Ce mois ci Gygy nous fait le plaisir de partager sa passion et son regard.
Un baroudeur qui aime ses sujets et qui leur rend bien, pour le plaisir des yeux ... Je suis né à Genève, le 22 mars 1947, j'ai fait toutes mes études dans
cette ville. Mon père professeur de gymnastique refait des
études de biologie lorsque j'avais 15 ans. Cela coïncide avec
l'engouement pour la nature et les sciences naturelles. A cette époque
je faisais partie d'une troupe d'éclaireur et un voyage en Camargue
avait marqué mon esprit et le goût pour la nature.
Après avoir terminé mes études aux Arts et Métiers en spécialisation de
construction métallique, j'entreprends de continuer au
technicum une formation d'ingénieur. Après un an j'interromps ces
études, et entreprend un très long voyage de quatre ans qui m'amènera
à faire le tour de l'Amérique du sud en auto-stop. Du brésil, Uruguay,
Argentine, Chili, Pérou, Équateur et Colombie.
De retour au pays après m'être fait rapatrié pas l’ambassade Suisse dans
les années 1974, je rencontre mon épouse, et recommence les études que
j'avais interrompues, mais cette fois-ci en informatique. Après trois
ans, je réussi mon diplôme de programmeur-analyste.
Ma femme et moi sommes des amoureux de la nature, faisons partie de
plusieurs associations de protection de la nature et de la faune.
Notre union nous donne une fille Aline qui est née en 1980.
En 1983 nous faisons partie de la célèbre Société de Zoologie de Genève
sis au Muséum d'Histoire Naturelle.
Par le biais de cette société, je fais la connaissance d'illustres
personnages, tels que Robert Hainard sculpteur et philosophe,
auteur de nombreux ouvrages écrits mais surtout un peintre animalier
émérite,
de Paul Géroudet ornithologue écrivain à qui tout ornithologue doit par
ses connaissances, de Charles Vaucher photographe animalier,
de Maurice Blanchet l'homme au castor qui l'a réintroduit chez nous car
disparu à l'époque.
Le directeur à ce moment M. Haelen grand spécialiste des chauves-souris,
et puis de grands spécialistes en
tout genre sur le plan de la zoologie dont je tairais les noms. Tous ont
parfait à mon éducation de naturaliste, je ne puis les
oublier et de les remercier pour tout ce qu'ils ont fait pour notre
culture et pour moi en particulier.
En 1985 je suis élu pour faire partie du comité de cette société. Je
travaille aux côtés de P. Géroudet,
de W. Haellen de C. Vaucher. En 1987 je suis nommé responsable des
excursions ornithologiques.
Je mène cette charge durant dix années, puis passe le flambeau à
d'autres collègues de la société.
Mon premier 500mm f/4G AF-S ED VR acquis en 2009 marque certainement mon
évolution dans ce domaine.
La photo dans tout ceci... Je l'ai commencée en 1975 lors de mon voyage
de noce. Un Asahi Pentax doté d'une focale de 50mm f/1.4.
En 1976 mon épouse et moi entreprenons un voyage en Écosse puis dans les
archipels des Shetlands.
A cette époque, j'étais équipé d'un zoom de 100-300mm.
Un voyage formidable, avec tous les clichés réalisés, nous avons fait
plusieurs conférences au musée. Les voyages se succèdent
les uns après les autres au cours des années, la Hollande, la France du
nord au sud, l'Espagne, l'Italie, Malte...
L'eau, la mer, les poissons m'intéresse, je passe mon brevet de plongée
dans les années 1990 réalise des plongées à Malte.
Je m'équipe de matériel Nikon après avoir revendu mes Pentax D2n2 et
autres pour m'offrir un FE II, ME II, Je garde mon Vivitar 800 mm,
puis acquière plus tard un Novoflex 400mm f/5.6 avec doubleur.
L'ornithologie prend de plus en plus de place dans ma vie, mon épouse me
suit dans le terrain. Les voyages sont organisés d'une manière différente,
j'acquière un Mitsubishi 4X4 petit bus que j'aménage en camping-car,
cela permet d'emmener la petite famille dans le terrain lors des vacances.
Un des campement avec le nouveau Westfalia 4X4
Cette formule nous la garderons depuis plus de 20 ans, c'est notre
idéal, être dans le terrain et sur place dans les spots animaliers.
Il faut dire que cela nous sert d'affût en tout moment.
J'arrête pratiquement la photo en argentique entre 1998 jusqu'en 2005.
Je me consacre uniquement
à l'observation de terrain. Nous faisons les migrations postnuptiales et
près-nuptiales des rapaces, tous les WE sont bien remplis.
Je fais la connaissance de très bons ornithologues, certains grands
spécialistes de l'identification, d'autres pour le chant de
l'oiseau. Encore un apprentissage incroyable et une connaissance du
terrain approfondie. Pour former un ornithologue au chant il faut
compter au minimum 10 ans d'expérience assidue par l'écoute en terrain
et par CD.
En 2006 ma fille me prête son D70 avec le 18-70mm pour un voyage. Je
suis complétement enthousiasmé par la qualité,
la vitesse de voir le résultat sur l'écran du boîtier, sur l'ordinateur
après. Les années suivantes je m'équipe en matériel.
Je revends tout mon matos argentique pour avoir D200 (Nikon) avec le
même objectif 18-70mm, je garde le Novoflex, puis acquière par la
suite un 70-300mm VR. Un an après les nouveautés parlent.
Novoflex 400mm f/5.6
Le D300! Changement de cap, nouveau capteur, j'ai l'occasion de procéder
à des tests avant de concrétiser mon achat. J'emprunte
le boîtier du travail pendant pratiquement 4 mois tous les WE. La paire
D300 70-300mm me permet de faire d'énormes progrès.
Je fais la connaissance des forums.
Mes photos sont critiquées, mes développements aussi. Une formidable
école. J'ai de la chance de sympathiser avec de très bons photographes
qui me guident dans cette passion par mail privé ou directement dans le
forum.
En 2009 je craque et m'offre le 500mm f/4G AF-S ED VR. Arrive aussi le
micro-nikkor 105mm f/2.5G VR pour réaliser de la macro.
D300 et 500mm f/4G AF-S ED VR sur du Benro!
Cela change complétement ma vie de photographe animalier. Réalise des
expositions dans l'Université ou je travaille. Les encouragements
de la part des collègues, de la part des internautes m'encourage dans
cette passion, je réalise des sorties natures pour offrir mes
connaissances de terrain, je fais dans cet élan, la connaissance de
personnes qui deviennent des amis par la suite.
Les observationsEt voici une photo en pleine nature de la
couleuvre à collier (
Natrix natrix)!
Partis la veille en début d'après-midi, nous arrivons sur l'alpage par
une route est très sinueuse;
il fait encore chaud malgré un début de mai marqué d'orage. J'ai choisi
selon la météo pour y passer deux jours en évitant la pluie.
La route goudronnée laisse place à un chemin très caillouteux, ou notre
bus gravit cette piste en trépignant.
Il faut dire que nous avons dépassé les 1500m. L'air y est frais et pur,
nous sommes émerveillés par se
spectacle grandiose que nous offre la chaine de la Grande Fillère qui
s’étale devant nos yeux.
Comme à l'accoutumée, javais repéré les places de danse, des places ou
l'herbe est foulée et comporte
des crottes. Il y en a quelque unes, mais il me semble que la
fréquentation est moindre par rapport aux
autres années... Je place le bus à environ 300 mètres, mais pas facile
lorsque le terrain est pentu.
Je suis réveillé en sursaut par des roucoulements et des soufflements.
Il est 4H30 du matin.
Une sorte de diablotin noir surgit du crépuscule pour se poser sur la
place de danse.
De temps en temps une tache blanche guide mon regard, c'est le croupion
d'un tétras qui danse tout en
chuintant. Parfois il saute comme un jouet d'enfant. Ils se font face en
déroulant cette lyre immaculée de blanc.
Ils avancent, puis reculent, se toisent du regard dans un roucoulement
incessant.
Je suis trop loin pour réaliser des clichés valables. Ne voulant pas
perturber leurs danses, je recherche un
autre coin plus bas dans la vallée.
Peut-être est-il plus arboricole que terrestre, je l'ai localisé branché
roucoulant et chuintant.
Pour arriver j 'ai crapahuté dans les rhododendrons et myrtilliers. J'ai
trouvé une bonne place entre deux rochers. Il ne m'a pas
vu! Je commence mon travail de cadrage, une exaltation m' envahit et du
coup me fait transpirer malgré la
froideur du matin. Tout cela, pendant que ma femme dors toujours dans le
bus....
Les parades nuptiales des petits coqs de bruyère proposent un des
spectacles les plus beaux et
étranges de la nature. Chaque année, les mêmes places les voient
revenir, toujours sur des
surfaces bien dégagées où rien n'entrave les mouvements et la visibilité.
Merle à plastron (
Turdus torquatus alpestris), D300, 500mm
f/5G AF-S ED VR, Quelque part en 74.
Ce col de très bon heure du matin est riche en oiseaux alpins, cela
chante dans tous les coins et recoins et
dans les lapiaz sur les cimes de sapin et d'arole.
Perché sur un sapin, le merle à plastron répète avec conviction ses
coutes strophes primitives. Je le repère non
seulement par son chant, mais surtout par son croissant blanc qui tire
l’œil de l'observateur. Le merle à plastron
est réputé pour être un montagnard, dont le milieu caractéristique se
situe aux lisières supérieures des forêts.
De temps à autre il fait des incursions sur le pâturage pour se nourrir
d'insectes et de vers de terre.
La sous espèce des alpes (Alpestris) est légèrement différente de celle
que l'on rencontre plus bas. La poitrine
comporte des plumes à lisérés larges et blancs, le centre des rectrices
du dessous est blanc, surtout aux
sous-caudales, puis le bas de la poitrine. La femelle est beaucoup plus
terne et il sera difficile de vraiment
faire la différence avec sa sœur des bas étages alpins.
Un peu plus fort que le merle noir, notre oiseau semble avoir copié les
mimiques du merle noir, dans sa
façon de se tenir ou de dresser sa queue lorsqu'il est excité.
Rougequeue noir (
Phoenicurus ochruros), D300, 300mm f/2.8G
AF-S ED VR II, Les Greniers (74)
"Le ramoneur"! Ne semble-t-il pas avoir pris aux cheminées sa livrée de
suie (Cf. P. Géroudet)
Hôte régulier de notre chalet, ou il revient toutes les années, il
aboutis ses nichées et couvaisons sans faille.
Sa nourriture est variées et composée d'insectes divers; coléoptères,
diptères, fourmis, papillons, larves, vers de terre,
qu'il sert en offrande à sa couvaison. Le nid est localisé sous le toit
à l’abri de la pluie et du soleil intensif.
Qualifié de montagnard, car il affectionne la roche, généralement fait
son nid dans les trous de rocher ou cavités de vieux
murs. Bien qu'il se lève très tôt, il chante encore tard, seule
l'obscurité pratiquement complète le presse à le faire taire.
Il chante régulièrement en septembre et jusqu'à octobre n'est pas
situation aussi rare que l'on peu croire.
Le rouqequeue apparait dans toutes sorte de biotop; les champs, les
vignes, le long des chemins , des rivières,
sur les plages; des lacs et de la mer. Il montre sa prédilection pour
les pierres et les perchoirs un peu élevés.
Nous l'observons en altitude qui peu avoisiner près des 2000 mètres.
Serait-ce un oiseau des pierres et
d'altitude...
Notre jardin potager lui offre énormément de nourriture, c'est l'endroit
de prédilection de cette femelle que
j'ai suivi durant toute cette saison. Je l'ai aidée en lui offrant des
perchoirs ou elle peut cibler ses proies et
m'aider à faire mes photos.
Pie-grièche écorcheur [mâle] (
Lanius collurio) D300, 500mm
f/4G AF-S ED VR, Colline Cou (74).
Sa première présence lors du retour migratoire de cette Pie-Grièche, est
son cri sous la forme d'un chuintement très
caractéristique. Je l'entend mai elle est cachée dans un buisson.
Géroudet écrit ceci: <La période de chant s'étend surtout
de l'arrivée à l'éclosion des petits, avec quelques reprises estivales
occasionnelles>.
La Pie-grièche écorcheur est un oiseau de buisson et affectionne
particulièrement l'églantier pour deux raisons particulières;
elle s'en sert comme "lardoir" ou elle empale sur les épines ses proies.
A l'intérieur du buisson elle y bâti son nid à l’abri des prédateurs.
Ce joli mâle au moment de son arrivée chez-nous. Son attente à été
longue pour son retour, il y a eu 15 jours de retard
par rapport aux dates des autres années.
Cette espèce est très difficile à approcher car très peureuse et surtout
en moment de nourrissage.
Buse variable (
Buteo buteo), D300, 300mm f/2.8G AF-S ED VR
II, Les Greniers (74)
Plusieurs buses variables faisaient un vacarme sur le pré par leurs cris
aigus et bien reconnaissable.
Poursuites, arrêt sur les roues de foins, vol en rase-motte, démontrant
une activité bruyante.
Puis dans un poirier un individu à livrée claire est branché et à l'air
de s'être calmé.
Je m'avance avec le petit 4X4 dans le champ en restant derrière et à
l'abri des ballots de foin pour ne pas trop attirer l'attention
des rapaces.
L’œil averti de l'ornitho remarquera que nous avons à faire à une jeune
de l'année. En fait, ses plumes de son poitrail en forme
allongées nous renseigne sur son age!
Le spectacle rapproché de cette observation n’a duré que 30 secondes! Un
instant de proximité superbe et tellement rare!
Bouquetin (
Capra Ibex), D300, 300mm f/2.8G AF-S ED VR II
Sous-Dine (74),
Pas que les oiseaux mais les mammifères font parties de mon butin de
naturaliste.
Renard roux (
Vulpes vulpes), D300, 500mm f/4G AF-S ED VR,
à la sortie du Grand-Bornand (74)
Cette femelle recherchait une quelconque nourriture dans ce champ sans
se soucier du photographe.
Pris depuis la fenêtre du VW!
Un dernier regard avant de quitter la scène ou j'avais une lumière trop
violente que j'ai préféré la faire dans l'ombre
de la haie.
Les coups de coeursLa rose au syrphe, D300, 300mm f/2.8G AF-S ED VR II, Les Greniers
(74).
C'est le moment tant attendu en photo ou une occasion se présente d'une
manière éphémère. Juste le temps de la
figer pour l'éternité.
Ascalaphe soufré (
Libelloides coccajus), D300, 300mm
f/2.8G AF-S ED VRII, Plateau d'Orange 74,
Depuis le temps que je voulais le faire...
Ce Libelluloidé assez difficile à faire vu sa petite taille, sont vol
est relativement lent mais lorsque on le suit du
regard il nous arrive de le perdre car il oblique très rapidement dans
son déplacement.
L'unique façon de le faire c'est de bien repérer l'endroit ou il c'est
mis sur le brindille d'herbe lorsqu'il se pose,
puis avancer très lentement pour éviter sont départ.
Belle-Dame (
Vanessa cardui), D300, Micro-Nik 105mm f/2.8G
AF-S VR IF-ED, Les Greniers (74)
Lorsque le revers est aussi beau que les couvertures du papillon!
Chevêche d'Athéna (
Athene noctua), D300, 500mm f/4G AF-S
ED VR, Champagne Genevoise.
Un autre coup de cœur qui va être dure de refaire car ici aussi
l'occasion est tellement rare!
Lin sauvage (
Linum usitatissimum), D300, 500mm f/4G AF-S
ED VR.
Les fleurs ne me laissent pas insensible à leurs beautés. En choisissant
la lumière qui leur convient une
beauté se laisse admirer.
Voilà la face cachée de Gygy dévoilée à I&N...
Amitiés
Gygy