Bonjour !
Un passage dans le Gard, début mai, m’a permis de rapporter quelques clichés de Libellules, des bords du Rhône (amont de Beaucaire) et également de Camargue. La météo n’était pas toujours avenante, orages, mistral…
Pour ma première sortie, le 4 mai, quelques éclaircies laissaient un peu d’espoir… Il faut savoir que pour les Odonates, le soleil est vital, indispensable : ils fonctionnent sur le principe des montgolfières, leurs sacs aériens internes remplis d’air chaud leur permettent de voler plus facilement, donc de chasser, de chercher l’âme sœur… Donc si on veut en rencontrer, il faut sortir aux heures ensoleillées, même si la fraîcheur du matin permet des clichés intéressants, avec gouttelettes de rosée, etc.
Donc dans une alternance de courtes éclaircies et de nuages, n’ayant croisé qu’un ou deux Agrions, je descends au bord du fleuve, 7 mètres environ sous le niveau du chemin de halage (heureusement, il y avait des escaliers… raides), et j’aperçois une larve en position d’émergence, sur une feuille de carex, à 10 cm au-dessus de l’eau, à l’ombre, pas de place pour s’installer… Un coup d’œil me confirme que la larve est vivante…Et de belle taille, donc espèce intéressante.
Dilemme : j’abandonne ou… Ou je cueille la plante proprement et la ramène « en haut » avec précautions et la larve accrochée ! Procédé discutable j’en conviens, mais aucunement néfaste à l’insecte, au contraire même, puisqu’il ne risque rien des prédateurs tant que je suis à le photographier, et ce petit coup de pouce que je lui donne compense, de manière infime j'en conviens, les nuisances que ma seule présence cause à l’environnement…
Donc me voici installé et presque de suite l’enveloppe se fissure et le travail commence… J’identifie un Gomphe assez rapidement, mais devrai attendre la fin du processus pour nommer Gomphus vulgatissimus, Gomphe vulgaire ou plus joliment Gomphe à pattes noires. Petite précision : les gros odonates (Anisoptères) commencent presque tous leur émergence la tête en bas, puis se redressent rapidement, sauf les Gomphes : ils sortent à l’horizontale, et se redressent peu à peu pour saisir le support, tige ou souvent rocher. La série comprend une trentaine de clichés, voici les douze premiers !

Merci d’avance pour vos avis !

Un excellent reportage documentaire parfaitement photographié et qui me permet de découvrir un moment de vie auquel je n'avais jamais assisté
Merci et bravo
Dominique

C'est une étape de vie très bien mise en image, et les explications détaillées nous permettent de l'apprécier encore plus !
On souhaite à ce Gomphe une belle vie d'adulte !

ALIEN est de retour !

Superbe

Bonsoir, un peu court 12 images pour immortaliser tous les stades , il aurait peut être fallu choisir pour aller jusqu'au bout!? en 12 photos.

Oui, mais ces 12 premières ne sont qu'un début, la suite à venir ! Dans une semaine!

Que dire d'autre que bravo pour cette superbe serie qui permet de voir des choses qui se passent dans la nature et que l'on ne voit pas forcement.

Hello,
Le piqué et l'instant magique sont au rendez-vous; j'attends la suite!

Très interessant en plus les images sont superbes

Très instructif, et en plus les photos sont impeccables

J'espère qu'il n'y a pas un guêpier dans les parages..
de bien belles images!

Un beau reportage qui retranscrit parfaitement la magie de la nature !
Vivement la suite !

Toujours aussi belle cette transformation !

Bonjour ! Merci à tous ceux qui ont visité les précédentes images...
Suite et fin de l’émergence de Gomphus vulgatissimus, Gomphe à pattes noires, le 4 mai dernier sur le bord du Rhône en amont de Beaucaire.
Sur l’image 14, vous remarquerez des fils blancs, qui relient encore l’insecte en devenir à ce qui est déjà son exuvie. Il s’agit des trachées, qui permettent la respiration de la larve quand elle sort de l’eau, jusqu’à la « naissance ». Elles relient les stigmates de l’insecte, ses futurs orifices respiratoires, situés sur le thorax et sous l’abdomen, au… rectum de la larve (tiens, vous respirez par-là, vous ?). Des cordons ombilicaux en quelque sorte, mais qui se coupent d’eux même.
Image 16 : j’ai eu un doute en voyant l’extrêmité des ailes, et j’ai pensé à un des nombreux incidents d’émergence (ailes vrillées, collées ou atrophiées, abdomen tordu). Selon les auteurs, ils représenteraient 5, voire 10 ou même 15 % des naissances… Ce qui est sûr, c’est que l’on a plus tendance à les remarquer du fait que les insectes restent plus longtemps sur-place… Mais ici tout était normal, voir image 18 (le changement de bokeh est dû au vent, qui, avec ses ailes dépliées, transforme le pauvre Gomphe en girouette). Image 19 : la goutte au bout de l’abdomen est de l’hémolymphe, le sang des insectes, ce liquide assure le déploiement des ailes en pénétrant dans les nervures, et le trop-plein s’évacue…
Image 21, il est 15 h 46, le travail a débuté à 14 h 18, l’insecte déploie enfin ses ailes, ça bouge beaucoup ! Image 23 : après un premier envol, atterrissage de fortune à quelques mètres, sur une tige plus rigide. En général, les libellules réussissent leur « vol virginal » et gagne la canopée des arbres pour la majorité. Image 24 : dernier cliché avant envol définitif !

Vous êtes restés jusqu’au bout ? Alors merci d’avance pour vos avis !

Hello,

Oui, je suis resté jusqu'au bout est c'est top de pouvoir assister à une naissance!
Merci beaucoup pour les explications qui complètent bien le sujet.
Côté photo, c'est net, précis et sans bavures.

Un grand bravo et merci pour ce partage!