Merci en effet pour le partage d'informations, mais surtout merci pour ces captation de libellules à plat si j'ose dire qui donnent un effet "planche" de précision qu'on pourrait mettre en relation avec les dessinateurs.

Un vrai travail d'entomologiste

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Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire tu es devenu la référence en matière de connaissances sur les odonates
Ta série sur les ''déprimées'' le confirme en prose et en image

François

Merci pour vos appréciations et merci à tous les visiteurs !

Dans la série "Identifions, ça nous occupera cet hiver", intéressons-nous aujourd'hui à deux Libellulidae : Sympetrum striolatum et Sympetrum meridionale.
Sur le papier, dans les bons livres, il n'y a pas a priori de difficultés à nommer chacun d'eux. Mais s'agissant d'identification d'après photo, celle-ci ne permet pas toujours de mettre en évidence les caractères spécifiques et discriminants de chaque espèce, comme le ferait une observation à la loupe après capture de l'insecte. D'où l'importance, en cas de doute sur l'identité lors de la prise de vue, de réaliser des images sous plusieurs angles et cadrages, si bien sûr l'identification fait partie des préoccupations du photographe…
Dans le cas présent, nous avons, ô joie, 4 critères qui permettent de déterminer l'espèce, sachant que 2 ou 3 se recoupant vont assurer la détermination. Allons-y.


Critère 1 : la face
Comme tous les Sympetrum, nos deux sujets présentent une zone noire descendant entre le front et chaque œil, appelée "moustaches", et dont la taille et la longueur varie selon chaque espèce. Par malchance, chez les deux ces moustaches sont quasi identiques, descendant peu le long des yeux, la seule différence se faisant au niveau du vertex (partie de front entre les deux yeux) qui recouvre un peu plus le noir chez S. meridionale. Mais cela permet déjà de réduire le champ de recherche à ces deux espèces. (photos 1 et 2). A titre de comparaison, en 3 une face de Sympetrum sanguineum, dont les moustaches descendent plus bas le long des yeux.





Critère 2 : les pattes.
C'est un des critères souvent mis en avant, et il faut reconnaître qu'il est assez clair : les pattes de S. striolatum sont noires/brunes finement rayées de jaunâtre (photo 4), alors que chez S. meridionale les rayures jaunes sont plus larges et donnent un aspect plus clair aux pattes (photo 5). A noter que la plupart des autres Sympetrum ont les pattes foncées (noires) et unies. Attention cependant, selon l'angle de pdv et l'éclairage, selon aussi l'âge du sujet, la largeur des bandes claires peut prêter à confusion.




Critère 3 : le thorax.
Bien sûr le thorax nettement barré de jaune de S. striolatum fait la différence (photo 6), alors que chez S. meridionale il est de teinte plus uniforme, mais cela est moins évident chez de jeunes sujets ou des immatures. Photo 7 jeune S. striolatum, photo 8 S. meridionale.
Mais le thorax présente un autre caractère, net et déterminant : au-dessus du stigmate respiratoire se trouve, UNIQUEMENT chez S. meridionale, un point noir, bien distinct, présent aussi bien chez les mâles que les femelles, chez les immatures comme les adultes (photo9).






Critère 4 : les ailes.
Bien utile si on ne dispose que d'un cliché pris du dessus, il peut à lui seul faire la différence. Si l'on considère les 4 premières nervures de chaque aile, en partant de l'extérieur : costale, sous-costale, radiale et cubitale, mais que nous désignerons dans cet ordre par 1, 2, 3 et 4, le départ des nervures 2 et 4 est jaune (on dit même doré) chez S. meridionale (photos 10 et 11), alors qu'il reste brun chez S. striolatum (photo 12). Ceci est valable pour les ailes antérieures comme pour les postérieures, mâles comme femelles, immatures comme sujets âgés.





Et voilà. Le moment est venu de vous plonger dans vos archives pour de belles soirées d'identifications ! Ah les veinards !
Je tiens à remercier les fondus de Libellules du Monde des Insectes pour leur infiniment précieuse compétence en matière d'identifications.

Rien ne vaut ces gros plans pour comprendre. Je ne connaissais pas ce détail des nervures 2 et 4 jaunes pour les différencier, c'est même visible sur les premières photos.

C'est quand même un rien compliqué ces identifications bien qu'intéressantes, bien évidemment.

Beau "travail" Maurice

C'est limpide, Mô, tes explications, tes images et tes légendes ...Mais voilà, en passant de la théorie à la pratique, j'étais justement sur une image (un accouplement) de deux sympetrum que j'avais sans trop d'hésitation, identifiés comme striolatum (observation faite en Finistère nord en septembre 2018). Eh bien, maintenant, je suis moins sure!!! Un nouveau mystère!

Aucun doute au regard des dessins du thorax: S. striolatum

Merci Mô ! C'est nickel

Avec tous ces critères bien expliqués et montrés, je vais pouvoir vérifier tous mes saints, et Dieu sait si j'en ai! plus qu'un calendrier n'en contient, depuis 10 ans que j'en photographie
Merci Morikan pour ce travail

Même avis
Merci à toi
Dominique

Sans problème Jacques ! Mais imaginons la femelle seule, avec ses pattes relativement claires, et son thorax uniforme... C'est dans un tel cas qu'il est bon d'avoir d'autres critères d'identification à croiser avec les plus habituels... Et si M. Striolatum s'était trompé, et attrapé une femelle d'une autre espèce ?

Bon! Mon identification première était donc la bonne! Merci M. Striolatum sur qui je me suis effectivement basée, Mô!

Plus on a d'infos pour identifier les différentes espèces et mieux c'est. Merci à toi Mô

Je ne suis pas mordu de libellules, mais à te suivre je me régale quand même tant par les explications que par la qualité des photos