), des Chats sauvages, des Martres des pins, une population reproductrice de Courlis cendrés, Canards mandarins et d’Ouettes d’Egypte, des Martins pêcheur ainsi que les classiques oiseaux des roselières.

Et bien entendu une population de Daims européens qui en fait l’originalité, car la seule forêt française a abriter des Daims à l’état sauvage, au moins en nombre aussi important. Cette espèce a été introduite en 1854 et aujourd’hui la population est estimée (comptage annuel tous les ans en mars, après la saison de chasse) à environ 300 Daims (dont 50 mâles coiffés, 38 et 12 perches, comptage de mars 2019). On peut donc estimer une population d’environ 430/450 Daims avant la saison de chasse, avant le début du raire car la chasse commence à l’approche sur les coiffés !!!

On reparle de l’espèce lors de la prochaine MAJ, place aux photos.

Photos prises toujours au même affût, mon filet de camouflage, quelques pinces à linges, un bon siège et la tenue adéquate pour ne pas se les geler ! Ou une approche discrète dans le sous-bois en lisière avec un affût en anticipant leur déplacement, ce sont eux qui viennent à moi !

Des Daines et jeunes de l’année dans le frais du matin.











Avec un peu plus de lumières pour ces Daines



Ils se rapprochent, toujours aux aguets, nous sommes en mars, un des bois est déjà tombé pour celui de gauche



Avec les Daines ce sont plutôt des jeunes coiffés que l’on trouve





Voilà de plus belles palettes qui vont bientôt tomber





Et je termine par une belle rencontre en billebaude hivernale, là pas de doute je suis repéré



A bientôt pour la suite avec cette fois des velours et un pelage bien différent

Pas de loup pas de lynx dans ton inventaire, ont-ils des prédateurs naturels à part l'homme et son fusil? car ils sont très méfiants sur tes images. Particulier ce pinceau pénien. Il y a longtemps que j'en ai vu, la taille au garrot est l’intermédiaire entre une biche et un chevreuil, c'est cela?

Paix et quiétude se dégagent de ces images même si on perçoit parfois quelques signes d'inquiétude...