En résumé : la qualité requiert des muscles et du fric, et accessoirement du talent ... surtout dans les services marketing ( lesquels sont essentiellement fournisseurs de problèmes et non de solution, puisqu'un état de fait ne devient un problème que si la solution devient concevable ).
Le perfectionnisme n'est souvent que le déguisement ignoré du souci de distinction, cet intarissable carburant de la course à la consommation, cette cause chérie dont nous déplorons les effets sur notre environnement. La solution miracle existe mais elle n'est pas en préparation dans les laboratoires de recherche, elle est en nous mais très oubliée : la sobriété , la simplicité, la modestie , l'acceptation de l'imperfection.

François

Désolé mais je ne partage que très partiellement ce jugement. Si l'on peut critiquer les opticiens et autres fabricants de matériels photo, qui savent mieux que n'importe qui, faire d'une option une absolue nécessité, il n'en demeure pas moins que la photographie est depuis toujours à la recherche du meilleur.

Comment ferait Cahez ou Munier et tant d'autres, pour photographier leurs sujets préférés, en très basse lumière si ils n'adoptaient pas le fleuron de la marque NIKON en optique et boîtier ?

Si nous pouvons aujourd'hui faire certaines photos c'est grâce au matériel devenu de plus en plus pointu dans certaines conditions qui, hier encore, ne pouvaient correspondre à la qualité recherchée.

En ce qui concerne le talent, je pense qu'il prédomine sur le matériel. Combien de très jeunes photographes font preuve de talents avec un matériel d'entrée de gamme ?

Concernant le marketing... la publicité a toujours été pourvoyeuse de consommation. Elle ne fait que promouvoir, donner envie. Si les "clients" suivent, si le marché tient compte de la communication, alors ne faut-il pas surtout s'interroger sur les besoins, fussent t'ils augmentés par un désir dominé par l'égo. Aujourd'hui, dans le monde, si le High-Tech n'existait pas, il suffirait de 70% du SMIC pour vivre correctement... mais le High-Tech, c'est peu ou prou 27 % de la consommation mais aussi 650 M d'emplois dans le monde. La Chine exporte chaque année 257 Milliards de Dollars de produits Hight-Tech, soit 51 % de ses exportations annuelles... Ce qui, soit dit en passant produit un peu plus de 13 milliards de taxes pour les états concernés, et un peu plus de 50 milliards de TVA.

Oui le problème est un peu plus complexe qu'énoncé, et à moins de revenir à une consommation de production nationale (impossible aujourd'hui) car nous sommes dépendants des énergies fossiles, je ne vois pas vraiment pourquoi ceux qui font la promotion d'un produit seraient plus coupables ou responsables que chaque consommateur à son propre niveau.

Maintenant pour la perfection, qui soit dit en passant n'existe pas. Je dirais que c'est comme le bonheur. Il demeure rare, quelques fois insaisissable, voir impossible, mais quoi de mieux que sa recherche pour se dépasser, se prouver que tout reste possible quand trop de monde abandonne ou se démotive. Chercher la perfection c'est essayer d'oublier notre condition, nos contradictions, et faire de nos illusions, de nos rêves, des expériences à vivre.
Si la perfection peut engendrer des questionnements, des interrogations, il demeure qu'une autre chose est bien plus grave, nuisible, lamentable... La médiocrité.

Merci Jean, Joëlle, et Dominique d'avoir suivi le fil

pour cette dernière proposition toute en délicatesse, et ce bokeh délicieusement floconneux "cyan et magenta"!

Merci d'être venu sur le fil.

RESISTER

Tenir la position, chercher dans le bokeh le "passage" qui permettra de trouver l'ouverture du diaphragme mettant en scène les herbes, les ombres, les reflets. Ne pas se décourager, tenir, sous la chaleur, les délicieuses attaques des moustiques et autres fourmis radicalement opposées à votre venue et position. Ne pas trembler, affiner encore et encore sa mise au point en gardant au dessus de l'oeil cette goutte de sueur qui attendra bien que vous aillez fini, pour venir troubler votre vision déjà désavantagée par le double foyer de vos verres de lunettes. Trouver de mémoire sous vos doigts le bouton du boitier qui permet de corriger l'exposition sans gâcher votre approche si précaire, si fragile, du plan le plus à même de combler vos attentes esthétiques. Ajuster la lumière et visualiser dans son esprit les contraintes de sensibilité, d'exposition, de cohérence des couleurs. Marier votre passion à votre matériel, lourd, contraignant, et si "gourmand" en précision. Cadrer, recadrer, revenir à ce tableau furtif appercu trop rapidement et difficile à retrouver dans le viseur.

Résister à la facilité, à la tentation de déclencher pour une millième photo identique sans émotion à vivre au présent comme au futur.... oui résister.

Beau modèle pour une très belle peinture.
Mon goût personnel m'inclinerait tout de même à réduire légèrement la luminosité.
J'ai bien aimé les 4 premières lignes nous mettant en situation. Présentation riche, concrète et précise, et néanmoins judicieusement condensée ( ).

François

Je ne peux que redire ce que j'ai dit dans un autre salon au sujet de cette image, Philip: c'est beau, c'est original et c'est techniquement parfait!

Elle est par ailleurs précédée d'une belle profession de foi...

Ah la sueur dans les yeux quand on affûte par forte chaleur ,ça brûle mais on résiste pour la récompense! C'est tout le bonheur de la photographie lorsque l'on se "pèle" une photo!
Dom

Tu as oublié le mal aux genoux.... en tout cas c'est là où je suis le plus gêné lorsque je prends une photo en fleur. Après, je n'ai pas le souvenir d'avoir transpiré pour ce genre de sujet mais c'est sans doute pour cette raison (entre autres) que mes photos sont quelconques

En plus cette fleur, dont j'ignore le nom, est très esthétique. Ce qui ne gâche rien évidement

Moustiques, fourmis, douleurs dues à la position, oui mais le résultat est là!
C'est superbe et bien mérité, bravo l'artiste

La photo nature est exigeante.
Pour ma part, se baisser, se mettre à genoux pour photographier les insectes et les voir s'envoler 90% du temps avant de prendre le cliché.
Y a de quoi rager des fois ,c'est sur qu'il faut être patient et calme.
Mais résister, c'est obtenir la photo qu'on voulait et quelle satisfaction quand on y arrive

De la douceur et de splendides bokeh dans ces deux dernières images de fleurs! Des effets esthétiques qui émerveillent mes mirettes!

Robert

Un grand merci à tous pour vos retours et commentaires... complémentaires, et issus de la même passion ils sont pour moi le "véritable" partage photographique. Celui qui consiste à s'émerveiller des autres et à se sentir porté par une sorte d'enthousiasme de comparaisons. Comparer les sensibilités c'est un peu se trouver soi même...

Merci

Philip

Hommage à ma maman...

Je devais avoir à peine huit ans quand ma maman m'a initié au dessin. Elle était ce qu'on appelle communément une artiste. La peinture, le dessin mais aussi l'art graphique et tous ses pendants. Elle m'a dit un jour, voyant mes capacités, que je devais toujours avoir à l'esprit une qualité première dans ma pratique. L'anticonformisme. Faire de mes différences des atouts. Ne pas douter par rapport aux autres mais douter de soi quand il s'agit de se confronter à l'excellence.
Depuis mes problèmes de santé en 2013, dans les moments de doutes concernant ma capacité à retrouver mes compétences en termes de créativités, je me suis passé et repassé dans ma tète ses paroles.
Souvent j'ai pensé que mon "temps" de photographe de nature était derrière moi. Que malgré toute ma volonté, je ne pourrai plus jamais atteindre un niveau convenable pouvant mener à la reconnaissance.

En 2017, j'ai posté sur le forum une photo de fleur qui, à l'époque n'avait pas "bouleversé" au point de n'avoir reçue que quelques messages (5 de mémoire).
Aujourd'hui cette photographie vient d'être primée au 12° concours international de Ménigoute dans la section FLORE SAUVAGE.

Lorsque Mme Isabelle Autissier m'a contacté pour m'informer que j'étais lauréat, j'ai pleuré comme un gosse. Non par détours bienveillant envers mon ego, mais pour la résonance et les mots qui guident encore ma vie.

L'impressionniste (Nom donné à ma photo par La présidente du Jury 2020) Mme Isabelle Autissier, Président du WWF pour la France.