Bonjour,
Voilà un petit post qui fait le point sur le nourrissage des petits passereaux l'hiver dans nos contrées. Ça va être bientôt d'actualité.
Plusieurs études ont été faites un peu partout et il s'avère que tout n'est pas bon ou très approprié pour les oiseaux. Je pense qu'il faut savoir deux ou trois trucs à ce sujet, pour faire au mieux pour eux et pour nous.
1 - Tout d'abord nous savons que c'est un marché très fructueux qui rapporte beaucoup d'argent. Ne soyons donc pas étonnés que dans ce domaine aussi on trouve de tout. Par exemple aux Etats-unis, 50% des ménages possèdent une mangeoire et la remplissent régulièrement de graines. Cela représente un marché de trois milliards de dollars annuel indique Marine Le Louarn, doctorante en écologie urbaine à l’Université d’Aix-Marseille, auteure d’un article sur ce thème sur le site «The Conversation» (23/01/2017).
Gros-bec casse-noyaux
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2 - Ensuite il faut aussi savoir que les oiseaux n'ont pas du tout besoin de nous pour trouver leur nourriture. Comment faisaient ils avant ? Bon ceci dit il est vrai aussi qu'à peu près 50% des petits passereaux ne passent pas l'hiver dans la nature. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui expliquent pourquoi ces petits oiseaux font plusieurs grosses nichées à la belle saison. Comme toujours la nature ou plutôt l'évolution a tout prévue. Une mésange charbonnière peut faire 7 à 13 oeufs deux ou trois fois par an.
Mésange charbonnière
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3 - Des études scientifiques ont démontré des conséquences positives de cette supplémentation alimentaire, notamment une meilleure survie hivernale, une amélioration de la condition physique et une augmentation du nombre de poussins à l’envol chez les individus qui profitent des mangeoires. Avec les temps qui courent ce n'est donc pas une mauvaise idée de les aider. Bien que souvent les espèces de passereaux qui subissent les plus importantes baisses d'effectifs ne sont pas aux mangeoires (insectivores, alouettes etc...).
Tarin des aulnes
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4 - Bien sûr il faut reconnaitre que nous faisons çà aussi pour se faire plaisir, l’exercice permet d’observer et de photographier de près ces petites boules de plumes affamées, occasion rare le reste de l’année, tout en ayant l’impression d’avoir fait une bonne action.
Mésange huppée
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5 - La nourriture : il faut éviter les aliments transformés pour deux raisons. La première c'est que ces boules de graisse du commerce sont faites avec des déchets de graisses industrielles avec quelques graines. Fouillez un peu sur le net, il a beaucoup de réactions à ce sujet.
Un exemple parmi tant d'autres : "Anne Weiserbs, biologiste et responsable de projet chez Natagora contactée par la RTBF. Outre le filet lui-même, c’est la nourriture qu’on y trouve qui pose problème, ajoute cette spécialiste. Car ces enveloppes sont parfois remplies de déchets de graisse. Si aucune composition n’est indiquée, nous pouvons nous trouver face à des produits à base d’huile de friture de récupération et on a même trouvé du sable dans des boules de graisse pour les alourdir etc....."
Sans boules de graisses c'est faire une croix avec les mésanges à longue queue qui ne peuvent pas décortiquer les graines. Mais ce n'est pas bien grave quand on y regarde à deux fois.
Orite à longue queue
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6 - Si vous voulez absolument leur donner des boules il vaut mieux les faire soit même avec de bons produits. Mais l'autre problème de ces aliments transformés concerne le comportement des oiseaux. Les oiseaux qui nous concernent sont habitués à manger des graines dans la nature, ils les connaissent toutes d'instinct. Avec notre nourriture le risque c'est de transformer leurs stimulus. Je vous rappelle que nous avons à faire à des oiseaux qui ne vivent que quelques années (entre 2 et 5 ans maximum).
Prenez l'exemple de l'homme. Je suis plus apte à trouver ma bouffe dans les rayons d'un super marché que dans une forêt. Hé ben les oiseaux c'est pareil sauf que pour nous çà prend des générations alors que pour eux çà ne prend parfois qu'un hiver.
Pareil pour les aliments cuits, non seulement ils modifient aussi leurs comportements mais ils sont bien plus pauvres en nutriments. Une nuit très froide peut être fatale pour une mésange qui n'a mangé que du riz cuit à la place de graines de tournesol plus nourrissantes et plus grasses, par exemple.
Chardonneret élégant
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7 - Alors bien entendu si vous optez pour des graines il faudra acheter des graines bio. Et oui çà coûte plus cher mais au moins vous ne leur donnez pas de la m...e. Je pense qu'il vaut mieux rien leur donner que des graines pulvérisées qui vont abimer très vite ces petits organismes. Sans compter que si la démarche est de sauver des oiseaux de l'hiver, ce n'est pas pour en détruire deux fois plus en justifiant des champs remplis de pesticides qui tuent les insectes et les oiseaux qui vont avec, à mes yeux çà tombe sous le sens.
Bouvreuil pivoine
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8 - De l'autre côté de l'Atlantique il y a quelques problèmes avec les colibris. De plus en plus de mangeoires qui distribuent de l'eau sucré voit le jour dans les jardins un peu partout sur le continent. Devant cette nourriture facile (peut être néfaste, les études sont en cours), les oiseaux pollinisent beaucoup moins.
Colibri à gorge rubis
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9 - Maintenant je vais parler d'une autre problème assez particulier. Mais je crois qu'il faut en parler puisque ce n'est pas du tout banal. En Angleterre le nourrissage des oiseaux est quelque chose d'institutionnel, rien à voir avec la France. Ils nourrissent beaucoup depuis très longtemps. Du coup les fauvettes à tête noire, migratrices, ne migrent plus. Pire, les fauvettes d'Allemagne, Autriche.... ne vont plus en Espagne ou plus bas mais également en Angleterre.
Fauvette à tête noire ♀
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10 - Bilan des courses, les fauvettes qui migrent ( il y en a toujours) arrivent fatiguées et en retard, lorsqu'elles arrivent dans les pays où des individus n'ont pas bougé. Celles qui sont restées sur place prennent les meilleures place et nichent plus tôt. "Les voyageuses" font donc moins de jeunes et sont donc contre-sélectionnés par celles qui bougent moins. Associé au réchauffement climatique et à cette sélection artificielle, la fauvette à tête noire voit ses effectifs migrateurs très réduits. Problème : elles deviennent dépendantes non pas de la nature mais des mangeoires.
En Angleterre, le H5N8 de la grippe aviaire a été détecté le 16 décembre 2016 où il a été déconseillé de nourrir les oiseaux pour ne pas avoir de contacts..... ce qui a entrainé une hécatombe.
Fauvette à tête noire ♂
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Voilà, c'est fini. Vous avez retenu que c'est bien de nourrir mais.... pas n'importe comment ni avec n'importe quoi. Je pense qu'il faut du bon sens comme pour tout et essayer de respecter au mieux ces petits oiseaux qui nous donnent tant de plaisir. Pour nous çà représente de petits sacrifices mais je pense qu'ils le valent bien. A bientôt j'espère
pour illustrer tes propos d'actualité puisque les premières mangeoires se remplissent... De mon côté comme tu le dis c'est du bon sens et ça commence par ... attendre un peu pour le moment, au dessus de 12-15 degrés, des températures quand même douces, je ne pense pas que cela soit judicieux.
Ici en région Ile de France, certaines restent, mais par contre je ne les vois jamais aux mangeoires l'hiver... je les vois plus se gaver de baies à cette saison.
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