Bonjour,
Je suis un passionné de nature et plus particulièrement d'insectes. J'ai commencé très tôt à m'intéresser aux papillons et à leurs chenilles. J'ai beaucoup appris dans ce domaine en faisant des élevages, beaucoup d'observations dans la nature puis en participant à des sorties et des inventaires sur les lépidoptères.
On voit souvent les mêmes types d'insectes pris en photos alors que la nature comporte énormément de merveilles si on se prend la peine de l'observer et je trouve dommage qu'on ne voit pas plus de variétés dans les expositions, les concours ou sur internet.
Or, la photographie de nature a pour but également de faire connaître et de mettre en avant la richesse de notre biodiversité, enfin, ce n'est que mon avis….
J'adore les papillons mais je trouve le monde des chenilles tout aussi fantastique puisque dame nature s'est donnée de la peine je trouve de créer toute une palette de couleurs, de formes ou même d'excentricités pour mettre sous nos yeux une grande variété de chenilles différentes.
C'est la raison pour laquelle je vous propose de partager avec vous des photos de ces chenilles en essayant de vous faire partager ma passion pour cet univers étrange:
Tout d'abord, une petite présentation pour dire que la chenille est la larve des lépidoptères (papillons). Voici, une photo décrivant les différentes parties de son anatomie très simplifiée.
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Sur cette photo qui concerne une chenille de noctuelle, on peut voir quatre paires de fausses-pattes et une paire de pattes anales. Il ne s'agit pas en fait de pattes à proprement parler mais d'excroissances permettant de faciliter le déplacement de la chenille. Par contre, la chenille dispose bien des 3 paires de "vraies" pattes communes à tous les insectes et au papillon qu'elle deviendra plus tard.
J'attire votre attention sur ces fausses pattes car certaines larves de tenthrèdes (hyménoptères) ressemblent à des chenilles mais s'en distinguent toujours parce qu'elles ont plus que 5 paires de fausses-pattes (en comptant les fausses-pattes anales). De plus, toutes les chenilles n'ont pas ces 5 paries supplémentaires, selon les espèces, il peut y en avoir seulement 2,3 ou 4 paires).
Concernant le cycle de vie de la chenille, il est très variable d'une espèce à l'autre puisqu'il peut s'étaler de quelques semaines à plusieurs mois voire supérieur à un an pour certaines espèces. Il faut savoir également qu'une chenille connait plusieurs mues au cours de sa croissance (changement de peau) et elle peut pour certaines espèces changer complètement d'aspect et de forme ce qui rend plus difficile les identifications.
Du point de vue alimentaire, les chenilles se nourrissent du feuillage des végétaux pour la plupart mais certaines peuvent se nourrir de racines, de lichens ou peuvent même se nourrir de congénaires….(c'est rare mais ça existe)
Lors de leur cycle de vie, les chenilles sont particulièrement vulnérables puisqu'elles ont de nombreux prédateurs (oiseaux, rongeurs, amphibiens, d'autres insectes type guèpes ou punaises…) et peuvent être victimes de parasitisme (hyménoptères qui pondent et se développent dans leur chair) et de virus. Elles sont victimes aussi de l'action de l'homme du fait de la destruction des milieux mais aussi du fauchage et de l'utilisation des pesticides... Concernant certaines chenilles, leur vulnérabilité est d'autant plus grande qu'elles ne se nourrissent que d'une espèce de plante et que si une menace pèse sur celle-ci, l'espèce est tout de suite en péril.
Après ces généralités, je vous propose de faire connaissance avec les chenilles d'une première famille de papillon: les papilionidae qui comprend le machaon et le flambé, espèces qu'on peut observer chez moi dans l'Orne: (je ne parlerais pas des chenilles d'apollon ou de proserpine qui font partie de la même famille mais que je n'ai jamais rencontrées).
Ces deux espèces paraissent bien différentes dans leur aspect mais ont des points communs notamment au niveau de leur stratégie de protection envers les prédateurs:
On commence avec la chenille de machaon (Papilio machaon) qui est plus sombre lors des premiers stades de sa croissance:
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Elle prend ensuite des teintes qui virent plus dans les verts qui lui permettent d'être plus discrète dans la végétation. Cette espèce se nourrit d'ombellifères sauvages mais s'observe également dans les jardins (fenouil ou pied de carotte).
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L'autre espèce de chenille présentée est le flambé (Iphiclides podalirius). Cette chenille est beaucoup plus difficile à observer car sa livrée lui permet de passer inaperçue dans le feuillage de sa plante nourricière, le prunellier:
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Par contre, elle préfère le plus souvent des arbustes minuscules qui font parfois même pas 1 mètre de hauteur.
A la fin de son déplacement et avant sa transformation en chrysalide, elle change de couleur en devenant jaune. Comme le hasard fait bien les choses, ça correspond plus ou moins à la période ou les feuilles commencent à jaunir sur les prunelliers (octobre dans l'orne)
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Pour la prochaine photo, je fais une petite infidélité à la Basse-Normandie pour aller dans les Hautes-Alpes pour vous présenter la chenille de cette espèce très rare et protégée qu'est l'Alexanor (Papilio alexanor). Je n'ai jamais eu la chance de voir le papillon de cette espèce mais la rencontre avec sa chenille est déjà un beau cadeau. Comme vous pouvez le constater, elle ressemble beaucoup à celle du machaon et se nourrit de certaines ombellifères également mais pas les mêmes:
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Enfin pour clôturer sur les chenilles (et pas seulement le machaon figurant sur l'image ci-dessous) de cette famille de papillon, un petit arrêt sur une de leur stratégie de défense:
Il s'agit de l'osmétérium, cette espèce de corne orangée qui surgit derrière sa tête tout en diffusant une odeur très forte destiné à dissuader tout prédateur lorsqu'elle se sent menacée.
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En attendant peut-être la présentation de nouvelles chenilles si ça vous intéresse...
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Je note que pour les chenilles aussi le camouflage est de mise!