Chers amis,
Je commence ce fil sous les auspices d’un printemps, assez sombre pendant ses premiers jours, mais qui s’éclaircit. Le 10 mars, il a fait beau et chaud, et j’ai pu retrouver celui qui fera mon entame, le Milan. Ils étaient encore bien peu nombreux, à peine 8, ce qui représente 10% de l’effectif courant.
La chance était de mon côté, car j’ai pu assister à trois accouplements. Arrivés depuis une petite semaine, ils ne perdent pas une seconde. Et j’ai eu grand plaisir à entendre à nouveau ce chant dont on dit qu’il est le plus beau dans la famille des Rapaces.
Mais il y a eu aussi le Grèbe Esclavon, et, surtout, les Cigognes qui ont offert un spectacle peu fréquent.
Je vous en parlerai, un jour ou l’autre.
Et puis l’explosion de la vie se renouvelle : les Gorge bleue arrivent, ainsi que les Petits Gravelots et les Sarcelles d’été…
On attend les hirondelles et le premier Torcol.
Le menu est alléchant !
Place au Milan.
J’alternai des images anciennes avec des images récentes, en précisant l’année de prise de vue.
Amitiés,
Patrick
On l’appelle le Milan noir. Dans mes écrits antérieurs, je l’ai qualifié parfois de Noir milan, en raison de sa fâcheuse habitude de se spécialiser dans la chasse aux enfants d’Echasse ou de Sternes Caugek, entre autres.
Lui le charognard, le nettoyeur qui se contente souvent de poissons morts ou de cadavres de Ragondins pour subvenir aux besoins de ses enfants…
En vérité, il n’est pas noir du tout si on a la chance de l’observer de près : son plumage est à dominante rousse, avec quelques nuances grises au niveau de la tête.
Il pèse environ un kilo pour une envergure d’un mètre cinquante.
Base du bec et serres jaunes.
Les yeux sont en général de couleur noisette, mais chez certains individus, ils prennent des teintes orangées, ou bien franchement jaune vif, surtout pour le mâle.
Voici pour son portrait.
1 – Portrait (2013)
Il s’agit d’un grand migrateur qui a fait le choix du vol plané, bien qu’il soit fort capable de pratiquer le vol battu. C’est le parti du moindre effort, non dépourvu de contraintes.
Vous savez que les oiseaux planeurs s’appuient sur les ascendances thermiques. Or, elles ne se forment jamais sur la mer.
Ceci contraint le Milan à rejoindre des détroits tels que celui du Bosphore ou de Gibraltar, car s’il devra là battre des ailes, la traversée est courte.
Contrairement à son vague cousin, le Balbuzard qui migre en solitaire, notre ami le Milan se montre social, sinon grégaire à l’occasion, et des passages de plus de 1000 oiseaux ont été observés au Col d’Organbidexka.
Il y a bien des choses à dire à son sujet.
Mais, depuis quelques années, ce qui m’a frappé l’âme et l’esprit, est l’extrême variété de ses expressions.
Le regard d’un rapace est aigu.
De plus, il nous pousse à imaginer ce qu’il peut bien penser, ou ressentir, ce qui peut expliquer ce langage visuel qui témoigne d’émotions ou de sentiments à n’en point douter.
Voici quelques exemples, avant de conclure par un vol, inévitable à propos d’un grand migrateur.
2 – Interrogation ? (2013)
3 – Attente ? (2016)
4 – Incertitude ? (2013)
5 – Fierté ? (2013)
6 – Toutes plumes dehors (2016)
