Bonsoir Robert,

Que de cordes à ton arc ! Tu vas devoir faire une provision de flèches.
De la branche à l'herbe, le talent voyage bien.
Tu nous offres déjà un large choix.
Une seule question : comment peut-il se faire que tu n'aies pas d'images du Robert le Diable
Merci aussi pour tes liens très utiles.
Mes coups de cœur vont à l'accouplement du Petit Argus et aussi au Sylvain Azuré.
Ce dernier pour des raisons égoïstes car le hasard à fait qu'il y a quelques jours, dans mon jardin, j'ai pu photographier le Petit Sylvain.
Après avoir consulté le site que tu recommandes, j'ai des doutes; il parait que la différenciation est aisée. Mais pas pour moi.



Amitiés,

Patrick

Les oiseaux, les voyages, les papillons, tu nous emmènes avec des insectes superbement colorés et bien immortalisés.
Du grand art ici!

Gygy

Le matériel est peut-être cassé mais pas le bonhomme derrière l'APN
Je n'y connais pas grand chose en papillon mais que c'est beau pour qui sait regarder (et se baisser!!).

Merci à vous tous.

La photo macro de papillons est une activité plaisante parce qu'on ne rentre jamais bredouille, surtout à cette époque. La multitude des biotopes qui m'entourent est un atout indéniable, surtout avec ceux qui touchent à la montagne qui ne sont pas ou très peu impactés par l'homme.
Avec la disparition petit à petit du monde rural et des activités qui vont avec, le Briançonnais se retrouve avec d'immenses anciens près de fauche qui ne le sont plus. Ils font le bonheur des alouettes, des tariers et bien entendu des papillons.

Mais photographier les papillons ne se fait pas à n’importe quel moment de la journée. En pleine journée et en plein soleil c’est souvent très difficile car ils sont trop actifs et ne ne posent quasi jamais. Par contre, le matin, à la fraiche, quand la rosée est encore présente, c’est parfait. En effet, les papillons sont alors plus préoccupés à se chauffer les ailes bien écartées tout en haut d’une fleur plutôt qu’à prêter attention au photographe. Sans compter qu'en montagne, la chaleur de la journée engendre toujours des vents thermiques plus ou moins forts qui vont compliquer un peu plus la tâche du photographe.

Mais comme c'est souvent le cas, il y a des contre-exemples. C'est en pleine journée quand il fait bien chaud, qu'il est plus facile de photographier les petits papillons de la famille des Polyommatinae composée entre autres des argus et des azurés. On les retrouvera souvent en groupes plus ou moins importants entrain de pomper les sels minéraux au bord des flaques d'eau ou à proximité des zones humides.

Bon assez de blabla et place aux couleurs.


13 - Patrick avait évoqué ce papillon. Cette semaine je l'ai rencontré à maintes reprises et c'était une première pour moi. Il fréquente les orées des bois et les clairières, de fait on le trouve volontiers sur les pistes forestières. Par contre je ne l'ai trouvé que sur du crottin..... J'ai réussi néanmoins à le photographier sur un support plus esthétique.
Notez le petit "C" blanc caractéristique qu'on retrouve toujours sur les ailes de ce papillon.
Le Robert-le-Diable - Polygonia c-album L.


14 - Ce papillon appartient à une grande famille, les Mélitées (Melitaeinae). J'en ai déjà parlé dans le premier post, c'est une famille pas évidente pour identifier les différentes espèces. Celui-ci avec sa bande orange est assez caractéristique. Pour info c'est un papillon qui mesure entre 18 et 22 mm.
Mélitée orangée - Melitaea didyma.


15 - Bien que sa répartition soit on ne peut plus large, puisqu'elle couvre tout le territoire, ce magnifique papillon n'est pas très commun. Et c'est bien dommage....
La petite tortue - Aglais urticae.


16 - Ne vous y trompez pas, ce n'est pas l'Apollon mais son petit cousin. Celui-ci il faut le chercher en montagne le long des torrents qui courent dans les alpages.
A peine plus petit (30 à 35mm) que son grand frère, on le différencie facilement avec les petits points rouges présents sur les bords des ailes supérieures que l'Apollon n'a pas. Mais le biotope reste la façon la plus radicale pour l'identifier.
Le Petit Apollon - Parnassius phoebus F.


17 - Une famille que j'aime beaucoup puisqu'elle représente souvent un sacré challenge pour identifier les différentes espèces, se sont les Polyommatinae. Dans mon département je peux croiser 39 espèces différentes, une mission à eux tous seuls !
Là aussi, il est indispensable de prendre en photo ou au moins de voir le dessous des ailes pour reconnaitre l'espèce.

A titre d'exemple je vous donne les clés d'identification pour cette espèce : ocelle dans la cellule, lunules submarginales noires minces sur le dessous de l'aile antérieure et 1 ou 2 petites taches orange et ocelles noirs petits largement entourés de blanc dans l'aire submarginale dans le dessous de l'aile postérieure..... tout çà sur 13 à 15mm
Azuré des soldanelles - Agriades glandon.


18 - J'ai fait cette photo hier en allant promener vers le col de Péas pour ceux qui connaissent. Là j'ai rencontré un Monsieur âgé de 79 ans allongé dans l'herbe avec à ses côtés un filet à papillon et une pince à épiler. C'était rien moins qu'un des conservateurs du musée d'Avignon qui étudie, répertorie et prélève (là je suis contre) des papillons de cette famille. Un puits de science sur le sujet avec qui j'ai passé un moment très agréable.
Nous avions devant nous pas moins de huit espèces différentes ..... sur cette photo on peut en voir 3.
Azuré alpin - Albulina orbitulus.


19 - Un peu plus de couleurs avec ce papillon à dominante jaune du plus bel effet dans la nature. 21 à 27 mm.
Le fluoré - Colias alfacariensis.


20 - Un petit papillon qui affectionne les prairies (16 à 18mm). La sous espèces des Alpes souvent a des ocelles très petits ou absents.
Fadet de la mélique - Coenonympha glycerion (bertolis).


21 - Grand nacré - Argynnis aglaja.


22 - Satyrion - Coenonympha gardetta.


23 - On reste dans les prairies riches en petits papillons, notamment avec la famille des azurés.
Azuré des géraniums - Aricia nicias.


24 - Et je termine cette seconde série par un papillon très commun dans les prairies fleuries.
Le Demi-Deuil - Melanargia galathea.


A bientôt

je suis ravi que tu nous montres les papillons de ta contrée, je ne les ai pas tous heureusement. 14 20 22 notamment. ça laisse de bonnes perspectives.

jolie série toute en diversité pour me plaire vraiment.
Continue ton partage c'est super beau!.



Gygy

Une bonne aide de ta part pour m'aider à les reconnaitre.Et en plus comme le dit Gygy , c'est beau.
Dominique

C'est la saison des papillons et tu nous fais là, Robert, un bel inventaire de ceux qui peuplent ta région et ils sont nombreux! Un post documenté et de jolies images, comme de coutume, avec un petit faible pour la 14!

De belles images qui me donnent forcément l'envie de dire que chez moi les fleurs manquent cruellement!.... c'est aussi pour cette raison que je me fais fleuriste et me balade avec un pot de graines que je déverse par-ci par -là à chaque printemps.
Tu as démarré fort!... c'est une aubaine les papillons pour un ami de nature le temps passe trop vite avec eux aussi!

Ca y est, te voilà bientôt à croc des papillons, pour notre grand bonheur car tu vas nous en apprendre, à moi du moins et avec des clichés comme tu sais les faire.

Bonjours Robert et bien tu nous en apprend des choses , il faut dire tu est très bien documenté ( je suis aller voir le cite que tu préconise ) . Oui en montagne vous avez l'avantage des prairies qui ne sont plus fauché , ici c'est presque pareil les agriculteurs ne fauche plus il passe le giro quand sa leurs vas bien . Et de grand coup de désherbent et d'insecticide pour les vignes , tout sa n'arrange pas les insectes . ( Bref il y aurai trop à dire ). Le robert le diable est magnifique , je n'en est pas encore vus cette année ,le petit Apollon je ne cherche pas il n'y en a pas ! dommage il est très beau . Quand aux Argus et Azuré se sont aussi mes préféré ET continus de nous régaler . Robert

J'y connais pas grand chose mais c'est très beau Robert, quel drôle de nom pour un papillon

Alain

Robert

Ceci ne me surprend pas venant de toi, mais la variété des papillons que tu as su immortaliser m'épate quand même.
Bien que tu aies eu de nombreuses occasions de nous faire admirer la richesse du Briançonnais.
J'avais évoqué le Robert le Diable non seulement eu égard à ton prénom, mais aussi en raison du fait que la seule fois que j'ai eu le plaisir de le voir dans mon jardin, il venait de se faire tuer (il n'y a pas d'autre mot) par une araignée crabe sur une fleur d'eupatoire chanvrine.
Ce soir je m'autorise une coup de cœur pour le demi deuil ou échiquier qui m'a fait l'honneur d'une première visite il y a quelques jours et dont j'espère le retour.
C'est remarquable.
J'attends la suite, impatiemment.

Amitiés,

Patrick

C'est stupéfiant de beauté et de diversité dans les papillons de chez toi , ici en Charente -Maritime on est très bien loti aussi

Merci à vous tous.

Cet été je fais un petit break "oiseaux" pour changer un peu, pour reposer ma tendinite (le 100 macro est beaucoup plus léger que le 500) et parce que je n'ai plus grand chose de nouveau à me mettre sous le viseur. Du coup ces papillons innombrables et pour la plupart faciles à photographier me procurent un réel plaisir au fil de mes balades.

Ce nouvel intérêt ajoute un petit plus à mes randonnées où je n'hésite pas à prendre le matériel vu son modeste poids. Je vous présente donc une petite suite.


25 - La balade du jour : Col de la Noire 2650m d'altitude. On voit à droite le petit sentier qui mène à ce col et le grand Vallon de la Moulette qui le précède. On aperçoit sur l'autre versant les saignées faites par les pistes de skis de la Station de Monetiers les Bains (Serre Chevalier) et derrière le massif des Ecrins avec les Dômes de Monetiers et les Agneaux.
Voilà pour le décor.... Il manque plus que le vent du nord, les taons et bien sûr les papillons


26 - La longue montée démarre du village de Monetiers les Bains et rentre assez rapidement dans un bois de feuillus et de résineux.
Thècle de l'yeuse - Satyrium ilicis


27 - La température est un peu fraîche ce matin et permet de prendre son temps pour photographier les papillons encore engourdis. Mais encore faut-il les voir, pas évident lorsqu'ils ne volent pas.
Nacré porphyrin - Boloria titania ..... avec un inconnu à gauche, ne vous gênez pas si vous le connaissez, je suis preneur.


28 - Les lacets serrés montent régulièrement et les découvertes s'enchainent même si ce n'est pas "la folie". Une petite source s'écoule lentement dans une clairière ensoleillée. Ce petit havre de paix à l'abri du vent attire les papillons qui viennent ici chauffer leurs ailes et profiter de la boue pour se nourrir des sels minéraux.
Piéride de la moutarde - Leptidea duponcheli


29 - Une rencontre rare, ce magnifique papillon imposant (32mm) n'arrête pas de voler. Je le suis un moment et n'hésite pas à quitter le sentier. Il se pose quelques minutes sur ce feuillus le temps de deux photos.
Sa donnée sur Faune.paca est protégée d'office parce que c'est le genre de beaux et gros papillons qui attirent les collectionneurs de cadavres ou ceux qui en font le commerce. L'homme reste l'homme.
Grand sylvain - Limentis populi


30 - Je suis sorti de la forêt et je commence à arpenter les alpages. Les premières vaches tarines me regarde passer, stoïques, accompagné par le son des redons. Je suis surpris d'entendre encore un mâle chanteur de fauvette babillarde.... un célibataire ou un couple qui a remit le couvert ?
Cette famille de petits papillons, les hespéries, sont un vrai challenge d'identifications. Bien qu'ils ressemblent aux papillons de nuit, ils n'en font pas du tout parti.
Hespérie du carthame - Pyrgus carthami


31 - Ici, les mélitées sont nombreuses. Je cherche des espèces inconnues ou des espèces que j'ai mal photographiées. Maintenant que le soleil chauffe, les papillons sont beaucoup plus mobiles, pas évident. J'entends à plusieurs reprises les petits cris stridents caractéristiques des bruants fous s'en en voir la queue d'un !
Mélitée alpine - Melitea varia


32 - Je rentre enfin dans le vallon qui finit au col convoité. Les prairies alpines alternent avec les casses de blocs et les éboulis. Une fois encore le biotope change et les papillons également. Ce qui ne m'empêche pas d'entendre et de voir un beau mâle bruant ortolan qui commence sans doute une seconde nichée.
Cuivré écarlate - Lycaena virgaureae


33 - Le décor devient de plus en plus minéral, une hermine me passe quasiment entre les jambes et les jeunes traquets motteux sont nombreux dans tout ce vallon. La première nichée semble avoir été une réussite.
Azuré des soldanelles - Agriades glandon


34 - En montagne on retrouve souvent les papillons sur les pierres qui chauffent beaucoup plus que l'herbe. Ce papillon discret porte deux noms. Némusien pour le mâle et Ariane pour la femelle. Dans cette position il n'est pas possible de différencier le sexe. Les pipits spioncelles et les alouettes des champs se disputent le ciel, les mâles sont en pleine forme !
Némusien-Ariane - Laziomata maera


35 - Un petit papillon discret difficile à identifier. Je me demande comment font ces insectes pour (sur)vivre ici, il y a toujours du vent, les nuits çà caille toujours même en juillet, c'est plein de passereaux qui ne font que chasser et il neige au moins une fois tous les mois de l'année...... Une nature toujours aussi surprenante. 2500m d'altitude.
Azuré de l'oxytropide - Polyommatus eros


36 - L'arrivée au col se fait avec un vent du nord glacial. Mais ne vous y trompez pas, les papillons sont là. Ce petit moiré vit sur les sommets et peut même monter jusqu'à 3000m. Sa couleur sombre sans fioriture lui permet d'emmagasiner la chaleur du soleil beaucoup plus vite que les autres et démontre qu'ici haut, donc pas besoin de fantaisies pour s'en sortir. Encore un exemple d'adaptation au milieu qui ne peut que laisser rêveur.

Par contre, moi je ne suis pas du tout adapté à ce milieu malgré de nombreuses années de pratique.
Du coup je sors vite ma veste chaude pour faire un panoramique pas dégueu du tout !

Moiré velouté - Erebia lefebvrei


A bientôt.