Merci à ceux qui on pris la peine de laisser un mot.
11 - L'évolution a favorisé la vie en groupe chez de nombreuses espèces pour plusieurs raisons. Elle offre une meilleure protection, car la surveillance des alentours est plus efficace contre les prédateurs et permet aux individus du groupe de passer plus de temps à se nourrir et à se reposer.
On estime qu'un étourneau solitaire passe 53 % de son temps à se nourrir et 47 % à surveiller. Ces pourcentages passent respectivement à 88 % et 12 % si l'individu fait parti d'une bande de 10 oiseaux. De même que le temps de réaction à la découverte d'un prédateur passe de 4 à 3 secondes dans les mêmes conditions.
Ces statistiques mettent en évidence l'intérêt du "
grégarisme".
Vanneaux du Sénégal - Fleuve Gambie. Fichier(s) joint(s):
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12 - Tout le monde a déjà lu ou vu l'efficacité des regroupements d'oiseaux en vol créant un effet de confusion qui constitue une réaction efficace de défense contre les rapaces. Un faucon piquant sur sa proie à plus de 200km/h ne se risquerait pas de rentrer dans un vol aussi compact, même si il a réussi à isoler une proie, au risque d'en percuter d'autres et d'avoir des blessures qui pourraient lui être fatales.
Guifettes lecoptère et sternes hansel - Canal Kazinga - Ouganda.Fichier(s) joint(s):
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13 - Au cours de mes nombreuses sorties pour trouver les petites chouettes de montagne j'ai pu constater l'efficacité de la technique appelée "
houspillage". Cette technique adoptée par plusieurs espèces de passereaux consiste à se rassembler pour harceler un prédateur. Bien sûr les rapaces sont visés mais aussi les carnivores terrestres. Les oiseaux ne cessent de voler et d'attaquer, empêchant le prédateur de se fixer sur une proie. Non seulement ce comportement est efficace mais il permet également aux jeunes oiseaux d'apprendre à reconnaître leurs ennemis.
Moineau doré - Saint Louis - SénégalFichier(s) joint(s):
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14 - La vie en groupe facilite également la capture des proies comme le font les pélicans lors des pêches collectives parfois aidés des cormorans. Elle permet aussi de savoir où se trouve les zones de chasse les plus riches. Par exemple, en observant leurs congénères qui reviennent avec de grosses proies, les hérons savent dans quelle direction se diriger pour avoir le même rendement.
Les vautours se dispersent le matin sur de larges territoires et dès que l'un d'eux trouve de la nourriture il le fait savoir à ses congénères par des vols cerclés bien particuliers et visibles de très loin par leurs congénères.
Vautour de Rüppell - Ethiopie.Fichier(s) joint(s):
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15 - Les oiseaux qui nidifient en colonies, synchronisent toutes les étapes de la reproduction pour faciliter la protection des jeunes. Les prédateurs saturés de proies pendant une durée très courte capturent moins de jeunes que si ces derniers voyaient le jour petit à petit.
Malgré quelques inconvénients comme le parasitisme alimentaire qui profite aux plus forts, la vie en groupe est souvent la solution pour survivre d'un bon nombre d'espèces.
Cormoran des bancs - Cap de Bonne Espérance.Fichier(s) joint(s):
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16 - Il peut paraître paradoxal que le principal comportement social soit "
l'agression intraspécifique" (entre membres d'une même espèce). Elle contribue en grande partie à déterminer la forme et la structure des groupes sociaux.
Cette agression est fondamentale. Elle permet une meilleure répartition des individus et des couples dans les milieux propices. Si il n'y avait pas ces conflits, on assisterait à de trop fortes concentrations d'oiseaux au même endroit, qui se traduirait par la surexploitation des réserves alimentaires et faciliterait la transmission des maladies. Dans les groupes qui restent formés toute l'année, ces agressions permettent d'établir une hiérarchie qui a le mérite de clarifier les relations et évitent les conflits plus graves.
A ne pas confondre avec "l'agression interspécifique", qui elle se fait entre membres d'espèces différentes. Qui existe par exemple à la mangeoire ou dans les dortoirs nocturnes où, en général se sont les plus gros qui ont le dernier mot.Bubul à poitrine jaune - Afrique du Sud.Fichier(s) joint(s):
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17 - Chez les oies par exemple, ces comportements agressifs font double usage. Non seulement ils permettent aux mâles de protéger un territoire mais servent aussi à attirer les femelles qui voient là un candidat sérieux pour former un couple. Chez certaines espèces, la défense d'un territoire est devenu un simulacre qui n'a de but que d'attirer les femelles. Un tétras lyre va défendre pendant presque deux mois (avril – mai) tous les matins un territoire de quelques mètres carrés sur une place de chant. Ce territoire ne correspond en rien au territoire qu'il occupe tout le reste de l'année.
Ouette d'Egypte - Kruger.Fichier(s) joint(s):
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18 - Ce qui nous amène au "
territoire". Lorsqu'un un secteur est accaparé par un individu, un couple ou un groupe, il est activement défendu contre d'autres individus de la même espèce, c'est à ce moment précis qu'on pourra parler de territoire. Souvent seule la zone proche du nid est défendue, les secteurs alimentaires non défendus peuvent alors servir de zone neutre entre deux territoires.
Comme on peut le voir, l'image qu'on a des animaux sauvages et plus particulièrement des oiseaux qui vont et viennent en toute liberté à la surface de la terre est erronée. En réalité la plupart des oiseaux vivent toute l'année dans des espaces restreints qu'on peut appeler, le "
domaine vital".
Guifette leucoptère - Ethiopie.Fichier(s) joint(s):
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19 - Un territoire peut avoir plusieurs formes. Par exemple les souimangas et les colibris qui se nourrissent de nectar ne défendent pas un territoire à proprement parler. Ils défendent un nombre de fleurs. Tout comme les indicateurs défendent un nombre de nids d'abeilles dont ils mangent la cire.
Indicateur varié - Mkhuze National Park - Afrique du Sud.Fichier(s) joint(s):
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20 - La surface et la fonction de ces territoires varient selon la taille et le mode de reproduction des espèces. Les petits oiseaux ont de tout petit territoire et inversement, se sont les rapaces qui possèdent les plus grands à cause surtout de leurs besoins alimentaires.
Un aigle royal possède un territoire en moyenne compris entre 5 et 10000 hectares (50 à 100km2), une corneille entre 13 et 48 hectares alors qu'un merle aura un territoire de 200m2 en moyenne. Mais la taille de l'espèce n'est pas toujours un bon repère. Le territoire d'un fou de Bassan d'une mouette ou d'un cormoran se résume à la surface de son nid et ses alentours immédiats, moins d'un demi mètre carré. Tout comme ce manchot du cap qui n'a de territoire que son terrier.
Mais leurs territoires de chasse sont immenses et à deux pas de leur maison.... c'est l'Océan.
Manchot du Cap - Cape Town.Fichier(s) joint(s):
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Le sujet est inépuisable à cause d'un nombre incalculable de cas particuliers. Pour n'en citer qu'un, les espèces vivants dans des parcs et jardins ont en moyenne des surfaces de territoire divisées par deux par rapport aux oiseaux vivants dans la nature sauvage.
Et que dire des oiseaux occupant toute leur vie un seul et unique territoire comme la chevêchette d'Europe. Là aussi il y a des choses à dire....
Vous l'avez compris, il a fallut faire des choix dans cette immense sujet en essayant d'aller à l'essentiel. J'espère que ce n'est pas trop rébarbatif.... si c'était le cas, vous pouvez ne regarder que les images, ce qui est déjà pas si mal.