Bonjour,

Je ne suis pas habitué de ce salon, mais je me suis dit que j'allais pouvoir y poster une photo assez banale au final mais qui représente une rencontre assez étonnante pour moi à ce moment-là. Un bon moment au final.

24 décembre 2020, je suis en Moselle. Il fait froid, pas très beau, et j'ai l'occasion d'aller faire une balade sur un terril pas loin.
Pour ceux qui ne connaissent pas, un terril est une colline artificielle, constituée de déchets d'une mine : schistes, restes de charbon, des cailloux. Je ne connais pas tous les terrils, mais je vais vous décrire celui-là : couleur dominante le gris, et quasiment pas de terre végétale. Donc pour le règne végétal c'est pas la fête : quelques bouleaux ou pins qui peinent à atteindre l'adolescence et qui finissent déracinés par l'érosion ou au premier coup de vent, même l'herbe n'a pas envie de s'y installer. Pour résumer c'est le genre de promenade à déconseiller aux dépressifs, le seul point d’intérêt est finalement le sommet qui offre un beau panorama sur le coin.

Pour couronner le tout, les terrils de mines de charbon ont la particularité de continuer à "travailler". Ainsi, des réactions chimiques qui s’opèrent sur le schiste ont lieu pendant des décennies au cœur des terrils, pouvant générer combustion interne, crevasses et effondrements du sol, et dégagement de fumeroles (toxiques). Cette dernière particularité fait que ces lieux ne sont pas toujours ouverts aux promeneurs... Voilà, je vous ai planté le décor post-apocalyptique, qui m'accompagne au fil de cette petite ascension dans la grisaille et le froid.

Arrivé au sommet de ce terril, j'ai la surprise de découvrir une petite cuvette, avec un ilot de verdure de 30m2 environ : un tapis d'herbe verte rase (un vert très flashy par rapport au gris tout autour), et parsemé de pâquerettes assez grandes. Cette zone verte, outre le fait qu'elle était à l'abri du vent, était exactement à l'endroit ou des fumeroles sortaient de petites crevasses : j'ai supposé que le sol devait ainsi être tempéré sur cette petite zone, protégeant ainsi la végétation du froid.

Comme quoi, la nature cherche toujours à reprendre ses droits, même dans les cas qui semblent désespérés

J'aime bien ces photos surtout après avoir lu les explications...
Je trouve que la douceur des photos forme un contraste saisissant avec la dureté de ces terrils...

Un grand bravo.

Je suis comme François, l'histoire rend ces pâquerettes et tes photos encore plus attachantes.
Surtout que les photos sont belles dans leur simplicité.

Merci de nous avoir amené avec toi sur ces terres désolées. Avec ton récit ces photos, certes banales mais réussies, prennent tout leur sens. Une photo du lieu aurait été sympa pour les personnes comme moi qui ne sont jamais allées sur les terrils

Belles images en elles-mêmes et que le contexte valorise encore plus.

François

+1

Ce qui prouve encore que la vie surgit partout, même sur les sols les plus stériles. Une parcelle de douceur dans cette âpreté que tes images illustrent joliment, Marc!

J'aime beaucoup la première photo pour sa simplicité et sa douceur !
J'imagine bien ta surprise de découvrir un tel écrin de verdure dans un milieu si aride et je ne doute pas que ce fût un bon moment.

il s'agit d'un aster probablement Aster lanceolatus.

intéressent, agrémenté de belles photos

Il peuvent dire la même chose à Tchernobyl

Plus sérieusement, tes photos prennent plus d'importance avec la mise en situation

Pour les curieux, avec des photos du site : http://www4.ac-nancy-metz.fr/base-geol/ ... p=7annexe3

Merci pour l'identification. C'est vrai que je les trouvais bien grandes pour des pâquerettes, cela correspond effectivement mieux.

Enfin je ne ne voudrais pas que mon histoire laisse une idée trop négative du coin. En contrebas il y a une ancienne carrière et des plans d'eau qui ont été réaménagés il y a quelques années. On y trouve des espèces protégées de batraciens (il se dit que c'est justement la présence de ces batraciens qui a permis la préservation du site), et apparemment plus de 70 espèces d'oiseaux. Tout cela le long de falaises (servant de nichoirs) qui font ressembler le site à un canyon. Bref de quoi faire de belles balades et de bonnes photos sitôt les beaux jours

Merci pour ce lien très intéressant marc, je me couche moins bête ce soir

Les pâquerettes du terril, ou comment donner un peu de beauté à un site désolé

Conclusion :La nature survivra surement à l'homme
Magnifique photo et symbole
Dominique