Les chamois disposent d'un cœur très volumineux au regard de leur taille.
D'un poids de 300 à 350 g chez un adulte, il propulse dans l'organisme un sang épais contenant 12 à 13 millions de globules rouges par millilitre. Au repos, il bat de 80 à 85 fois par minutes mais peut soutenir un rythme de plus de 200 pulsations par minute lors d'un effort violent.
Leurs poumons sont également très développés, d’un poids avoisinant le kilo chez l’adulte. A titre de comparaison, le cœur et les poumons de l'homme ne pèsent respectivement que 300 et 500 g en moyenne (pour un poids total de 60 à 80 kg), tandis que son sang ne compte que 4 à 5 millions de globules rouges par millilitre.
Au vu de ces chiffres, on comprend mieux leur facilité de déplacement dans la montagne par rapport à nous…quand je les vois évoluer, surtout lors du rut, j’en ai le vertige.

une course dans la pente pour illustrer mes propos...je peux vous dire que leur sang circule plus vite que le mien


la nuit tombe ce soir là alors que ce bouc observe son territoire


un cabri jette un coup d'œil par dessus le rocher en ce jour de novembre


les chamois passent aussi du temps en forêt. Certains n'en sortent d'ailleurs presque pas.


mon vieux copain, n'a qu'une corne, se déplace dans la neige fraiche de mai. Je me demande si je le retrouverais cette année...avec cet hiver très rigoureux qui n'en fini pas, les dégâts sont énormes par chez moi...


encore de la neige fraiche pour cet éterle...le mode de déplacement est néanmoins différent


un bouc en fin d'hiver...à cette époque, ils attendent impatiemment le retour de la verdure


portrait de bouc sur fond de ciel bleu


bouc suivant une trace dans un paysage hivernal


chèvre en pleine course dans les frimas de l'hiver


les passages difficiles dans les falaises ne leur pose pas plus de problème que ça


au petit matin, ce bouc dépose sa marque sur ces herbes sèches avec ses glandes rétro-cornales

Je remarque surtout cette fois les 133 et 137 qui nous montrent des chamois en plein effort dans la neige.
Dur dur d'être chamois ! Mais ton texte de présentation nous explique bien ce qui leur permet de tels efforts.
Aussi : Le beau portrait de la 140.

François

Tu nous expliques très bien, Alain, comment chaque organisme est adapté à la vie qu'il doit mener, dans l'environnement qui est le sien! Quant aux images, elles illustrent parfaitement tes propos sans omettre l'esthétisme notamment les 133, 134, 138 et 140!

Tu ne crois pas si bien dire. En ce moment ils sont épais comme des planches tellement l'hiver a été rude chez moi cette année (05). Et ce n'est pas fini (15cm de neige hier encore au col du Lautaret) A ce titre la moitié du cheptel des bouquetins est mort de faim, ce qui fait au moins 150 individus. On comprend mieux la présence d'au moins 7 gypaètes dans le secteur du Lautaret.

Mais revenons à nos moutons. La 133 est extra, on voit que malgré la pompe qu'ils ont à la place du coeur ils soufflent tout de même un peu.

Toujours de magnifiques moments avec ces bouquetins!

Alain,

Vu de chez nous, pays où la neige n'ai pas venu depuis que j'y habite, je n'imaginais pas une telle hécatombe chez les Chamois et Bouquetins! Cela m'attriste.

Comme d'habitude, ton reportage est passionnant et tes photos illustrent bien ce que tu nous décris.
La 133 est une perle

C'est toujours passionnant de te lire et de voir ces images d'altitude qui ne sont pas données à tout le monde. Heureusement que tous les hivers ne sont pas aussi rudes et que le cheptel peut se refaire sur plusieurs années. Oui les gypaètes vont faire une bonne saison de reproduction.

Quels athlètes ces chamois ! Et ils ont tout l'équipement pour réaliser de telles prouesses !
J'aime particulièrement la 133 qui illustre vraiment cette impression d'effort intense !
Cet hiver a dû être très dur pour eux en effet, et le malheur des uns fera le bonheur des autres.

Merci à vous François, Joëlle, Robert, Jean-Mi, Michel, Jacques et Jaseur...

Chez moi cette année c'est l'hécatombe chez les ongulés (cerfs, chevreuils, chamois et bouquetins) il a été dénombré près de 1000 cadavres dans le canton. C'est environ le double d'une année normale...plus tous ceux qui n'ont pas encore été trouvés...

Bonjour,

Je plussoie au commentaire du "Grandbleu", et je te remercie pour ces images et pour toutes les explications.


Puma

1000 cadavres ! ( je ne sais pas quel pourcentage cela peut représenter, mais ça semble impressionnant ).
Robert et toi nous ramenez aux cruelles réalités de l'hiver pour les animaux, particulièrement cette année.
C'est quelque chose qu'un Finistérien comme moi pourrait avoir tendance à oublier.

François.

Encore un reportage particulièrement réussi qui nous montre l’athlète des cimes dans toute sa splendeur !
Bien que la comparaison ne soit pas en notre faveur (les humains ) un tout petit rectificatif sur le poids de nos poumons ,c'est 1 à 1,3 kg de moyenne
Pour le reste tes images sont particulièrement bien choisies et explicites et il est vrai que c'est un réel plaisir de l'observer ,en espérant que malgré les rigueurs de ce dernier hiver ,sa population continue à être au moins stable pour le plaisir de nos ballades en montagne
Dominique

Tu sors quand un bouquin ? Par ce que là il y a matière, en particulier avec un certain nombre de perles photos ! En tout cas je me régale en parcourant ce fil

Merci Alain, François, Dominique et Florent...


C'est environ le double d'une année normale sur l'ensemble du canton. En Valais la population de chamois est d'environ 21000 individus. Dans ce chiffre donné d'un peu moins de 1000 cadavres, je ne connais pas le pourcentage de chaque espèce (cerfs, chamois, chevreuils, bouquetins). Même si ça ne menace pas directement la survie des espèces, cet hiver est exceptionnellement rigoureux et le quotidien de nos amis est plus que difficile.

Au cours des périodes enneigées, la quantité et la qualité des aliments diminuent considérablement alors que les chamois doivent faire face à des dépenses énergétiques supplémentaires à cause du froid et des déplacements difficiles.
Lorsqu'ils le peuvent pour s'alimenter à moindre coût, les chamois descendent à basse altitude dans les secteurs forestiers libres de neige. Mais le plus souvent, le relief ou la pression humaine les oblige à demeurer au-dessus de la limite de l'enneigement. Ils sont alors contraints, pour satisfaire à leurs diverses activités en gaspillant le moins d'énergie possible, d'utiliser préférentiellement, sinon exclusivement après de grosses chutes de neige des endroits où la couverture neigeuse est moindre, voire nulle, en raison de particularités topographiques.
Ce sont, en forêt, les lieux rocheux ou herbeux à forte pente, quelle que soit l'altitude ou l'orientation du versant ; au-dessus de la forêt, les escarpements en adret, les crêtes et les croupes balayées par les vents dominants en toutes expositions.
L'occupation des quartiers d'hivernage consiste alors en une suite de déplacements, réduits au minimum, en fonction des chutes de neige et de la vitesse de transformation du manteau neigeux. A cette époque, les interactions sociales peuvent être plus ou moins inhibées par la limitation des disponibilités spatiales et alimentaires.

chèvre un cabri sous le soleil hivernal


l'hiver, s'ils le peuvent, les chamois descendent en forêt et limitent au maximum leurs déplacements. Ici une chèvre dans une forêt de mélèzes.


cabri sous la neige, c'est son premier hiver et il semble se demander si l'herbe verte reviendra un jour.


portrait de bouc en contre jour


chèvre surprise le nez dans la poudre blanche


en cette veille de Noël, ce bouc se repose aux premiers rayons du soleil matinal qui apportent un peu de chaleur


face à face avec une chèvre


bouc en déplacement dans la neige fraiche


bouc à l'arrêt dans un décor immaculé et presque féérique


chèvre couchée dans la neige et le mauvais temps...l'hiver est bien long à ces altitudes


au détour d'un rocher...un cabri


blanc et bleu...sous le ciel montagnard hivernal, un bouc se détache