Bonjour à tous,

Les données du programme STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs), publiées sont sans équivoque: si on s'en tient aux 65 espèces les plus communes, la France a perdu, entre 1989 et 2009, 12 % de ses effectifs d'oiseaux nicheurs.
« Nous ne sommes pas face à une extinction imminente d'une espèce rare, mais face à une dégradation lente et progressive de la qualité de notre environnement » résume Frédéric Jiguet, coordinateur scientifique de ce programme.

Les espèces les plus touchées sont - de loin - celles qui vivent en milieu agricole (-25 %), en raison en particulier des changements profonds des pratiques (utilisation de pesticides, arrachages de haies, augmentation de la taille des parcelles...).

Pour certaines espèces emblématiques, la chute est vertigineuse: sur la période, la France a perdu une alouette des champs sur trois et trois linottes mélodieuses sur quatre. Les autres espèces « spécialistes », que ce soit des milieux forestiers (pic épeiche, pouillot siffleur, roitelet huppé, mésange nonette) ou des milieux bâtis (hirondelle, chardonneret) sont également en net recul.

Pendant ce temps, les espèces dites « généralistes » (pigeons ramiers, merles noirs, fauvettes à tête noire et mésanges charbonnière), beaucoup plus adaptables à tous les types d'habitat, gagnent du terrain: +20 % en 20 ans !

Des images donc de quelques espèces, avec des chiffres qui donnent à réfléchir....

Grèbe huppé déclin de 45% des effectifs sur la période 2001/2008

Goéland leucophée déclin de 47% des effectifs sur la période 2001/2008


Sterne pierregarin déclin de 32% des effectifs sur la période 2001/2008


Des observateurs d'oiseaux et écologistes dans une centaine de pays ont participé à la Journée mondiale des Oiseaux migrateurs pendant le weekend du 10-11 Mai 2008 avec des concerts, des films et autres événements afin de sensibiliser le grand public au danger croissant auquel les oiseaux migrateurs et la biodiversité font face au plan global.
Un déclin en nombre a actuellement été mis en évidence pour un grand nombre d'espèces d'oiseaux migrateurs le long des systèmes de migrations ou couloirs qui servent comme voies principales aux oiseaux migrateurs dans les différents coins du monde.

Par exemple : 41 % des 522 populations d'oiseaux d'eau migrateurs voyageant sur l'itinéraire Afrique-Eurasie sont en déclin et il y a des évidences que de nombreuses espèces d'oiseaux chanteurs qui migrent sur le même itinéraire déclinent également en nombre. Une étude australienne montre que des populations de 36 espèces d'échassiers migrants sur l'itinéraire Asie-Pacifique ont été réduites jusqu'à 75 % dans les 25 dernières années.

Tarier des près déclin de 47% des effectifs sur la période 2001/2008

Traquet motteux déclin de 54% des effectifs sur la période 2001/2008

Toujours d'aussi belles images.........mais l'essentiel et , hélas , le plus préoccupant sont les statistiques que tu nous livres
Celà nous interpelle........Le déclin de si nombreuses espèces est il inéluctable ?
François

C'est souvent quand les chiffres parlent que ça se gâte ! et je suppose que tu vas continuer la liste , déjà que j'ai le bourdon !!! bon encore de superbes photos et un constat bien alarmant ! que mangent ces oiseaux ?, quelles causes sont avancées ? tu nous en diras plus j'espère .

Houla Roland .... tu me donnes un peu le bourdon ! Tu as mille fois raison, j'ai lu également les compte-rendus sur certaines espèces, c'est alarmant. D'autant plus que certaines de ces espèces sont encore chassées sur notre territoire !

Par contre je soulève un petit point sur certaines espèces. Par exemple celle dont tu parles, le Goéland Leucophée. Il en très net déclin sur la zone de Marseille par exemple mais c'est surtout à cause/grâce à la fermeture de plusieurs immenses décharges à ciel ouvert.
A une époque les effectifs avaient explosés à cause justement de cette abondance de nourriture qu'ils pouvaient trouver sans efforts.

Le réchauffement climatique explique également quelques chiffres, pas tous, je suis d'accord bien entendu.
Maxime Zucca dans son bouquin sur la migration écrit, en autres, qu'en Finlande la population hivernale des verdiers d'Europe a été multipliée par 6 au cours de 40 dernières années, alors que par la même occasion, elle s'est raréfiée en Allemagne justement à cause de cette sédentarisation.
Il écrit également que beaucoup de grèbes huppés qui nichaient aux pays Bas se sont sédentarisés depuis les années 80 etc .....

Je sais que tu sais tout çà mais c'était juste pour me remonter un peu le moral .....

Merci Robert pour ces remarques, c'est bien pour ça que je posais la question des causes annoncées !

Merci à vous de vous intéresser à ce problème !
Je rappelle que ce sont des données nationales. Jacques, je parlerai des causes plus tard.
Il est bon parfois, je crois, de prendre conscience de certaines choses... De s'alarmer, de se dire que rien n'est jamais acquis (dans un sens comme dans l'autre du reste) ou immuable et de penser, lorsque nous sortons sur le terrain photographier les oiseaux, qu'ils pourraient bientôt se faire rares, voire très rares..

Citation d'un membre d'un autre forum: "J'ai peur que le programme STOC ne reflète que la face émergée de l'iceberg (...) J'ai parcouru leurs données depuis 2 ou 3 ans et elles m'ont semblé optimiste par rapport à ce que je peux constater dans mes sorties.
A mon modeste niveau, j'ai depuis des années un goût d'amertume dans la bouche à chaque sortie dans mes campagnes.
Je me souviens trop bien des images et des sons de mon enfance dans les mêmes milieux, qui sont variés.
Je me souviens des cailles de mai, des bruants proyer et jaunes, des bouvreuils, des chardonnerets. Au printemps, ou, pour certains, sur le marc de pommes en hiver à l'époque où le pressoir à cidre allait de village en village à l'automne.
Je me souviens des bois où les grimpereaux foisonnaient, et le chant des sitelles, les tambourinages des pics épeiches, plus graves que celui des épeichettes; quoique, ça dépend juste du choix de la branche et de sa résonnance.
Je me souviens du concert matinal pour les lève-tôt de mai, quand il était difficile de dissocier les chants des uns et des autres.
Je me souviens du chant des rossignols, à l'aube, près de la rivière où l'on taquinait les truites fario, et leur écho, la nuit, quand on partait à la chasse aux vers de terre, en plaine, avec un lampe de poche.
Je me souviens des pêches à l'anguille après l'orage en mai ou juin.
Je me souviens du premier pouillot siffleur dans le bois de ma commune. Et les geais qui cajolaient dans les taillis sous futaies.
A chaque promenade depuis des années, j'y pense et j'y repense. Constamment. Et j'écoute les pinsons, les rouge-gorges, les merles, les charbonnières, et les corbeaux..."

Tourterelle des bois déclin de 12% des effectifs sur la période 2001/2008


Pie bavarde déclin de 56 % des effectifs sur la période 1989/2008


Moineau friquet déclin de 33% des effectifs sur la période 1989/2008

Oui triste vérité et mise en application, car depuis 37 ans que je fais de l'hornito j'ai
constaté ce déclin. Je me suis réconforté en allant en Espagne et depuis QQ années
(2 ans) le déclin c'est accéléré d'une manière fulgurante. Il faut dire que les Espagnols
on tellement développés dans l'agriculture et le traitement chimique de celles-ci que les
effectifs aviaires ont compatis au déclin.

Merci pour cette prise de conscience et que de belles photos pour remonter le moral
des troupes.



Gygy

Triste constat en effet..
Ici tu prêches des convertis, hélas à notre niveau nous ne pouvons que subir cette triste réalité..

Merci pour la piqure de rappel



Merci pour les photos

Dommage de voir de si belles photos dans ce contexte, mais c'est la triste vérité .....

Effectivement , c'est plus que triste ....
à propos d "agriculteurs .com" , etant agricultrice , je me sent un peut visée ! ( xuu) !
Nuos somment tous concernés et impliqués .
Agriculteurs , consomateurs et terriens !
Juste peut etre faudrait il (enfin) , reconsiderer notre relation entre la Nature et nous autres humains !
Voila , Ceci dit , merci pour ce reportage ! Et bon courage !

coucou , je suis passé , je ne rajoute rien c'est vrai il y a des causes multiples et je ne pense pas que tu cherches des bouc émissaires !

Jacques, je ne cherchais pas à créer de polémique ni à rechercher d'éventuels coupables. Je voulais simplement alerter. C'est volontairement que je présente ce fil comme une triste litanie pour d'une part nous rappeler des choses désagréables mais vraies et d'autre part pour nous inciter à une plus grande vigilance...

Pour résumer: Les espèces agricoles (33 espèces suivies) ont connu le déclin le plus important sur la période 1990-2005 : moins 18 % en France et moins 21% dans l’UE. Pour l’ensemble des populations d’oiseaux communs (123 espèces suivies), la tendance générale d’évolution pour l’UE est de moins 10%. En France métropolitaine, on observe à la fois un recul des populations d’espèces dites
« spécialistes » (agricoles, forestiers, milieux bâtis) et une augmentation des espèces dites "généralistes" (+ 10 %).
Au total, les populations d’oiseaux sont globalement en déclin (- 18 %).... Selon l’Insee, les causes de ce déclin sont multiples, mais la dégradation ou la perte des habitats demeurent les principales menaces. Il faut toutefois y rajouter l’expansion et l’intensification des industries agro-alimentaires et halieutiques, l’exploitation forestière, la colonisation des espèces invasives, la pollution, la chasse et la surexploitation des oiseaux sauvages ainsi que le changement climatique. Les causes de déclin sont également plus profondes : les systèmes économiques qui ne reconnaissent pas l’immense valeur de la nature, les déséquilibres mondiaux en termes de puissance et de richesse, la destruction des ressources naturelles, une démographie et une consommation individuelle en constante augmentation.

Linotte mélodieuse déclin de 45% des effectifs sur la période 2001/2008

La chute sévère des populations de linottes est sans doute liée à la diminution de ses ressources alimentaires, des petites graines d’herbacées souvent considérées comme de mauvaises herbes et donc éliminées des zones de grandes cultures. Le déclin observé est comparable à celui enregistré au Royaume-Uni (-62% de 1975 à 2000) ou en Europe.

Tarier pâtre déclin de 27% des effectifs sur la période 2001/2008


Serin cini déclin de 45% des effectifs sur la période 1989/2008


Chardonneret élégant déclin de 46% des effectifs sur la période 2001/2008


Verdier d'Europe déclin de 51% des effectifs sur la période 1989/2008

eh bien oui , je sais !

Oui Roland ! Tu raison de tirer cette sonnette d'alarme.
Ces chiffres sont durs, mais ils reflètent, hélas, la réalité.
Comme le lecteur que tu cites, je me souviens d'une époque d'abondance; d'un temps où l'on pouvait sans peine voir des roitelets par dizaines, ou assister aux vols de plus de 200 bécassines des marais, survolant le marais.
Ne cherchons pas de Boucs Emissaires.
Il est flagrant, tout de même, que la France qui était rurale encore au début des années 70 est devenue urbaine. Le béton a envahi l'espace.
La démographie galopante de notre espèce a réduit la place de la Nature.
Les pratiques agricoles, contraintes par les tendances économiques, ont conduit à l'arrachage des haies, à l'emploi massif de pesticides...
Détruisez le milieu, vous tuerez à coup sûr ses habitants.
Sommes nous impuissants .
Oui, sans doute ! Mais ...
Nous sommes tous électeurs et nous avons le droit d'éxiger la raison, la justice.
Nous sommes tous citoyens et pouvons adhérer aux associations dont le but est de protéger la Nature.
Devenus adhérents, nous avons tous la faculté d'agir concrètement, d'aider les responsables de ces associations en dénonçant les mauvaises actions, en apportant des témoignages, en proposant des idées.
Alors, les amis, si nous voulons un monde meilleur, plein du chant des oiseaux, prenons-nous par la main, et d'un élan commun, pesons sur la préservation du beau.

Amitiés,

Patrick

..... que dire d'autres.