bonsoir j ai aussi constaté une bonne année pour les papillons avec des coches un peut comme toi, mais que deux pour ma prairie préféré.!revenons a tes photos c est magnifique comme d hab

Bonjour Robert,

nouveau sur le forum, je découvre ton travail sur les papillons, c'est presque devenu un guide.....

j'apprécie ton style de cadrage, il a l'avantage de bien présenter et voir les détails du papillon, et que dire du piqué ! extra

sauf erreur, je n'ai pas vu le faux cuivré smaragdin, que je pense chercher pour le printemps à venir, à ce sujet je vais t'envoyer prochainement un petit topo sur ta messagerie privée.
Nous avons les mêmes passions Chrystyan

Merci pour ton passage

Et pour cause, ce cuivré n'est pas présent chez moi dans les Hautes Alpes.

Salut Robert,
comme Christian fait remonter le fil j'ai repris là ou je l'avais laissé à la page 40 j'ai bien entendu découvert quelques belles images de plus!... mais une en particulier la 448 Pour changer un peu, une femelle.Sympétrum rouge sang !
celle là est presque hors sujet mais par contre, quelle superbe image!!!

Cet automne 2019 est définitivement très hivernal avec une météo assez capricieuse et des températures bien en deçà des normales de saison. Bref, c'est donc aussi de saison si je me plonge dans mes bouquins plus ou moins techniques. Non sans avoir lu au passage "La fille de Vercingétorix"

Aujourd'hui, je vais essayer d'expliquer pourquoi on voit des papillons en plein hiver, d'autres très tôt au printemps et d'autres très tard à l'automne. Vous allez voir, c'est très simple, ou plutôt pas très compliqué .....

Tout le monde a compris que les papillons passent par plusieurs stades : oeuf - chenille - chrysalide - imago.

472 - Vu que ces insectes sont incapables de mener une activité normale pendant l'hiver, sauf exception. La très grande majorité d'entre eux franchissent cet obstacle par une période de vie ralentie. Leur métabolisme chute à un niveau très bas, tout juste suffisant pour le maintenir en vie. J'en ai déjà parlé, c'est ce qu'on appelle la Diapause. La plupart du temps cette diapause arrive lorsque nos petits amis sont oeufs, chenilles ou chrysalides.
Mais une poignée d'espèces ne l'utilisent pas, parmi lesquelles le Vulcain. Il passe l'hiver à l'état d'imago figé dans un trou, derrière une écorce.... et dès qu'il y a un rayon de soleil, il sort "faire un tour". Voilà pourquoi on le croise en plein hiver lors d'une "belle journée".


473 - D'autres passent l'hiver également en imago comme le Vulcain mais eux, sont en diapause. Mais cet état de dormance, ne permet pas à ces insectes d'en sortir avec une simple "belle journée". Ils doivent attendre la levée de cet état physiologique, processus interne lié notamment à une perception de la photopériode (rapport entre la durée du jour et de la nuit), pour se réanimer.
Dans ce cas nous avons le Citron


474 - Ces espèces sont les premières a être observées chaque année en fin d'hiver ou au début du printemps, ayant déjà terminé leur développement depuis longtemps. C'est aussi le cas du Robert le Diable.


475 - Ou de la Grande et Petite Tortue
Notez le camouflage très poussé des versos des ailes de ces espèces qui doivent rester immobiles en l'état pendant de longues périodes à la merci des prédateurs.
Petite Tortue


476 - D'autres passent l'hiver au de stade de Chrysalide. Les Piérides (Pieris) en font partis tout comme les Porte-queues (Machaons, Flambés etc...). A l'instar des papillons adultes très voyants, les chrysalides arborent des couleurs très discrètes qui les dissimulent parfaitement dans leur environnement. Malgré leur immobilité, beaucoup échappent aux prédateurs.
Du fait de leur état déjà avancé (chrysalide), ces papillons arrivent assez tôt en saison.
Alexanor


477 - La grande majorité des espèces passent l'hiver à l'état de chenilles dormantes. Elles peuvent être sous une pierre, sur une plante hôte. Certaines se confectionnent des abris de soie comme les hespéries. Ce mode de diapause est très efficace puisqu'il peut endurer des températures jusqu'à -20°. Elles peuvent aussi se regrouper pour former des cocons de soie comme les Mélitées.
Sylvaine


478 - Et d'autres encore passe l'hiver bien au chaud dans une fourmilière. Les chenilles leurrent (chimiquement) les fourmis et se font passer pour des larves. C'est du parasitisme : elles ne font que prendre et ne donnent rien en échange. C'est la spécialité de certains azurés, pas tous mais pas mal quand même. Ils sont classés chez les "Maculinea" comme cet azuré.
Azuré de la sanguisorbe - Maculinea teleius


479 - Et d'autres encore, passent l'hiver sous forme d'oeuf. De très petite taille, souvent caché dans un bourgeon, sous une feuille ou sur un rameau, il est très difficile à détecter et constitue lui aussi un bon mécanisme d'évitement de la prédation pendant la mauvaise saison.
C'est le cas du très commun, Moyen Argus


480 - Donc la diversité des stades de développement hibernants est (au moins en partie) à l'origine de l'étalement dans le temps des premières apparitions des adultes. Les espèces passant l'hiver sous forme de chrysalide émergent en moyenne avant celles qui hibernent à l'état de chenille, elles mêmes en général plus précoces que celles qui le font à l'état d'oeuf. Bien sûr cette tendance n'est pas absolue car le rythme de croissance des larves est très variable d'une espèce à l'autre et le biotope joue aussi beaucoup. Je pense notamment aux milieux montagnards qui sont très influents sur les rythmes biologiques du vivant. Comme par exemple les moirés montagnards qui mettent deux années pour développer leurs chenilles, mais c'est une autre histoire.
Un monde fascinant !


Lorsque vous verrez vos premiers papillons en fin d'hiver et au début du printemps, vous penserez peut être à ce petit post. Sur ce.... à bientôt

Encore des informations qui me feront progresser et mieux comprendre le milieu que j'aborde chaque nouveau printemps... merci pour le partage

Passionnant ! Merci Robert
Et une dernière photo impressionnante par la quantité d'espèces présentes

L'utilisation de ta photothèque pour développer des sujets transversaux est vraiment une excellente idée, Robert et ce reportage passionnant en est un exemple supplémentaire! Une synthèse utile pour chacun de nous, papillophiles ou simples amoureux de la Nature et de ses merveilles d'adaptation!

Nickel , merci pour ce cours de biologie dont tu as le secret.

Merci Prof. ! C'était vraiment intéressant.
Par ailleurs, la dernière image m'épate , quelle foule ! Une explication ?

François

Ho c'est très simple. C'est de la boue, ils prennent les sels minéraux. Merci à vous

Robert,
Encore une belle leçon que tu nous distilles.... MERCI l'ami !!!
Ce qui est sûr c'est que si de nombreux papillons jouent les marmottes ce n'est assurément pas ton cas
Même lorsque la neige recouvre tes montagnes tu restes en éveil

François

Excellent cet article ! Je trouve parfois des Paon-du-jour l'hiver dans ma cave, maintenant je ne sais pas s'ils sont attirés par la température constante ou par les sels minéraux du chinon... Merci à toi !

+1
merci Robert je découvre ton post en route vers le cercle polaire je regarderai sous la neige si je ne vois pas des abris de soie pour hespéries mais je pense que je serai au dela de -20°
Dom

Encore une belle leçon de choses, très intéressant et de surcroit avec de belles illustrations