Je sais ! Mon pseudo apparaît d’ordinaire plus associé à la faune sauvage, avec une nette prédilection pour les mammifères. Alors attention, dans mon esprit, le sauvage n’est pas supérieur au domestique, simplement la quête (entendez la chasse photographique) du sauvage revêt un goût de performance que je ne retrouve pas forcément avec nos trente millions d’amis. Mais justement parlant des animaux en termes d’ami, il en est un que nous identifions fréquemment comme le meilleur de l’homme, j’ai nommé le chien.
Je ne vous parle pas là de la carpette de salon permanentée, souvent bien plus proche du lapin nain ou du cobaye que de ces congénères. Non je parle de vrais chiens, comme ceux mythiques qui ont bercé mon enfance : Rintintin (berger allemand), Belle (de Belle et Sébastien, montagne des Pyrénées), Lassie (colley), Croc-blanc (mi-chien, mi-loup). Et puis il y a ceux qui ont obtenu leur titre de noblesse au regard du travail qu’ils accomplissent, les chiens : truffier, policier, douanier, certains ayant même gagné une particule : d’avalanche, de garde, de chasse, et enfin de traineau.
En partie grâce à Jack LONDON et consorts, ces derniers véhiculent un imaginaire d’aventure et de grands espaces qui leur confère une place particulière dans mon panthéon animalier. Ayant la chance d’habiter à la montagne, et d’avoir pu compter sur Bernard (que je remercie vivement) pour m’initier à ce monde des mushers, je vous propose ce reportage, sorte d’hommage à l’association entre l’homme et l’animal.
Il est des dimensions sur lesquelles je vais passer très vite, comme le matériel par exemple. Je ne sais pas quelle appréhension vous en avez, mais si vous voyez le traineau, lourd, en bois, à l’instar de celui du Père Noël, oubliez. Les traineaux de course d’aujourd’hui sont des concentrés de technologie, assemblage optimisé de matières légère et résistantes, avec patins montés sur rotules pour accroitre la stabilité et la maniabilité. Il y a une chose qui n’a pas changé, la force motrice, ce sont toujours les chiens, ponctuellement secondés par le musher. A oui, je ne vous ai pas dit, le musher, c’est celui qui guide le traineau. Alors là c’est pareil, si vous l’imaginez comme un dompteur de fauves faisant claquer son fouet pour intimer des changements de direction, c’est vous qui faites fausse route… La conduite de l’attelage se fait à la voix. Eh oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, les chiens (en tout cas celui de tête a minima) savent distinguer leur droite de leur gauche et obéissent non pas au doigt et à l’œil, mais à la parole…
Le chien de tête, c’est le leader de l’attelage. C’est lui qui obéit aux ordres et ce faisant intime aux autres les changements de direction, voire d’allure. Par contre, contrairement à ce que je pensais, ce chien de tête n’est pas forcément le dominant de la véritable meute que constitue un attelage. Les témoignages recueillis le présente même plutôt comme étant un peu en marge de cette meute. C’est le directeur sportif, mais il laisse à d’autre la gestion de l’ordre et du quotidien au chenil.
J’évoquais précédemment le fait que la force motrice n’avait pas changé, je vous laisserai en juger. Ce qui est sûr c’est qu’historiquement et géographiquement, voire « météorologiquement » nous sommes en présence d’un sport nordique. D’ailleurs les races phares de cette discipline relèvent également de ce qualificatif. Parmi les races nordiques les plus connus, je citerai : les malamutes (photo N° 3), les huskies (Photos N°1 & 2), les groenlandais et les samoyèdes. Ces races sont réputées pour leur endurance, au froid tout d’abord, mais également en termes de distance. Elles continuent par conséquent à faire les beaux jours de courses longue distance, comme les mythiques « Iditarod » et « Yukon quest » par exemple. Mais des courses plus courtes ont amené les mushers à rechercher des chiens, à peine moins résistants, mais surtout plus rapides. Tout le monde a en tête les performances du lévrier en matière de sprint, mais nous pouvons faire allusion au chien de chasse dit courants, aux pointers, aux setters et autres braques. Toutes ces origines sont entrée dans le capital génétique de l’alaskan (photos N°4 & 5) qui constitue aujourd’hui la population de chien de traineau la plus nombreuse dans le monde, mais au morphotype assez diversifié par conséquent.
Ces deux grandes lignées et le souci de les préserver a amener la fédération des sports de traineau (FFST en France) à instaurer deux classements distincts (Photos 6 & 7) : un palmarès pour les espèces nordiques et un pour les alaskans.
Je parlais dès le début de ce reportage de l’association homme / animal. Elle ne date pas d’hier, et je laisserais à un éminent musher le soin de vous la révéler : « C'est un chien esquimau qui, le premier, a foulé l'emplacement exact du pôle Nord, le 6 avril 1909 ; c'est un chien esquimau également qui, le premier, est arrivé au pôle Sud, le 14 décembre 1911. Car aussi bien le vainqueur du pôle Nord, Robert Peary que le vainqueur du pôle Sud, Roald Amundsen, ne purent atteindre leur but que grâce à leurs chiens » Paul-Émile Victor - explorateur polaire français (1907-1995). Au-delà de ces exploits devenus historiques et en dépit de la mécanisation, ce tandem continue à opérer dans nombre d’espaces circumpolaires. Personne n’a jamais raconté avoir été sauvé du blizzard par sa motoneige. Dans nos régions, cette association homme / chien revêt un caractère sportif ou a minima ludique (promenade touristique), mais dans tous les cas, c’est bien le partenariat entre les deux qui fait la performance, le musher étant là pour guider, mais également pour pousser dans les cotes et soulager ainsi le travail des quadrupèdes (Photo N°8).
Le terme de travail peut potentiellement en choquer certains. J’entends d’ici les « pauvres bêtes » fuser. J’invite les sceptiques à venir se rendre compte par eux même de l’entrain dont font preuve les chiens. A peine harnachés, ils se métamorphosent (le « will to go » comme disent les anglo-saxons), tirant sur les traits et hurlant alors même que les ancres sont encore profondément plantées dans la neige (photos N°9 & 10). Leurs facies sont souvent impressionnants, notamment en course. Mais autant au regard du concept de meute, les rapports entre congénères sont potentiellement conflictuels, autant ces animaux sont dévoués à l’homme et sont globalement dociles, y compris avec les enfants.
Pour voir plus de photos de chiens de traineau : http://www.flickr.com/photos/libernaven ... 338247288/

La suite 1

Suite 2

Suite & fin...

hello,

comme personne ne semble vouloir laisser un mot, je me lance....
je viens de découvrir ton post (trés en retard, j'avoue )
un beau reportage avec des images de beaux chiens
en plus le texte est un vrai plus
un beau reportage, donc

Bonsoir Patrick,
Merci d'avoir laissé une sympathique trace de ton passage. C'est vrai que ce reportage a accumulé les visites, mais n'a pas suscité de commentaire . Je pensais pourtant le sujet relativement original.
Peut-être la dimension "travail de l'animal" qui en rebute certains. Mais sincèrement si c'est celà, ils se trompent et le meilleur moyen pour s'en convaincre est d'assister à une course.
Et puis finalement c'est un sujet pour l'été (s'il finit par faire vraiment chaud), il est rafraicchissant à souhait non...
@+

Très chouette ce reportage qui remet bien ces chiens du nord à leur place.
J'aime les voir au travail, ils aiment ça et ça se voit!

Bonsoir Gylfie,
Merci de ta visite commentée. Cela aura rafraichi ce reportage pourtant déjà bien frais .
Je te confirme, ils aiment cela tracter .
Avec les grosses chaleurs que nous avons connues dernièrement, j'ai presque hâte que la saison recommence et que je puisses améliorer ma technique en travaillant sur le mouvement .
Alors peut-être au plaisir de te compter parmi ceux qui suivrons la nouvelle saison.
Cordialement.
Steph

Très beau reportage avec des chiens qui ne demandent qu'à courir
Ils sont faits pour ça ces superbes chiens, j'ai assisté plusieurs fois à des courses, il faut les voir trépigner et tirer de toutes leurs forces pour partir, le musher a bien du mal à les calmer, d'ailleurs c'est impossible et alors dès qu'ils ont démarré, on sent qu'ils sont heureux

gege72

Gege72, merci de ton passage commenté.
Oui je te confirme, ces chiens adorent courrir et tracter. D'ailleurs même en liberté en forêt ou ailleurs, ils n'arrêtent jamais.
Alors que les premiers flocons sont tombés récemment sur les plus hauts sommets des Hautes Alpes (2800/3000m), l'entrainement "sur terre" devrait bientôt reprendre pour préparer la saison 2012/2013.
A bientôt donc pour de nouvelles aventures canines.
@+

j'ai croisé, l'autre jour, un attelage "sur roue" dans uns allée forestière, et je peux dire que les chiens s'en donnaient "à cœur joie"
tellement surpris que je n'ai pu faire aucunes photos

Merci pour ce beau reportage.
J'adore les Malamutes ....mais cela faisait bien longtemps que je n'en vais plus vus.

puma

Pour un loupé c'était un loupé, heureusement que ce reportage qui date maintenant d'un an est remonté, merci Puma
C'est un fait avéré que les chiens "de traineaux" aiment galoper et faire des efforts, car comme tous les chiens, ils ont besoin de se sentir utiles dans le domaine qui leur est propre. ce que peu de gens savent... et j'ai toujours un pincement au coeur quand je vois des huskies en chien de compagnie dans les banlieues ou en ville
Un reportage bien explicite, on voit que le sujet te passionne

Patrick, Puma et Luna, merci de votre passage et de ressusciter ce sujet qui va effectivement bientôt fêter son anniversaire.
Cela tombe d'ailleurs très bien puisque cela me donne l'occasion de vous donner deux rendez-vous :
- le premier le 09 & 10 février 2013 dans une de nos très belles vallées, le Valgaudemar, à LA CHAPELLE EN VALGAUDEMAR très exactement, où se déroulera une manche du championnat de France 2013 de chiens de traineau. Si cela tente ceux qui ne sont pas loin...
- le second sur ce forum pour partager avec vous quelques clichés, à l'issue de ce week-end. Si j'ai récupéré mon Alpha 700 d'ici là, car il se trouve qu'il m'a lâchement abandonné mi-novembre. Résultat, retour chez SONY SAV, avec le lot d'hésitation sur la pertinence de le faire réparer et les délais entre la communication d'un devis, l'acceptation de ce dernier et enfin la réparation.
Allez croisons les doigts, je le récupère normalement dans deux jours.
Si cela vous intéresse, restez donc vigilants sur ce post. Je me propose de continuer à l'alimenter avec l'édition 2013.
@+ donc...
Steph