1.La diversité règne chez les coccinelles.

On distingue les espèces grâce à leurs couleurs et leurs nombres de points.
Premièrement, les coccinelles ont entre 2 et 22 points. Ce nombre ne détermine pas leur âge mais l'espèce. Dès lors, celles-ci ne peuvent pas se reproduire entre elles si elles n'ont pas le même nombre de points.
Ensuite, il existe de nombreuses espèces différemment colorées et ponctuées, entres autres :
-Rouge à points noirs : la coccinelle à 7 points, « spécialiste des jardins » (celle-ci illustre ce reportage)
-Rose à points noirs : la coccinelle rose (16 points) , « spécialiste des arbres (feuillus) »
-Jaune à points noirs : la coccinelle à 22 points, « spécialiste des champignons »
-Noire à points jaunes : la coccinelle lynx (12 points), « spécialiste des arbres (feuillus) »
-Brune à points blancs : la coccinelle à 14 points, « spécialiste des arbres (feuillus) »
-...



2.Redoutable tueuse.

Les coccinelles sont les coléoptères préférés des jardiniers. La plupart d'entre elles, larves comme adultes, dévorent une grande quantité de pucerons, protégeant ainsi les plantations.
Cependant, toutes les coccinelles ne sont pas carnassières mais plutôt opportunistes. En effet, certaines espèces adoptent d'autres régimes alimentaires :

→ Principalement carnivores, elles se nourrissent d'insectes tels que les pucerons, cochenilles, acariens ...
Les coccinelles patrouillent sur les tiges de végétaux en progressant méthodiquement du bas vers le haut, en explorant en priorité les nervures où se concentrent souvent les pucerons suceurs de sève. Elles les repèrent au toucher, à l'odorat et à la vue.
Attention, elles sont aussi cannibales. Lorsqu'il y a pénurie de nourriture, comme beaucoup d'insectes prédateurs, la coccinelle adulte peut dévorer des larves de coccinelles.
→ Végétariennes, elles broutent le feuillage de leur plante hôte.
→ Mycophages, elles mangent les spores et le mycélium des champignons.
→ En guise de compléments alimentaires, nécessaire en cas de disette et pour se préparer à l'hivernage, elles consomment pollen et nectar des fleurs voire le miellat des pucerons.

Par ailleurs, les coccinelles n'ont guère de prédateurs, grâce à leur couleur synonyme de toxicité. Lorsqu'elles se sentent menacées, elles se laissent tomber et sécrètent un liquide répulsif.



3.Une métamorphose complète.

La coccinelle vit un peu plus d'un an et son cycle se compose de 4 stades : oeuf→larve→nymphe→imago

Après l'accouplement au printemps, les oeufs, ovales et jaunes, sont pondus en groupes sur la face inférieure des feuilles près d'une colonie de pucerons. Ils éclosent en quelques jours, les larves muant successivement 3 fois. Puis la nymphe se transforme dans une sorte de chrysalide d'où émerge ensuite l'imago, au corps mou, humide et jaune sans points. Un jour plus tard, les points et une couleur orange apparaît sur l'adulte. Ce n'est qu'après 1 mois que la coccinelle aura sa coloration définitive.

Il y a 2 générations dans l'année : la première issue des hivernants et la seconde l'été. C'est cette génération estivale qui hiverne, en groupe, à l'abri sous des feuilles ou bien au creux de l'écorce…

Très clair et magnifiquement illustré ! Un grand bravo Mélodie
Juste une question, tu n'as précisé le nombre de points que sur 2 des 5 espèces dont tu as décrit l'habitat, pourtant, si j'ai bien tout compris ce nombre est toujours le même, y a-t-il une raison ?

Merci jihem19 pour ton commentaire.

Un simple oubli. Je viens d'ajouter les "points" qu'ils manquent directement sur le sujet

Beau travail, intéressant, illustré par de belles photos en plus

J'apprends des tas de choses sur la Bête à Bon Dieu! Merci à toi, Mélodie! De très belles images à la clé en plus!

Des infos et des photos qui illustrent bien ce reportage qui a le mérite de mettre en lumière un bien sympathique insecte

Merci

J'aime beaucoup tes compositions.

Beau travail ! Et comme elle est sensée porter bonheur, faut pas se priver ! J'ai observé dernièrement une 7 points dans des fleurs de prunier (nectar ?) et en train de brouter des étamines... Images, pour les amateurs, dans le fil Confinement du Forum Reportage...

Très instructif et bien illustré Mélodie, j'ai beaucoup appris à te lire

Tu ne parles pas de celles que l'on appelle "asiatiques" qui pullulaient aux premiers froid dans notre maison quand j'habitais en Alsace!

Tu m'as appris des choses, merci ! Et en plus il y a de jolies photos

des photos sympathiques, mais bon, j'ai franchement un peu de mal avec le texte bien trop réducteur et je ne voudrais offusquer personne si je rectifie quelques bricoles....


en France, on a dans les 130 espèces dont beaucoup ne ressemblent que de loin à l'image d'Epinal qu'on en a....

1.
c'est peut-être vrai pour quelques espèces, mais pour la grande majorité, la variabilité est si forte que même les gens expérimentés ont souvent du mal, avec le spécimen sous bino (alors autant dire que sur photo...), alors se baser sur un simple nombre de points est franchement simpliste et ne détermine certainement pas la reproduction. par contre, les larves sont relativement stables dans leur système de coloration.

2. on trouve de tout dans les régimes alimentaires, y compris des phytophages pures (Epilachninae). par ailleurs, elles ont des prédateurs parmi les Hyménoptères qui viennent les parasiter tandis qu'un nombre d’amphibiens les consomment régulièrement (d'après les études de bols alimentaires) sans qu'ils soient plus incommodés que cela par les alcaloïdes qu’elles sécrètent. par ailleurs la couleur ne joue pas, sinon les prédateurs ne devraient consommer que les formes des espèces variables ne présentant pas la livrée aposématique. mais on trouve aussi de nombreux autres insectes, des oiseaux, etc...

3.
c'est le cas de tous les holométaboles, donc pour tous les papillons, coléoptères, mouches, etc. soit 80 % des insectes.

selon l'espèce et la région, le nombre de générations est très variable: ainsi Coccinella septempunctata, qui est une espèce plutôt stable dans son système de coloration, peut avoir une seule génération annuelle en Angleterre par ex, 2 générations estivales comme en Ukraine, une génération printanière et une autre estivale comme en Israël, voire des générations continues comme en Inde...

Un reportage intéressant et instructif sur les coccinelles joliment illustré sans oublier les précisions éclairantes et correctifs de dkeith.

Robert

Merci à tous pour vos commentaires.

Pour répondre à dkeith, effectivement, il s'agit là d'un reportage assez synthétique, peut-être trop ... qui peut s'avérer imparfait pour de fins connaisseurs.
Je présente ici l'essentiel car, oui, la famille des coccinellidae est bien plus complexe à expliquer.
Je ne suis pas une experte sur le sujet mais une simple amatrice qui souhaite juste partager ces quelques connaissances, certes généralistes et assurément incomplètes, sur ce formidable insecte. Et pour en faciliter la compréhension, je ne suis pas rentrée dans les moindres détails d'où l'image un peu "simpliste" qu'il peut en ressortir.

Alors voici quelques éclaircissements …

1. Oui, il y a une énorme diversité de coloration et de ponctuation mais les distinguer, de par ces critères de couleurs et de points, constitue déjà une première approche d'identification pour les amateurs que nous sommes.

2. Je n'ai pas certifié qu'elle n'a aucun prédateur. La coccinelle est la proie d'oiseaux, d'araignées, de fourmis … c'est dire si la couleur et le liquide excrété ne repoussent pas toujours les prédateurs.

3. Pendant la période de reproduction, la femelle émet une certaine odeur pour attirer le mâle. Il arrive effectivement que des coccinelles différentes s'accouplent ensemble.
Pour ce qui concerne le cycle de métamorphose complète, qui peut sembler évident pour certains, ne l'est pas nécessairement pour tout le monde, c'est pourquoi, il me paraît nécessaire de l'évoquer.
Ensuite, par rapport au nombre de générations, oui, elles diffèrent d'une année sur l'autre, d'un endroit sur l'autre … Je décris là ce que se produit le plus souvent en France.


Je conclurais sur le fait que la Nature ne se base effectivement pas sur des généralités, il y a toujours des variables, des exceptions et c'est ce qui fait tout son charme.

Pour répondre à loiseaubleu, venons-en maintenant à quelques précisions sur les coccinelles asiatiques.

Je précise qu'il s'agit d'une description concise de cette espèce extrêmement polymorphe.




 Originaire d'Asie du Nord-Est, importée pour lutter contre les pucerons, il ne faut pas vraiment se fier à sa couleur ni à son nombre de points, très variables, pour la distinguer de la coccinelle européenne.
Cependant, nous pouvons considérer certains critères pour la caractériser tels que :

- sa taille, en général, plus grande que les autres espèces locales, bien que similaire à celle de la coccinelle à 7 points. Sachant que le mâle est plus petit que la femelle.

- ses points, variant de 0 à 19, dont le contour n'est pas net, ressemblent plutôt à des taches.

- son thorax, marqué de différents motifs : dessin en forme de patte de chat ou une tache centrale noire entourée de 4 taches noires en demi-cercle, ou bien une tache en forme de M (souvent consécutive à la fusion des différentes taches présentes),ou alors un trapèze plein.


- ses pattes, plutôt de couleurs jaunes à marrons clairs.

- son apparition plus précoce, dès la fin de l'hiver.

- ses larves, aussi noires et oranges mais ornées en plus d'appendices plumeux noirs et oranges.

- son comportement pour hiverner : cherchant un refuge pour l'hiver, elle peut envahir les maisons par des rassemblements de plusieurs espèces. Une fois le site propice trouvé, elles envoient des signaux à ses congénères via ses phéromones, constituant de grandes masses, sans risque mais désagréables.

 Les coccinelles asiatiques sont redoutables. Grandes dévoreuses de pucerons, cette espèce invasive se répand à grande vitesse. Elles prolifèrent au détriment des espèces locales car plus voraces, les coccinelles européennes n'ont plus rien à manger après leur passage; elles sont en compétition sur la nourriture et l'espace.
Les coccinelles asiatiques véhiculent aussi des parasites pathogènes dans leurs œufs. Inoffensifs pour elles-mêmes, ils sont par contre toxiques pour les coccinelles locales qui pourraient les manger. De plus, les coccinelles asiatiques n'hésitent pas à dévorer ces cousines européennes.

Les coccinelles asiatiques occasionnent également des dégâts sur la culture des fruits. Notamment en automne où les proies diminuent, elles s'agglutinent dans les grains de raisins mûrs à la recherche de sucre. Lors de la récolte des grappes, ensuite écrasées, les alcaloïdes toxiques contenus dans leurs corps nuisent au goût du vin.