Un modeste post à deux vitesses, les images pour celles et ceux qui n'ont pas envie de me lire et quelques textes que je crois intéressants pour les autres. Aucun jugement envers qui que se soit, chacun fait comme il lui plait bien sûr.
1 - Les écologues et les paléontologues ont constaté que dans la Nature, même sur des échelles de temps en millions d'années, les prédateurs sauvages n'ont jamais fait disparaître les populations de leurs proies. Les études de terrain, comme les modélisations ont montré qu'un système prédateur-proie est « autorégulé ». En clair il se stabilise lui-même autour d'un équilibre.
Ils ont montré qu'après chacune des grandes crises majeures d'extinction passées (il y en a eu cinq dites « majeures », dont la dernière correspond à la disparition des dinosaures), ce processus de coévolution et d'équilibre prédateurs-proies a repris, mais à chaque fois avec un renouvellement important ou complet des « espèces dominantes » de grands prédateurs (et en partie de leurs proies). La seule exception connue à ce principe d'équilibre est l'être humain, évidement.
Pygargue vocifère - OugandaFichier(s) joint(s):
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2 - En effet, depuis la préhistoire, l'Homme interfère avec les systèmes naturels prédateurs-proies. Il l'a d'abord fait par la chasse et la pêche, et en éliminant les plus grands prédateurs de l'hémisphère nord (lion des cavernes, ours des cavernes en Europe, et lion d'Amérique, smilodon et ours à face courte en Amérique du Nord). La responsabilité exacte de l’Homme dans leur disparition fait encore l’objet d’études, mais un fait est que ces carnivores qui avaient supporté trois glaciations n'ont pas survécu à la période correspondant à l'arrivée des chasseurs Néandertaliens et de Cro-Magnon il y a environ 10 000 à 8 000 ans. Même constat en Australie où les grands marsupiaux disparaissent avec l'arrivée des premiers hommes sur cette île continent, tout comme en Nouvelle Zélande.
Cossyphe à calotte neigeuse - Ouganda Fichier(s) joint(s):
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3 - Ensuite, surtout à partir du Moyen Âge en Europe, plus tardivement en Amérique, et probablement plus tôt dans une partie de l’Asie, l'homme interfère ensuite avec les prédateurs plus modestes. Il l’a fait d’au moins trois manières :
1 - en réduisant leur nombre (loups, lynx presque éteints au XXe siècle en Europe...) ;
2 - en occupant, fragmentant, détruisant ou modifiant les habitats naturels et paysages (drainage de zones humides, déforestation)
3 - en protégeant ses cultures, la volaille et le bétail contre des espèces jugées « nuisibles ».
Ce faisant il a favorisé des prédateurs opportunistes de petite taille (fouines, martres) ou de taille moyenne (renards, coyotes) ou quelques petits prédateurs, dont le chien et le chat.
Milan royal - FranceFichier(s) joint(s):
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4 - Mais revenons au monde sauvage et notamment à ce que j'ai écris en 1, bien plus intéressant. Les relations entre proie et prédateur ont peu à peu formé un système d'interactions durables, fondateur des écosystèmes. C'est ce qu'on pourrait appeler tout simplement "la chaine alimentaire". On trouve à leur « sommet » des super-prédateurs, ceux qui mangent d'autres prédateurs et ne sont pas eux-mêmes la proie d'autres prédateurs (l'aigle, l'orque, le lion etc...) et ensuite tout un tas de prédateurs d'autres espèces qui sont aussi prédateurs d'autres plus petites etc.....
Aigle royal - FranceFichier(s) joint(s):
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5 - Ils influencent directement les populations de leurs proies en tuant et mangeant une part des individus. Ils vont prélever surtout les individus les moins adaptés à leur environnement et ayant de moins bonnes réponses (fuite, camouflage...) à cette prédation. Ces éliminations de sujets moins "adaptés" a pour effet de dynamiser une population quelle qu'elle soit.
Crabier chevelu - SénégalFichier(s) joint(s):
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6 - Une population de proies, on va dire des campagnols, va avoir tendance à produire plus d'individus que nécessaire ce qui produit un surplus à un certains nombres de prédateurs. Par exemple, des buses présentent sur le site vont prospérer jusqu'à arriver en adéquation avec cette source de nourriture. La nature va se charger de créer un équilibre viable pour les deux espèces. Les buses en trop partiront chercher d'autres territoires. Si des renards arrivent il n'y aura pas moins de proies mais moins de buses pour se partager la même ressource qui arrivera malgré tout à survivre. Bien sûr il y aura momentanément une baisse significative mais avec le temps çà va se stabiliser.
Par contre il est important de signaler que sans prédateurs, le surplus de proies disparaitra quand même. Soit à cause du manque de ressources (tout le monde en a besoin) ou par maladies due à la dégénérescence de l'espèce.
Chevêchette d'Europe - France Fichier(s) joint(s):
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7 - Indirectement, la présence de prédateurs influe aussi sur la qualité de fonctionnement de l'écosystème où ils vivent. Lorsque les lions font fuir des troupeaux d'herbivores ils évitent, certes sans le vouloir, l'épuisement des sols et ces déplacements forcés permettent aux sols de mieux se régénérer.
C'est ainsi que pour protéger les habitats forestiers, on a réintroduit en 1994 des loups d'Alberta dans le Parc national de Yellowstone, afin qu'ils régulent les populations de wapitis et autres grands herbivores (bisons) qui étaient devenues assez importantes après 50 ans de croissance en l'absence de loups. Leur prolifération mettait en péril la forêt par la consommation des jeunes plants, écorçage… et surexploitation du milieu.
Alcyon pie - OugandaFichier(s) joint(s):
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8 - Bien que ces mécanismes naturels soient logiques, ils vont à l'encontre des pensées humaines, largement relayées par les .....je vous laisse deviner qui.
Comme je l'ai écris plus haut une population de proies peut baisser parce que nous avons affaire là à des être vivants où il faudra un temps d'adaptation. Ça voudra dire aussi que la population de prédateurs baissera dans ce même temps d'adaptation, normal et logique.
Circaète Jean le blanc - FranceFichier(s) joint(s):
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9 - Dans un premier temps se seront les "faibles" et les moins aptes qui vont disparaitre. Il ne restera que les meilleurs d'entre eux qui vont transmettre à leurs progénitures les gestes nécessaires à la survie de l'espèce dans un premier temps et/ou les améliorations génétiques à plus long terme. Dans le temps il y aura des baisses et des hausses d'effectifs en fonction des chassés et des chasseurs jusqu'à ce qu'on arrive à un équilibre que la nature a toujours trouvé.......
Traquet motteux - FranceFichier(s) joint(s):
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10 - La nature permet aux espèces de s'adapter puisqu'elle leurs laisse du temps. Les prédateurs sont certes plus forts mais ils n'ont jamais de "supers pouvoirs" par rapport aux proies puisqu'ils ont évolué tous les deux en même temps. Certains ont une excellente vue mais d'autres savent se camoufler à merveille, d'autres entendent un campagnols marcher à 60m et d'autres savent se déplacer en silence.....
Autour des palombes - FranceFichier(s) joint(s):
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11 - Mais lorsque des oiseaux sur une île sans prédateur terrestre ont choisi de ne plus voler et que l'homme débarque avec chiens, chats et rats, c'est l'extinction.... Ces oiseaux n'ont pas eu le temps pour s'adapter à cette menace apparue artificiellement. Tout comme les grands prédateurs qui ont rencontré les premiers hommes capables de chasser en groupe, de maîtriser le feu, de confectionner des pièges etc....
Héron strié - SingapourFichier(s) joint(s):
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12 - Pour conclure ce petit reportage je vais juste vous demandez de lire ce mot créé de toute pièce par l'homme : nuisible. Un mot qui n'a de sens que pour l'homme et lui seul puisque la nature n'a jamais pensé à créer un truc pareil, pourquoi l'aurait-elle fait ?
Grive litorne - NorvègeFichier(s) joint(s):
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Bien sûr photos inédites même si certaines ressemblent un peu à celles déjà postées.
A bientôt