Un tel travail ne peut être que plébiscité ! Le texte clair et précis, superbement illustré, nous apprend une multitude de détails auxquels le néophyte que je suis en ce domaine, n'aurait jamais prêté attention ! C'est passionnant !

Malgré que je pratique pas très peu la macro, je trouve le fil très instructif et didactique pour le débutant avec des images de libellules d’une éclatante beauté!

Robert

J'avais loupé ce travail énorme que tu proposes là, c'est du grand art, superbement illustré et très pédagogique, très grand merci

Voilà encore un guide d'identification précis et détaillé comme je les aime !
Tu as fait un gros travail et les images de qualité nous guident précisément vers chaque aspect important, bravo à toi !

Merci à vous de tout cœur, Joëlle, Robert, Jacques, Alain, Jean, Alain2, Gaël, Dominique, Christine, Chris32, Robert2, Vince et Jaseur !

Après le bleu, un peu de jaune (et noir), intéressons-nous au genre Gomphus, famille des Gomphidae. Quatre représentants en France, ils étaient cinq encore il y a peu, mais Gomphus flavipes, Gomphe à pattes jaunes, a changé de genre, et est devenu Stylurus flavipes. Cela m'arrange plutôt, car ce pattes jaunes me fuit depuis toujours, jusqu'à ce que je le retrouve dans le disque dur, en préparant ce post, en date du... 21 juin 2017, mauvais cliché et mal identifié ! Donc merci, je vous dois une nouvelle coche !

Revenons à nos 4 espèces :
- Gomphus pulchellus, Gomphe gentil (ou joli),
- Gomphus vulgatissimus, Gomphe vulgaire (ou à pattes noires),
- Gomphus graslinii, Gomphe de Graslin,
- Gomphus simillimus, Gomphe semblable.

Vous allez voir qu'ils se ressemblent beaucoup, mais les risques de confusion de ces 4 n'existent, et encore, qu'avec d'autres Gomphidae, ou, dans une autre famille, Orthétrum cancellatum, dont la femelle immature jaune et noire peut à la rigueur tromper un observateur distrait. C'est donc bien entre eux quatre qu'il s'agit d'être vigilant, mais vous allez voir que c'est assez simple… Et bonne nouvelle : les critères distinctifs sont valables pour les mâles comme pour les femelles !

Commençons par Gomphus pulchellus :
1 - Les lignes noires du thorax sont fines, parfois elles sont interrompues ou incomplètes. Le jaune est nettement plus large que les lignes qui l'encadrent.
2 - La bande interpleurale, la fine ligne noire antérieure au stigmate (ouverture respiratoire) va de la base de l'aile à la base des pattes. Ce critère est déterminant, chez tous les autre Gomphes cette même ligne s'arrête au-dessus du stigmate.


La couleur jaune est moins éclatante que chez les autre Gomphes, tirant sur le vert chez les adultes, qui ont les yeux bleus.


1 - On remarque chez la femelle la ligne du thorax incomplète.



Continuons avec Gomphus vulgatissimus :

1 - Les lignes noires du thorax son bien marquées et bien plus larges que la bande jaune qu'elles encadrent.
2. Les pattes sont noires, d'où son nom vernaculaire de Gomphe… à pattes noires ! Caractère dinstinctif à lui seul.
On note l'aspect plus robuste, surtout une femelle comme ici (l'abdomen, destiné à élaborer la ponte future, est plus volumineux), et la ligne noire interpleurale courte.


Les adultes ont les yeux verts et non pas bleus comme les autres Gomphes, et les mâles âgés comme ici verdissent en vieillissant.
3 - Autre critère : pas de bande jaune axiale sur les 3 derniers segments de l'abdomen.
4 - Pour les puristes, le triangle anal du mâle (indiqué en rouge) comporte au moins 4 cellules, 5 ici.


Un cliché un peu curieux, où un mâle G. vulgatissimus a capturé, à des fins de reproduction, une femelle G. pulchellus, ce qui permet de comparer les points évoqués plus haut. De telles unions n'aboutissent pas, les systèmes d'amarrage n'étant pas compatibles, mais la femelle y perd parfois la tête… Amour quand tu nous tiens…



Passons à Gomphus graslinii :

1 - Les bandes noires du thorax sont bien plus larges que le jaune qu'elles encadrent. Elles se rejoignent souvent, comme ici, à l'arrière du thorax.
2 - Le neuvième segment abdominal (S9) porte une marque jaune en forme de "verre à pied". Je précise que ce critère n'est pas spécifique aux sujets du chinonais…
3 - Les cercoïdes sont fourchus (mâles seulement, eh oui).


On note ci-dessous les mêmes caractères, bandes du thorax et "verre à pied"…


Pour cette femelle, les bandes noires ne sont pas connectées, on remarquera la bande interpleurale courte.



Terminons avec Gomphus simillimus :
En fait, pour le différencier, on peut dire qu'il n'a pas ce que les autres ont, et on l'identifie par élimination des autres espèces ! Son nom vernaculaire Gomphe semblable est usurpé, car il ne ressemble à aucun autre ! (il a été ainsi nommé parce qu'il ressemble, quand même un peu, à G. pulchellus). Donc :
1 - La ligne interpleurale est courte, donc ce n'est pas G. pulchellus
2 - Les pattes ne sont pas noires, donc ce n'est pas G. vulgatissimus.
3 - La bande jaune du thorax est de même largeur que les bandes jaunes qui l'encadrent, donc ce n'est pas G. graslinii.


On peut continuer :
4 - La ligne jaune médiane fait toute la longueur de l'abdomen, donc ce n'est pas G. vulgatissimus, la marque sur S9 n'est pas en forme de verre à pied, donc ce n'est pas G. graslinii…


On note pourtant que tous ces caractères peuvent fluctuer selon les individus. Ci-dessous, la bande jaune du thorax du mâle est assez fine, et pourrais conduire à tort à G. graslinii. Il ne faut donc pas craindre du multiplier les critères pour assurer le coup !


Voilà, vous savez tout, j'espère ne pas avoir été trop long !

Super précis et complet !!! Comme d'hab et merci

Net clair et précis... y a plus qu'à appliquer sur le terrain ou sur les photos de sa photothèque Merci.

Il en faut, plus sans doute encore que toute autre espèce, de la minutie dans l'examen des caractéristiques pour aboutir à ces identifications, Mô et je suis admirative devant ce savoir, et plus encore peut-être de la clarté de tes explications! Chapeau et merci!

Je me régale autant avec les photos qu'avec les explications... Bravo et merci

Quel travail et quelles connaissances ! Vraiment chapeau bas et un grand bravo.

Si tu avais décidé de le faire avant je n'aurais pas acheté mon bouquin qui est beaucoup moins bien que tes tutos

En tout cas nous n'avons plus guère d'excuses pour le printemps à venir si on se plante sur ces espèces

bonjour Maurice
Quand j'ai lu ton intro au sujet des gomphes, je me suis demandée pourquoi le gomphe à pinces n'était pas répertorié dans ta liste. Alors, avant de venir dire des conneries, j'ai consulté mon bouquin et j'ai compris. Le nom commun français de cette espèce, et de tous les Onycogomphus, induit fortement en erreur.
Bref, comme dit Robert, plus besoin de guide d'identification, maintenant nous avons The guide avec toi.
merci pour cette suite d'une grande clarté.

Maurice, toujours un plaisir de venir assister à ton cours, avec toujours des détails qui me sont très précieux !
Et je suis à chaque fois impressionné par la netteté de tes sujets !

Précis, très bien documenté, une aide précieuse pour l'identification mes futures observations. Le tout est toujours accompagné de belles photos....

Oui comme le disent les copains de bien jolis commentaires très instructifs, et de plus avec de belles images!