Nous repartons, non sans avoir remercié toutes celles et ceux qui suivent mes routes et plus particulièrement les désormais fidèles et attentifs Joëlle, Alain, Michel, Jacques et Dominique auxquelles outre mon amical salut j'adresse des remerciements chaleureux.

Je vais faire un zoom sur le premier parc où nous avons séjourné en octobre 2021 en provenance de Livingstone : le Parc National des Liuwa Plains. Celui-ci est situé dans l’Ouest de la Zambie et assez proche de L’Angola.
La route qui conduit au Parc est longue, mais jamais monotone et après avoir longé le cours du Zambèze jusqu’à Sioma où nous avons apprécié les Ngnonye falls, les secondes chutes du pays, comme le cours du fleuve, nous avons obliqué vers le nord jusqu’à Kalabo où un bac folklorique manœuvré à la force des bras nous a permis de traverser le Zambèze
A partir de là sur une piste sableuse (dégonflage des roues recommandé…) nous avons rejoint la South gate du PN.
Bien avant de devenir un Parc National en 1972, les Liuwa Plains servaient de réserve protégée pour le roi Lobosi Lewanika.
Ce Roi désormais sans aucun pouvoir conserve cependant un grand prestige auprès des populations locales de son ethnie Lozi.
Son acte politique essentiel consiste chaque année à fixer la date où lui, sa cour et ses sujets vont rejoindre leurs quartiers d’été après l’inondation saisonnière des plaines. Ce déménagement est l’occasion d’une fête réputée et d’un défilé sur les canaux avec des barques magnifiquement décorées. Malheureusement seul le roi décide du jour et ce n’est pas celui où nous étions là-bas. Mais nous avons eu un exemple des costumes utilisés pour la fête à notre arrivée au débarcadère.




Malgré la création du Parc, les autorités ont eu à se battre de nombreuses années contre le braconnage. Depuis quelques temps cependant, une plus grande coopération entre gouvernement et communautés locale a rendu la lutte contre la chasse possible. Il faut préciser que la périphérie immédiate du Parc est très habitée et que les activités agricoles et la pêche y restent autorisées.
Les Liuwa Plains valent le détour car elles offrent un paysage bien différent du reste de la Zambie. Le parc se situe dans les prairies inondables du Zambèze. Un paysage de savanes, de marais et de prairies riches en écosystèmes s’y déploie. Nous y avons passé quatre nuits et cinq jours de safari non-stop. Nous avons campé dans deux camps différents occupés par un seul ranger très dévoué et ce fut un séjour inoubliable que nous pouvons chaudement recommander à tous les amoureux de grands espaces peu fréquentés et tellement riches de faune. Les Liuwa plains sont le théatre chaque année de la seconde plus grande migration de gnous en Afrique (sans traversée de rivière cependant…) et ceux-ci-commençaient à se rassembler lors de notre séjour, sous des yeux vigilants et sans doute pas très désintéressés…



La plaine où évolue cette hyène est très caractéristique du Parc. A l’horizon souvent flouté par un mirage de brume les espaces boisés semblent cerner le Parc. Parfois sur les pistes la surprise d’un plan d’eau visible au tout dernier moment s’offre à nous, et la vie grouille alors.







Au campement Maurice notre chauffeur guide et Yotram son aide s’activent pour le dîner.
Leur désir de parler français est tel qu’à la fin du séjour nous serons capables de chanter à quatre voix « le lion est mort ce soir… » et ils n’en seront pas peu fiers.



Je ne ferai pas de commentaires superflus pour les safaris des trois jours suivants et malgré leur qualité améliorable sans doute, voici quelques-uns des instants magiques pris sur le vif au fil de nos errances au hasard des pistes.









Le camp de Katoyana où nous avons passé deux nuits est situé dans le bosquet qui apparaît derrière la savane et ses innombrables termitières.





Le traquet du Cap clôture cette Mise à jour mais la prochaine nous verra encore sillonner les Liuwa Plains….

Une nouvelle fois on sent, à travers ton texte et tes images, toute l'attirance que l'Afrique exerce sur toi et sur tous les amoureux de cette terre. Merci à toi de nous la faire partager

Toujours aussi précisément décrit
Ta photo 70 au campement me rappelle les soirées autour du feu de camp avec notre chauffeur et son aide qui se mettaient eux aussi en 4 pour nous rendre le séjour heureux ,notamment des recettes de gâteaux au chocolat variant chaque soir ....
Sur l'ensemble de tes clichés, je ressortirai
Un bon gros plan de la glaréole à collier .
Une très belle photo du traquet du Cap
Et une belle composition du carrefour aux deux palmiers 69.
Dominique

Merci Joëlle et merci Dominique.
Pour le glaréole je pense qu'il y a eu un facteur chance parce que ce n'est pas un oiseau facile à saisir au sol me semble t-il. Pour celui-ci ce fut un moment sympa alors que tous ses compagnons volaient alentour. Il m'a bien fixé et puis il a rejoint ses copains.posting.php?mode=reply&f=162&t=69824#

Les même espèces quand elles sont sur le continent africain ou en France n'ont pas du tout le même comportement et t'offrent une proximité parfois étonnante par rapport à notre pays!
Je l'avais remarqué en Ethiopie avec petit robert ,la pression des chasseurs chez nous perturbe énormément leur comportement vis à vis des humains .
Dominique

toujours aussi vivant et intéressant le récit de ton périple et de belles ambiances

Bonsoir,
Je vais vous avouer que ce type de "morne plaine", semblable à certaines portions du Massaï-mara, et du Serengeti, ... ce n'est pas ce que je préfère dans les ambiances Africaines . Cette région ne me passionnerait probablement pas, j'aimerais rapidement aller retrouver un peu de forêt, ou de "bush" .
Mais la nature est ainsi faite, ... et les goûts tout aussi variés .

Puma

...

Mais non, elles n'ont rien de mornes ces plaines, elles réservent tant de belles surprises en permanence, et les bosquets et autres zones broussailleuses ne manquent pas, quant aux canaux, biefs et points d'eau.....vraiment une variété étonnante qui ne nous ont jamais rappelé le Serengeti, ni aucun autre parc d'ailleurs, et puis les odeurs....et puis les bruits de la savane....et puis, l'espace et l'immensité toujours différente, toujours surprenante jamais lassante ou monotone, une belle immersion dans la solitude sauvage, tout simplement.
Mais ne dit on pas souvent: "l'Afrique est imprévisible" et par bonheur nous avons toutes et tous une Afrique différente dans le coeur, dans les yeux et dans nos viseurs et objectifs.
C'est aussi ça qui nopus plait.

Tellement bien dit, on sent l'amoureux de la nature pas seulement dans le visuel, mais aussi dans ce que tous les sens peuvent capter, un très grand bravo à toi et à ta grande sensibilité, je te suis à 100%
Dominique

...enfin pris le temps de parcourir ce carnet africain, et il est passionnant !

j'apprécie énormément les anecdotes en tout genre qui accompagne les images.
C'est un vrai plaisir de voyager ici, surtout en ce mois de novembre un peu tristounet...

Je ne sais pas ce qu'en pense les autres, mais en visionnant les images, même si certaines souffrent de quelques défaut "techniques", je me dis que ce n'est pas très important : au diable "le piqué' ou "le bokeh" qu'on a trop tendance à mettre en avant de nos jours avec nos supers équipements, alors que l'essentiel est ailleurs: il est dans le partage des émotions et l'authenticité des rencontres, très bien restituées ici, un grand MERCI !

Frédéric

Oui, c'est en effet le sens de chacun de mes commentaires au fur et à mesure des MAJ présentées par Henri

C'est un point de vue que j'admets pleinement.
Ceci dit nos goûts, nos attentes, lors d'un voyage, safari ou autres sont très différents ...

Car nous sommes TOUS DIFFERENTS .... Je n'ai pas cherché à "affirmer" qu'il ne fallait pas aller dans les mornes plaines, ... seulement exprimé que ce n'est pas ce que je recherche .

Je trouve amusant que vous utilisiez aussi l'expression "l'Afrique est imprévisible" . Elle m'a été personnellement inculquée par un guide Namibien vers la fin des années 90 (et vous la trouverez surement dans mes divers carnets de pistes africains ).

Le monde est petit ...

Salutations et bonne suite à ce carnet .

...

Alain, Je n'étais pas si innocent en utilisant l'expression "l'Afrique est imprévisible". J'avais bien remarqué au fil de tes propres carnets dont je me suis vraiment délecté que cette expression revenait en leitmotiv. Alors pour répondre à tes "mornes plaines", je me suis permis ce clin d’œil, d'autant plus amical que j'apprécie vraiment tes récits, tes images et tes conseils.
Chaleureusement.

Merci encore à toutes celles et tous ceux qui prennent le temps de visiter mon carnet. J’apprécie vraiment les commentaires, encore d’avantage ceux qui ouvrent à discussion, et je suis toujours sensible aux conseils tellement utiles en ce qui me concerne pour mes prochaines campagnes. Un salut spécial à Joëlle, Dominique, Michel, Alain et Frédéric.

Nous restons dans ce parc de Liuwa Plains et cette mise à jour va privilégier les images. J’ajouterai cependant que la solitude et l’inaccessibilité du Parc en période inondée contribue sans doute à rendre les animaux un peu farouche. Mais à titre personnel cela ne me déplait pas, au contraire, cela rend très souvent le safari beaucoup plus intéressant dans la recherche et dans les approches.

Et puis, il n’y a pas que des animaux, quelques fleurs inconnues et flamboyantes contribuent bien à égayer nos parcours.



Les points d’eau découverts au dernier moment, restent riches d'occasions de rencontres et de vie sauvage active.



Et les arbres voient souvent leur faîte occupé par un ou quelques observateurs attentifs et vigilants tel cet aigle martial.



Souvent les pieds dans l’eau d’autres oiseaux se livrent à la pêche.



Et assez fréquemment nous tombons sur des troupeaux de plus en plus conséquents de gnous qui se rassemblent, prélude à l'entame d'une migration annuelle vers de plus attirants pâturages.



Les herbes hautes sont un environnement idéal pour que se camouflent de timides s oribis aux apparitions toujours réjouissantes de ces charmantes antilopes.



En fin de compte il y a très peu de temps mort dans notre errance au gré de pistes presque invisibles et les rencontres des succèdent pour notre plus grand plaisir.







J’ai déjà indiqué que la périphérie du Parc voyait la présence de nombreux petits villages d’agriculteurs pêcheurs, et voici ce que l’on peut observer dans les canaux proches des limites du Parc, aux heures chaudes de la journée. Une multitude d’enfants et de jeunes gens se livrent à la pêche en utilisant des techniques variées de pêche à pied, utilisant des éperviers à plomb, des tridents souples, des filets à traîner et autres techniques. En tout cas le moindre plan d’eau où la pêche est autorisée ne manque pas d’activité.



Et puis, souvent nous avons à accompagner oribis et gnous, encore et encore…





Nous avons vraiment aimé nos quatre journées dans ce coin reculé de la Zambie où le temps s’estr arrété pour nous. Pas de réseau bien sûr, pas d’électricité et pourtant rien ne nous a manqué, nous étions invités en un lieu où nous voulions être, et comme le dit Karen Blixen à la fin de "la ferme africaine" d'out of Africa: "Que tout cela fut bon...." et c'est tellement vrai, c’était bon et c’était bien.

Comme un goût d'Afrique profonde, une fois encore dans cette MAJ, Henri, et ta référence à Karen Blixen est un gage d'authenticité. Des paysages encore peu ouverts au tourisme, des pécheurs aux méthodes traditionnelles, pour l'ambiance, l'oribi en 82 et le gnou solitaire en 89, notamment, pour la faune.... on te suit toujours avec bonheur