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Scène de chasse, un dimanche à Champ Vautier, sur la commune de Chevrier
Le dimanche 15 janvier 2017, les conditions semblent favorables à une éventuelle fuite hivernale de rapaces, vers le sud, suite à des chutes de neige en plaine. J’observe depuis le site de suivi de la migration de Champ Vautier, à Chevrier. Le sol est recouvert d’environ 10 cm de neige.
Il n’y a pas de passage. De temps en temps je jette un coup d’œil vers un chasseur posté sur un mirador à environ 250 mètres de moi.
5 sangliers sortent du bois situé au nord-ouest de la position du chasseur et passent, à la queue leu leu, à environ 60/70 m de celui-ci.
Un premier individu est tiré par le chasseur. Blessé, il continue à avancer, s'arrête le long de la haie au sud puis repart, traverse la route et la voie de chemin de fer environ 1 mn après les 3 premiers sangliers qui n'ont pas été touchés. Il peine à passer le talus de la voie de chemin de fer et doit être bien touché. 2 chasseurs (dont celui qui a tiré) finiront par suivre sa trace, parsemée de gouttes de sang, environ 10-12 mn plus tard.
Mais la pire scène d’horreur est à venir. Environ 2 secondes après avoir tiré sur le premier sanglier, le chasseur en tire un 2ème dont j’estime le poids à environ 60 kg. L’animal, touché, se traine dans la neige, sur 30/40 m, en avançant sur les 2 pattes antérieures, l'arrière train étant totalement inerte. Le "fin chasseur" recharge son arme puis tire 2 balles sur le sanglier qui, malgré cela, continue à se trainer sur ses 2 pattes antérieures. Le "valeureux chasseur" descend alors de son mirador, approche le sanglier avec son couteau, mais celui-ci lui fait face. Le "bourreau", hésitant, lui tourne autour, 3 fois, mais à chaque fois qu'il se déplace pour lui passer derrière, le sanglier se retourne et lui fait face. Le "chasseur intrépide" repart alors vers le mirador, récupère son arme et en la rechargeant, revient vers la pauvre bête. Le sanglier s'est, entre temps, déplacé de 30 m, en se rapprochant du bois dont il est sorti. Le "super chasseur" approche le sanglier jusqu’à 5 m. Celui-ci se retourne pour faire face, mais épuisé ne peut en faire plus. Le nullard lui tire alors une balle quasiment à bout portant. Quel tireur de précision !! Le sanglier n'est toujours pas mort !! Il se traine encore sur 5 à 6 m, de plus en plus difficilement. Enfin le "bourreau" finit par approcher l’animal par l'arrière et lui planter le couteau dans le corps, vers la base arrière du cou, me semble t-il. Le sanglier crie encore pendant 1 mn !! Cette scène insoutenable s’est déroulée sur environ 5 à 6 minutes.
Autant je ne suis pas opposé à la chasse des rares espèces dont les populations sont florissantes, comme le sanglier, le cerf ou le chevreuil, autant je trouve inadmissible de massacrer un être vivant de cette manière. Quelles insoutenables souffrances ont été infligées à un animal sauvage, par cet individu incompétent ! Nous sommes très loin de l'affichage du monde de la chasse qui se targue de tuer "proprement" et sans faire souffrir !! C'est ce genre de scène qui devrait être détaillée aux élèves de toutes les écoles et en particulier de celles fréquentées par les chasseurs, afin de leur présenter les réalités du monde de la chasse, et non pas de belles images comme les valeureux nemrods savent si bien le faire.
J’espère que les lecteurs de cette nouvelle sauront la diffuser autour d’eux à bon escient.
Jean-Pierre Matérac
Lu sur LPO
Messieurs les modérateurs, merci de verrouiller ce sujet, il s'agit d'un témoignage que je tiens à partager.