Je vous présente ici un résumé de 3 sorties dans les Pyrénées destinées à préparer le brame 2020. En effet, comme je dispose de beaucoup moins de temps libre qu'avant je mets tout en œuvre pour repérer et planifier mes affûts futurs durant cette période tant attendue. J'espère ainsi profiter au maximum du temps dont je disposerai. Ne vous attendez pas à des photos exceptionnelles, mais plutôt à un texte assez abondant, certains diront trop, mais qui correspond bien à mon émotion et à mon ressenti du moment. Alors bonne lecture !
Vendredi 26 juin : une fois n'est pas coutume, j'ai décidé de partir pour 3 jours. D'ailleurs à 16h 30, lorsque je charge le sac à dos, j'ai la certitude de n'avoir rien oublié ! Tout le bazar habituel plus la tente, le duvet, le réchaud et la nourriture pour 2 jours, cela pèse aussi lourd qu'une enclume.
Photo 1 :
A 19h 00, alors que je passe une petite crête, j’aperçois 11 cerfs en velours qui paissent en dessous de moi, dans une petite vallée. Hélas, je suis à mauvais vent et je ne réussirai à faire que quelques photos volées avant qu'ils ne regagnent la forêt.
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Je me trouve alors à environ 1/2h de l'endroit où je pense installer mon bivouac pour la nuit. Je reprends ma marche, mais je remarque bien vite que de gros nuages s'accumulent sur les sommets qui marquent la frontière avec l'Espagne. Je sais par expérience que cela ne présage rien de bon et vu la densité de ces nuées, je comprends très vite que ma petite tente ne me permettra pas de passer la nuit au sec ! Après quelques minutes de réflexion, je décide de pousser jusqu'à la cabane la plus proche même si cela rallonge mon parcours d'environ 2h 30 car je sais que c'est ma seule chance de passer une nuit à peu près correcte.
Photo 2 :
Il est 21h 30 lorsque, fourbu, je pousse la porte de la petite cabane. L'orage a éclaté il y a quelques minutes et je suis arrivé juste à temps ! Il tombe maintenant des « abats-d'eau » comme ils disent dans le Sud alors qu'au Nord, il pleut comme « vache qui pisse ». Il fait presque nuit et les éclairs et le tonnerre se succèdent.
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Les rafales de vent, la grêle, la foudre et ce tonnerre qui se répercute sur les sommets qui m'entourent, tout cela donne un spectacle impressionnant ! Cela durera jusqu'à 3h 00 du matin et à défaut de dormir, cela me permettra de rencontrer un visiteur inattendu. En effet, un rouge-queue, profitant d'une fenêtre vandalisée finira par accepter ma présence et bénéficiera lui aussi de cet abri pour la nuit...
Alors que le jour pointe à peine, je prends mon café dehors. J'adore ce moment où la nuit glisse vers le jour. Les odeurs, les bruits sont exaltés même si aujourd'hui tout paraît bien calme après le vacarme d'hier.
Photo 3 :
Très vite, je repère, aux jumelles, quelques biches accompagnées de leur faon qui montent en pelouse sur les versants Est. Ces animaux profiteront bientôt du soleil qui ne va pas tarder à illuminer les sommets. J'observe tout particulièrement une biche et son faon, car si la mère semble bien décider à passer la crête le faon stationne dans les rhododendrons beaucoup plus bas. A 3 ou 4 reprises la biche redescend comme pour inciter son rejeton à la suivre mais celui-ci campe sur ses positions et ne la suit pas. Rapidement, je prépare mon matériel et je décide d'approcher, en utilisant le relief, jusqu'à un monticule situé à 300 ou 400m d'eux. Me voilà maintenant couché sur la pelouse en haut de ce monticule alors que le soleil arrive.
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A 7h 00 la biche reprend son ascension alors que son faon se couche dans les rhododendrons. Pour avoir déjà vécu des situations similaires, je prends 3 points de repères afin d'être certain de sa localisation et j'attends que la biche s'éloigne. A 7h 25 je la vois disparaître de l'autre coté de l’arrête et je décide de tenter une approche du faon couché.
Photo 4 :
Je ne prends que le 300mm et le monopode pour être le plus léger possible et après avoir vérifié mes repères aux jumelles, me voici parti. A 8h 00 j’aperçois enfin, après quelques minutes de doute, une oreille qui dépasse des rhododendrons. Il semble dormir profondément, la tête allongée sur le sol. Je m'installe tout doucement et lorsque je suis prêt, je siffle un coup bref pour lui faire lever la tête. Il réagit aussitôt et me regarde.
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Photo 5 :
Son hésitation et de courte durée. 3 photos et le voilà déjà à 80m. Il s’arrête une dernière fois, me jette un ultime regard et escalade la pente en trottant. Je le vois passer l’arête et disparaître. Je m’assois au milieu de la pelouse et mon esprit rêveur l'imagine racontant son histoire à la biche qui, je n'en doute pas, lui dit, comme toute-bonne mère le ferait, qu'il n'avait qu'à la suivre et qu'elle espère que cela lui servira de leçon.
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Je redescends récupérer tout mon barda vers 9h 00 et je décide de rejoindre la petite combe que je vous avais présenté dans « une longue journée »
viewtopic.php?f=160&t=65194 Située à environ 1h de marche, je compte y rester jusqu'à 13 ou 14h 00 avant de retourner me mettre à l'affût pour 17h 00, à l'endroit où j'ai vu rentrer les cerfs en velours hier.
Hélas, alors que je m'installe pour déjeuner, un nouvel orage éclate. Ma première préoccupation et de protéger le matériel photo et de mettre un peu de distance entre moi et tous les objets métalliques que je transporte. J'enroule donc le pied, le monopode, le réchaud, le boîtier et le télé dans ma toile de tente puis dans un grand sac poubelle de 150 litres toujours présent dans mon sac à dos. Je dépose tout cela par terre et je vais à mon tour m'allonger sur un replat dans la pelouse, à une centaine de mètres de là en attendant que l'orage passe...
Mais le bougre s'accroche, il tourne et retourne au-dessus de la petite combe déversant des trombes d'eau. Enfin, vers 13h 30 l'orage passe la crête et cela se calme et s’arrête. Une vérification rapide me permet de constater que le matériel photo est resté bien sec. A l'inverse je suis trempé de la tête au pied et tout le reste de mes affaires également. J'ai le moral dans les chaussettes, le cœur n'y est plus, je décide d’abréger ma sortie et de rentrer à la maison.
Samedi 25 juillet : j'ai retrouvé le moral et je suis bien décidé à prendre ma revanche. D'ailleurs aujourd'hui pas de bivouac, je pars pour la journée en « ulm » (ultra léger montagnard). J'emporte le strict minimum et le sac à dos se fait vite oublié.
Photo 6 :
A 10h 00 l'affût est monté à coté d'un bouquet de bouleaux situé au pied d'une petite arrête. Il est constitué d'une toile camouflée fixé sur une branche morte récupérée en route. Je suis venu ici en espérant voir les cerfs que j'avais vu rentrer il y a 4 semaines.
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En attendant les cerfs, j'observe quelques vautours qui décollent au-dessus de moi et qui tournent à la recherche des courants ascendants.
Photo 7 :
Vautour fauve passant devant l'affût.
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Photo 8 :
Vautour fauve au-dessus de l'affût.
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Au-dessus des vautours je remarque un oiseau différent que j'identifie comme un circaète jean le blanc.
Photo 9 :
Circaète jean le blanc. Malheureusement, il ne fera que 2 passages, assez haut.
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Un autre rapace se montrera beaucoup plus coopératif et tournera à de nombreuses reprises à quelques dizaines de mètres au-dessus de moi.
Photo 10 :
Gypaète barbu.
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Photo 11 :
Gypaète barbu.
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Ce ballet aérien m'occupe jusqu'à 13h 00. J'avale rapidement mon frugal déjeuner et je m'accorde une petite sieste. A 15h 00, alors que je bouquine tranquillement, j’aperçois un jeune cerf qui sort de la forêt. Il monte vers moi.
Photo 12 :
Il n’arrête pas de regarder derrière lui mais pour l'instant je me concentre sur lui. C'est un jeune cerf qui n'a pas encore dépouillé.
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à suivre...