Enregistré le: 16 Novembre 2009, 14:14 Messages: 3138 Localisation: Région de Bordeaux
|
Chers amis, Une année cède sa place à sa cadette. Une page blanche s’affiche, pleine d’espoirs et d’incertitudes. Quelle soit belle, à nouveau, cette année qui commence ! L’an passé, j’ai vu bien des merveilles… Aussi bien au monde des oiseaux qu’en celui des Papillons ; d’autres ailes, fragiles et éphémères, mais si belles, qui m’ont appris beaucoup. Les Grands et les Petits m’ont ébloui. Nos plus grands échassiers avec les Grues, les Cigognes blanches, puis les Hérons pourprés. De plus en plus petits, ces oiseaux m’ont charmé. C’est le cas de ma très ancienne amie, la Sarcelle d’été, mais aussi celui du plus petit de nos Grèbes, le gentil Castagneux, et, divine surprise, de la Mésange noire, la plus petite de sa famille, mais si charmante. L’émotion ne se mesure pas à l’aune de la taille ou du poids ! Un regard une posture, un battement d’ailes, un vol… Le cœur bat et l’œil brille. Voici mes souvenirs de cette belle année. Amitiés, Patrick JANVIER Assister à la rentrée des Grues au dortoir, juste avant le crépuscule est un spectacle inouï où se mêlent sons et lumières. Lorsqu’elles sont quarante mille à revenir ainsi en troupes serrées, on ne croit plus ses oreilles ni ses yeux. Pourtant, loin de s’en lasser, on veut en savoir et en voir plus. C’est ainsi qu’au début de l’hiver, en décembre, j’ai pris le parti de leur rendre visite sur leurs terres de gagnage, ne tenant compte ni des kilomètres à parcourir, ni du temps à passer. C’est un itinéraire de découverte qui m’a conduit sur les petits chemins landais. Leur comportement est véritablement familial ! Les jeunes ne s’écartent que rarement des parents. Ou sont-ce les parents qui refusent de quitter leurs enfants des yeux ? On le pressent aux sons, lors de la rentrée au dortoir, en entendant, sans les voir, les appels flutés des jeunes. En plein jour, on a la chance de voir les différentes générations, des jeunes de l’année à leurs ainés d’un ou deux ans qui, pour ces derniers, sont proches de la maturité. Enfin, on peut les voir manger, fouiller la terre si besoin est, en famille, toujours. Et puis elles offrent des vols assez proches, des souvenirs précieux. 1 – Trois Grues dans un fauteuil Fichier(s) joint(s):
GRUES_578_0103.jpg [ 133.68 Kio | Vu 4004 fois ]
FEVRIER Mes visites se sont multipliées, autorisant quelques portraits et les premières parades. La Grue est en général très farouche, mais il arrive qu’elle soit accommodante. Il m’est arrivé, une fois, de les avoir à peine à dix mètres alors que je me tenais debout, sorti de la voiture. C’est exceptionnel et j’ai hautement savouré. Les parades se produisent alors même que ces beaux échassiers sont loin encore de leurs sites de reproduction. Tout commence par quelques menues querelles annonciatrices. Et puis les postures évoluent, nous faisant comprendre ce qui va se passer. C’est alors au sein des groupes que les parades se produisent. Les mouvements sont puissants, et même les grains de maïs volent. J’étais bien, auprès de mes Grues, et j’espérais que cela aller durer longtemps encore. Et puis, le 14 février, mes amies étaient rares subitement ; provoquant le destin, j’ai patienté. A 15 heures 30, j’ai compris. Quelques petits vols descendaient des nuées pour rejoindre un groupe assez lointain et dont l’importance a cru au fil des heures. En des moments pareils on ressent pleinement la force du mouvement migratoire. Profondément ému, j’ai réussi à prendre un ou deux clichés. Mais, en définitive, c’est une image de parades que j’ai choisie pour ces souvenirs. Le lendemain, tout le monde était parti ! Jamais je n’aurais dû les quitter des yeux. 2 – Parades Fichier(s) joint(s):
GRUES_582_0847.jpg [ 258.58 Kio | Vu 4004 fois ]
Quelques jours plus tard, j’ai fait le tour du Teich pour me remettre un peu de ces fortes émotions. Un temps incertain m’y attendait, et les oiseaux n’abondaient pas. Mais en fin de promenade, un gentil Canard Pilet prenait son bain. Heureuse circonstance éclairée par quelques rayons de soleil. De très anciens souvenirs me lient à Anas Acuta, qu’on appelle « pennard » (un dérivé de penne, sans doute) en Baie de Somme, et « pointu », référence probable à sa queue, en Vendée. Il est, à mes yeux, le seul à pouvoir rivaliser avec la belle Sarcelle d’été, dont il sera question bientôt, en ce qui concerne les scapulaires. 3 – Les plaisirs du bain Fichier(s) joint(s):
PILET_586_1203.jpg [ 244.73 Kio | Vu 4004 fois ]
MARS Je suis toujours stupéfait par la beauté des rapaces. Bien sûr, ils ont souvent mauvaise presse dans leur rôle de prédateurs. Mais c’est la loi naturelle, la fête sauvage, comme on l’a dit, jadis. Manger ou bien être mangé. Cette loi est bien dure, mais tout dépend de la place que l’on occupe dans la chaine alimentaire. Il existe un super prédateur dont on connaît les nombreux méfaits sans l’excuse de besoins vitaux ; ne l’oublions pas. Le Busard des roseaux est un ami. Il passe souvent, plus ou moins lointain. Il prend son bain parfois. C’est presque toujours la femelle que l’on voit. La Réserve du Teich ne souhaite pas qu’un couple se forme car il s’agit d’un prédateur spécialisé dans la chasse aux échasses. Il n’empêche ! J’aimerais bien avoir un jour le mâle dans le viseur. On ne boude pas, cependant son plaisir. Le voir passer, assez proche, en survolant la roselière qui lui a donné son nom est une chance appréciable. Mieux vaut alors être rapide. 4- Madame Busard Fichier(s) joint(s):
BUSARDROSEAUX_591_1520.jpg [ 249.61 Kio | Vu 4004 fois ]
Au même endroit, quelques jours plus tôt, les Cigognes blanches m’ont offert un spectacle inhabituel. Loin de leurs nids, pour cette fois, elles sont entrées en parade. Sur l’image choisie, il était bien difficile de savoir s’il s’agissait d’un Damoiseau ou bien d’une Damoiselle. C’est dommage pour la curiosité, mais l’attitude est vraiment pure et belle. En des moments semblables, on lui souhaite des enfants nombreux et vigoureux. C’est la moindre des choses pour une Cigogne dont la légende veut qu’elle soit porteuse d’enfants. 5 – Emotions printanières Fichier(s) joint(s):
CIGOGNE_589_1303.jpg [ 246.86 Kio | Vu 4004 fois ]
AVRIL Querquedula, comme l’a nommée Linné, est également appelée le canard de mars. Un peu plus grande que sa proche cousine, la Sarcelle d’hiver, elle est aussi ce que l’on qualifiait naguère de « canard chaud », à l’instar du Souchet. Ces termes signifient simplement qu’il s’agit de canards plutôt frileux. Notre histoire commune est très ancienne et riche. Elle a fait l’objet, comme je l’ai écrit ailleurs, de «Lettres d’Afrique ». C’est bien loin. Nous étions alors en…1971 ! J’échangeais alors une correspondance assidue avec AR DUPUY, le premier directeur du Parc du Djoudj, au Sénégal, récemment créé. Ces souvenirs me sont précieux. La Sarcelle d’été est, sans aucun doute, l’un de mes oiseaux préférés. Je l’ai vue en Vendée, en toutes saisons, de jour et de nuit, sur la glace, parfois, dès février. Puis en Gironde, au Teich, mais aussi dans un petit marais que j’affectionne. En cette année 2017 qui s’est achevée, j’ai eu la chance de la rencontrer souvent, et en nombre. C’est peut-être l’année durant laquelle elle m’aura fourni les meilleures images, choisissant les moments de soleil pour s’approcher et permettre, en plus, une large série de clichés. Merci l’amie ! 6 – Un canard à la virgule près Fichier(s) joint(s):
SE_598_2586.jpg [ 236.35 Kio | Vu 4004 fois ]
MAI Pour dire vrai, cette petite histoire a commencé dans les tout derniers jours d’Avril. J’ai eu honte ! Moi qui admirais tant le Héron Pourpré et qui le cherchais partout en vain, j’ignorais cet endroit situé à peine à 10 minutes de chez moi, qui existait depuis 2001 et était protégé depuis 2011 par la SEPANSO. Au mieux 6 ans de retard, au pire 16 ! Le rouge aux joues, j’ai finalement choisi d’en rire en me moquant de moi jusqu’à en perdre haleine. J’ai finalement pu suivre presque toute la saison de reproduction de cette colonie de 18 nids dans les saules roux qui bordent cet ancien bassin de décantation qui accueille à présent 82 espèces d’oiseaux. Presque, car en raison de cet énorme retard, j’ai manqué pour cette année encore, l’arrivée sur les nids, les petites querelles qui marquent la conquête de territoires et les premières parades que les feuilles ne masquent pas encore vers le 15 ou le 20 mars. Le rendez-vous est pris cette fois. L’endroit n’est guère bucolique car le seul endroit propice à la prise de vues borde une voie ferrée doublée par le tram. On a une usine en ligne de mire ; et pour compléter le tableau, le seul point utile à l’image sert de passage aux nombreux étudiants qui rejoignent un lycée professionnel proche. Il faut donc se muer très souvent en portier. Mais j’y ai vu la Huppe, le Pivert, la Buse variable, la Bondrée Apivore, les Hirondelles et les Martinets, Le Pigeon Ramier, tout en écoutant la Chevêche qui miaule à deux pas. Sans oublier bien entendu le Pourpré que j’ai les meilleures raisons d’appeler le fruit de la passion. 7 – L’arrivée de l’adulte Fichier(s) joint(s):
POURPRE_616_3817.jpg [ 135.03 Kio | Vu 4004 fois ]
JUILLET Juin ayant été essentiellement consacré aux Papillons, et sachant que je voulais privilégier les oiseaux, c’est encore du Pourpré qu’il va être question en juillet. Ayant manqué le début, je n‘avais pas le droit de rater la fin. Le 5 juillet, malgré des températures quasiment caniculaires, j’ai pu immortaliser le premier envol d’un jeune. Et puis, le 29 du même mois, j’ai vu encore des nourrissages sur deux nids alors que les jeunes étaient âgés de 10 semaines. Mon ami le Pourpré a ainsi battu le record du Héron Cendré qui s’arrête à huit semaines. Quel oiseau, en vérité !
8 – A moi la vie, la liberté
Fichier(s) joint(s):
POURPRE_638_4872.jpg [ 171.7 Kio | Vu 4004 fois ]
OCTOBRE
[color=#808000][b][i]Après deux mois de méforme, j’en enfin pu rejoindre le Teich en octobre. La bécassine était fidèle au rendez-vous, et m’a fait passer de délicieux moments, notamment en prenant la pose, fort proche, pendant plus de deux heures. Pourtant, pour ces souvenirs de l’an passé, c’est le plus petit des Grèbes, le Castagneux, que j’ai retenu. Je l’avais vu souvent, exactement au même endroit. Mais, cette fois, il était proche, et m’a offert une longue partie de pêche. Il flottait au milieu des fleurs de baccharis, à tel point que l’on pouvait se demander si ce n’est pas le grèbe qui était en fleurs.9 – Un Grèbe en fleurs Fichier(s) joint(s):
CASTAGNEUX_680_7237.jpg [ 183.47 Kio | Vu 4004 fois ]
NOVEMBRE J’ai été gâté par ce mois qui a bien commencé avec un jour de Toussaint exceptionnellement ensoleillé. C’est mon ami le Vanneau qui a pris des poses variées et longues, sans parler des Pipits Spioncelle et Farlouse. Le choix a été difficile si ce n’est cornélien. Mais je ne pouvais pas oublier le si joli Roitelet à triple bandeau qui, une fois n’étant pas coutume, m’attendait un matin à l’entrée, enfin disposé à rester quelques brefs instants dans mon viseur. Ayant quelques difficultés à s’emparer des proies qu’il convoitait, il semblait d’assez méchante humeur. Mais c’était pour moi une première, et je ne pouvais pas ne pas le saluer. Je l’ai revu plusieurs fois au jardin, de très près, mais j’avais les mains prises par le remplissage des mangeoires. 10 – Je suis petit, mais si beau Fichier(s) joint(s):
ROITELET TB_682_7353.jpg [ 119.77 Kio | Vu 4004 fois ]
DECEMBRE Pour terminer cette année, c’est l’histoire d’un coup de foudre que je vais vous proposer. Je l’avais vue il a 7 ans pendant quelques instants. Mais elle est enfin revenue. Le 27 octobre elle était là ; le 26 novembre, elles étaient deux, puis, enfin trois le premier décembre. La plus petite de nos mésanges, la mésange noire. Elle m’a charmé d’emblée par son élégance marquée par son trait occipital blanc, et par son attitude adorable de petit oiseau rêveur, tendre en un mot. Active, très rapide, elle reste familière. Son habitat, assez septentrional, la rend bien plus fréquente dans le quart Nord-Ouest que dans le quart Sud-Ouest. Bien qu’elle puisse être assez fréquente dans le Sud-Est, en altitude. Chaque matin elle est là, à trois mètres de ma fenêtre. Qu’il pleuve ou non, que le vent soit sensible ou se fasse zéphyr. Je commence ma journée par le remplissage des mangeoires en pensant fort à elle. Elle se pose souvent sur le Camélia proche et j’attends patiemment que les premières fleurs éclosent en espérant la saisir sur une fleur, ce qui lui vaudrait, sans nul doute, le titre de Dame au Camélia. 11 – Attendrissante Fichier(s) joint(s):
MESANGE NOIRE_694_8903.jpg [ 232.37 Kio | Vu 4004 fois ]
12 – En vol Fichier(s) joint(s):
MESANGE NOIRE_694_8740.jpg [ 165.52 Kio | Vu 4004 fois ]
_________________ Qui se rend au pays de l'oiseau y découvre la sagesse, le courage, la beauté et le rêve.
|
|