Je constate que les chouettes font plus de recettes que les papillons..... m'en fout, je continu

Grande semaine côté "macro" avec plein de découvertes plus ou moins rares. Je l'ai déjà écris quelque part, l'année dernière j'avais commencé à m'intéresser aux papillons fin juillet début aout et du coup j'avais loupé toutes espèces précoces. Cette année je m'en donne à coeur joie. La saison bat son plein avec beaucoup d'imago(s) dans tous les biotopes. Même en altitude çà commence à bouger bien que se soit encore très timide.

170 - La semaine commence bien avec une coche "famille", carrément ! Mon premier Damier.
Damier du chèvrefeuille.


171 - En France cette espèce est plutôt répandue en Savoie et Haute Savoie. Mais une petite population a réussi à s'introduire dans la Haute Vallée de la Clarée au dessus de Névache (proche de la savoie).


172 - Au même endroit, dans un près je fais une autre nouvelle rencontre avec ce petit azuré. Coup de bol j'ai même le couple, deux pour le prix d'un !
Argus de la sanguinaire


173 - Changement de décor, je me retrouve en plein cagnard dans un versant rocailleux avec de la végétation basse, des ronces et autres plantes qui piquent..... Le but de la journée c'est de trouver un petit arbre : le baguenaudier. Cet arbre sert à la reproduction d'un grand azuré assez rare.


174 - La femelle pond ses oeufs dans la face interne du calice des gousses de cette arbre. 8 à 10 jrs plus tard une chenille naît et pénètre dans la gousse par un trou qu'elle fore et qu'elle rebouchera soigneusement derrière elle avec des fils de soie. La croissance terminée à l'abri elle sort de la gousse et va au sol pour former une chrysalide qui va hiverner 1 à 3 hivers sous une pierre ou dans la litière.
Azuré du Baguenaudier sur une fleur du baguenaudier.


175 - Un petit break couleur avec cette Ancolie commune.


176 - Une découverte inattendue, çà arrive souvent avec les débutants comme moi.
Cuivré écarlate femelle


177 - Encore une coche contre toute attente....
Mélitée des linaires


178 - Par contre la suivante était ciblée. But de la journée trouver la Gentiane de la croisette qui pousse dans le haut des prairies humides. L'azuré inféodé à cette fleur connait un important déclin à cause du drainage, de la mise en culture, du débroussaillage, du fauchage ou du pâturage de ces mêmes prairies humides.


179 - Je suis au bon endroit et en plus c'est fréquenté ! On voit les oeufs du papillon ciblé sur cette photo mais aussi sur la précédente. Mais ce papillon dépend non seulement de sa plante mais aussi d'une fourmi ! La Mymica scabrinodis.....


180 - Je vous passe les détails de la croissance de la chenille.... bref après une troisième mue, la chenille se laisse tomber au sol au crépuscule (quand les fourmis de cette espèce s'activent) et elle est immédiatement prise en compte par ces fourmis qui l'amènent dans leur fourmilière (70% des espèces de Lycènes utilisent ce procédé. Cette surprenante tolérance est généralement attribuée à la production de substances chimiques apaisantes manipulant le comportement des fourmis) où elle va se nourrir de larves au nez et à la barbe de tout ce petit monde. Elle peut y rester deux ans..... mais la majorité se développent en 10 mois et ensuite une fois que la transformation est faite elle s'échappe vite pour continuer le cycle !
Azuré des moulières


181 - Je terminerai ce soir par ces magnifiques petites fleurs qu'on trouve à plus de 2000m d'altitude dans la roche.
Pensée du Mont cenis


Voilà pour cette semaine, à bientôt.

PS : toutes les informations techniques sur le mode de vie des papillons sont puisées dans "La vie des papillons" de Tristan Lafranchis, David Jutzeler etc.....

En tout cas une chouette série, dans la continuité des précédentes ! Je t'imagines dans tes crapahutages, je m'y retrouve, avec le silence, les rencontres, l'altitude en moins... Grand merci...

Ah écoute, je suis heureux que tu prennes ton pied avec les papillons. Il y a beaucoup de similitudes avec les oiseaux, globalement leurs territoires sont moins vastes et leur approche est quand même plus facile pour qui sait lire le paysage. Chercher la plante hôte, c'est un bon plan, rappelle toi l’épiaire . Pour l'Azuré du baguenaudier et celui des moulières c'est bonne pioche. Pour ce dernier , nous avons dans l'Orne une ou deux stations de ce petit papillon(dans sa partie Bassin parisien - calcaire ) et j'ai des copains qui comptent comme toi les œufs sur la Gentiane croisette. A Névache, au Rouillon , entre le hameau et le terrain de camping, il y a des Gentianes croisettes.

Merci à vous deux

Oui Jacques je confirme, c'est plus facile d'appréhender les papillons que (certains) les oiseaux. En général quand on sait qu'il y a une espèce dans un endroit on la trouve avec un peu de persévérance et de patience. Et puis çà change un peu sans pour autant délaisser les oiseaux bien entendu.

On connaissait le mutualisme papillon-plante, tu nous apprends, Robert, qu'il y a aussi un mutualisme papillon-fourmi! Tout ceci joliment illustré de belles images et de nombreuses coches!

Ici (en Bretagne), cet été me semble moins faste que l'année dernière. Je ne vois que peu de papillons.... Moins d'espèces en tout cas. A confirmer....

Très jolies ces Pensées du Mont Cenis et impec les explications concernant le papillons, on en apprend décidément tous les jours.

Jamais fait à moitié avec toi, heureux que tu t'éclates et nous servent de belles photos

T'as bien raison de continuer, c'est superbe...j'ai commencé tout doucement à photographier les insectes, et les papillons en particulier. J'ai l'impression qu'il y en a beaucoup qui des ressemblent...par exemple les azurés, quand je photographie un papillon bleu je me dis que je l'ai déjà vu sur ton fil mais quand j'y viens (sur ton fil) il y en a plein (des papillons bleus) et ils ont tous un nom différent un vrai casse tête...il va falloir que je me penche sur les identifications

Alain

C'est exact, il y a des familles un peu casse-tête. La palme revient aux hespéries, mais les moirés, les mélitées et bien sûr les azurés ne sont pas mal non plus. A part quelques espèces, il faudra toujours avoir au moins une photo (même minable) où on voit le dessus et le dessous.

C'est un peu comme avec les oiseaux, il faut déjà observer les milieux où ils évoluent. Pour nous en montagne l'altitude est déjà un bon indicateur et ensuite il vient tout le reste (prairies, bois, rocher etc.... et bien sûr les plantes). Sur les photos çà ne se voit pas mais la taille facilite beaucoup les choses. Entre un argus frêle (le plus petit avec 10 à 13mm) et un azuré du baguenaudier (18 à 24mm) il y a une sacrée différence, il est deux fois plus gros. Et c'est pareil pour toutes les familles.

Après on aime ou on n'aime pas. Personnellement j'aime bien cet exercice qui consiste à identifier les espèces une fois rentré à la maison. Avec les oiseaux que je photographie à l'étranger çà me permet de continuer le voyage, çà me rappelle des souvenirs. Ce n'est qu'en dernier recours que je demande à Pierre Paul ou Jacques de confirmer ou d'infirmer ce que j'ai trouvé. Sans compter que chercher çà permet de progresser. Si tu demandes tout de suite aux autres tu ne progresses pas. Mais pour çà il faut une bonne documentation et avoir aussi du temps pour le faire.

Si çà vous dit, un jour je ferais un petit topo sur l'identification des azurés dans ce fil. Un truc juste pour dégrossir et pointer du doigt là où il faut regarder. Peut être cet automne si il est pluvieux

Sans compter qu'il y a des sites très bien fait dont le plus connu est le site Suisse (lépido....) avec une clé de détermination qui te fait avancer par élimination. Mais pour s'en servir le logiciel demande des observations du recto et du verso, sans çà tu es vite bloqué.

Hello,

Belle rencontre avec ton Damier du chèvrefeuille, même pas coché par les potes de LDMI en Haute-Savoie, en Isère/Savoie et
Hautes-Alpes, moi je ne connais pas .
Il va falloir que tu te mettes aux araignées d'altitude, les petites Salticidae sont passionnantes à étudier, bon faut shooter très
vite ...
à la prochaine.

Oui je suis allé fouiller un peu sur le net et j'ai vu le site dont tu parles...et en plus il faut aussi identifier les plantes pour savoir à quelle espèce de papillon on a à faire, vivement la retraite
pour les voyages, je passe aussi du temps au retour à essayer d'identifier ce que j'ai photographié, c'est pas toujours évident mais oiseaux.net m'aide pas mal...

Alain

Préférence pour l'harmonie des couleurs de la 160 et l'éclat de la 170.

François

Bonjour à vous tous.
Voilà une journée pluvieuse (çà fait du bien à la nature) bien venue pour reposer un peu les jambes. J'ai bien profité jusqu'à présent d'une excellente météo pour faire quelques belles randonnées tout seul ou avec ma compagne. Il y a une semaine j'ai passé une journée avec Gabrielle et Florent dans la fraicheur du Col du Granon. Maintenant qu'ils connaissent mieux la région que moi, on ne se rencontre plus que pour bouffer....


182 - Ce jour là je n'avais pris que mon macro..... Une petite coche bien sympathique avec ce Damier des Alpages (femelle).


183 - Quelques jours plus tard j'aurai le mâle plus caractéristique avec son damier fait de noir, de blanc et de orange. Mais le problème avec ces papillons d'altitude c'est qu'ils sont souvent posés au sol ou à l'abri du vent dans les herbes. Ça laisse peu de place à l'esthétisme, je vous l'accorde. Se sont donc juste des photos qui sont là pour montrer des espèces, rien de plus.


184 - Sur mon autre fil je vous avez présenté un lac au fin fond de la vallée de la Clarée. C'était un lac que je n'avais jamais visité, une coche en quelque sorte ..... deux jours plus tard j'y suis remonté avec Madame en faisant une autre boucle histoire de varier les plaisirs.
Lac Biron


185 - La montée dans un vallon sauvage hors sentier m'a permis de faire une rencontre assez rare. Il y en avait des dizaines sur quelques hectares et c'est tout. Mais comme les damiers, ce papillon reste toujours assez caché dans les herbes, tant pis.
Moiré aveugle


186 - Nous sommes à plus de 2700m et l'environnement est plutôt hostile. Ici tout est adapté pour survivre et avoir une croissance extrêmement rapide. Voilà une planté qui a su d'adapter et très prisée par les pochtrons comme moi.
Génépi


187 - Nacré subalpin


188 - Myosotis des Alpes


189 - Encore un papillon d'altitude assez terne, mais tout aussi intéressant que les autres.
Chamoisé alpin ou Chamoisé des glaciers


190 - Nous perdons de l'altitude et l'herbe devient plus haute, la pente moins raide. Quelques ruisseaux trouvent de petits plateaux pour s'étendre et former des micros zones humides. C'est dans ces endroits qu'on trouve cette jolie petite orchidée.
Pseudorchis albina ou Orchis miel ou encore Orchis blanche.


191 - Azuré du serpolet.


192 - Silène enflé.


193 - J'espère que ma petite balade vous aura plu et je vous dis à bientôt.
Hespérie de Wallenberg

Que d'espèces de papillons, dans tes montagnes, Robert! Un régal! Bien entendu, il y a des fleurs...! Et des espaces infinis.....

Un peu que ça nous a plu ! Merci pour ces espèces inconnues à mon bataillon, même si elles ne sont pas spectaculaires, et de nous faire prendre de la hauteur ! Et merci pour le Génépi !