Oui belle linotte !

Lors de mes rencontres aux hasards du temps dans le terrain avec P.Géroudet, il me
disait déjà à l'époque; -Nous sommes entrain de bâtir un désert ornithologique par
toutes ces technologies industrielles- L'homme avait une vision sur l'avenir surprenante
et conscience de ce qui allait se passer...

Roland

Gygy

Bonsoir Roland
En ouvrant ton post je ne pensais pas qu'il illuminerait mes yeux en me broyant le coeur! Même si je sais tout le mal que l'industrialisation a produit sur la nature et ses hôtes, car nous parlons oiseaux ici, mais ils ne sont hélas pas les seuls à pâtir, lire ce triste constat n'aide guère à garder le moral. Si je ne me reconnais plus dans cette société depuis plusieurs mois, c'est justement à cause du mal que l'homme fait à l'homme et à ce qui l'entoure et participe de nos vies.
Oui Patrick nous sommes électeurs...c'est le seul acte de liberté que nous avons. Mais tu sais comme moi qu'une fois les élections passées nous redevenons esclaves et soumis aux décisions des puissants.
Je ne peux qu'espérer que les petites actions mises bout à bout seront suffisantes pour que nos petits-enfants connaissent les arbres, les oiseaux, les papillons, les abeilles etc...autrement que par les photos et les vidéos

Tu as combien raison Gygy !
Oui, Paul Gédoudet l'avait vu, compris; il l'avait dit. Jean Dorst aussi. Bien d'autres avec eux.
En 1970, l'homme savait; pour n'en citer qu'un je parlerai de Michel Brosselin avec lequel j'ai eu de longues conversations.
"Avant que nature meure" (Jean Dorst) est paru en 1971...
L'homme savait.
Qu'a t'il fait ?
C'est triste, très triste. Mais tu as raison, Roland, de dire les choses. Il faut toujours regarder la réalité en face. Ca fait mal, parfois. Peut-être ne parviendrons-nous à rien si ne trouvons pas les moyens de convaincre.
Mais il est indiscutable que si nous ne prenons pas conscience de ces réalités, si nous ne faisons rien, le résultat sera bien pire.
Alors les amis, consolez-nous par votre présence, votre soutien. Ensemble nous aurons plus de chances que 2 ou 3 êtres isolés.

Amitiés,

Patrick

C'est un bien triste constat et c'est un combat qui dure déjà depuis plusieurs décennies ! rappelons nous que la LPO aura très bientôt 100 ans ! et oui, déjà à l'époque Albert Chappellier et quelques autres avaient réussi à convaincre les instances dirigeantes de ne plus laisser massacrer les Macareux Moines au large de Perros-Guirec .... La volonté de certains peut faire un peu, aujourd'hui on a besoin de la volonté de tous. Merci pour ce fil et pour les photos qui l'illustre et espérons que le déclin soit au creux de la vague ...
Aller pour ajouter une petite note d'optimisme, j'ai aperçu il y a quelques jours (toujours dans mon petit pommier devant ma cuisine) et ce pour la première fois, un Roitelet huppé ! (du coup je l'ai mis là)

Merci d'avoir apporté votre avis, vos témoignages, vos réactions sur ce sujet.

Les espèces vivant dans les milieux agricoles, les bâtiments (granges et clochers notamment) sont les plus touchées avec une chute de 20% des effectifs.
Les espèces jugées indésirables ont aussi fortement régressé en milieu rural.
Les oiseaux forestiers nicheurs régressent moins vite, mais ont quand même perdu 11% de leurs populations.

La linotte mélodieuse, l'alouette des champs ou la perdrix grise ont vu leurs populations décroître de façon dramatique de 1989 à 2008. Les espèces en fort recul (déjà classées comme vulnérables sur la liste rouge de l'UICN) comprennent aussi :
• le pipit farlouse (- 65%)
• le tarier des prés (- 76%)
• le pouillot siffleur (- 65%)
• le gobemouche gris (- 57%)
• le bouvreuil pivoine (- 63%)

Dans d'autres régions du monde, la régression plus rapide des oiseaux communs dans les milieux d'agriculture intensive, laisse penser que cette dernière est une (mais pas la seule) des causes du déclin général.
Il est intéressant également de noter que les espèces régressent plus vite au nord de la Loire, et surtout dans le nord de la France (- 20 % en 14 ans ; de 1989 à 2003 pour 95 espèces d'oiseaux suivis). La Bretagne, où le paysage agricole a été profondément transformé au cours des dernières décennies, enregistre de fait la plus forte baisse du nombre d'oiseaux des champs sur la période 2001-2009.

Chevalier guignette déclin de 44% des effectifs sur la période 2001/2008


Bruant des roseaux déclin de 17% des effectifs sur la période 2001/2008

merci pour cette piqure de rappel et le détail des chiffres ,je vais quand même te dire que le guignette est à tomber !

Et la liste est loin d'être exhaustive ... mais comme dit Jacques, le guignette est superbe ! le bruant aussi en fait.

Ce n'est pas la seule cause mais le milieu agricole doit et est en train de changer : l'agriculture biologique, les ventes directes ou via une coopérative sont déjà des solutions qui fonctionnent ! il faut peut-être revoir nos modes de consommation et surtout de distribution (un peu d'équité dans ce monde de brutes ...)

Oui ca commence à changer un peu, un tout petit peu mais l'élan est là, il faut encore qu'il prenne de l'ampleur.. Après quand en verront nous les bienfaits..? S'il faut une décennie pour voir les populations de certaines espèces décroitre, combien pour les voir remonter...?

Merci pour les photos et ce sujet vaccin contre la connerie (perso j'ai encore besoin d'une petite piqure docteur, en préventive on sait jamais )

++

Je découvre ce fil et ne peut que m' associer au triste constat !
J' ai 65 ans et j' ai connu dans mon enfance des contacts extraordinaires avec la nature et en particulier avec les oiseaux dans les bois qui entouraient la maison familiale. Bois dans lesquels j' allais systématiquement, très tôt le matin, détruire les filets de tenderie encore autorisée à l' époque chez nous en Belgique ! Au grand dam de mes parents qui avaient par la suite la visite du garde champêtre ( notre voisin, il se doutait de quelque chose ) mais ne m' a jamais pris sur le fait .....
Je rejoint entièrement le commentaire de Grobec auquel j' ajouterai qu' il nous appartiens aussi d' éduquer nos enfants et petits enfants dans le respect de cette nature dont nous faisons aussi partie ne l' oublions pas !

Merci pour ces magnifiques photos !

C'est vrai, l'espoir demeure. Pourvu que le mouvement amorcé se poursuive et prenne de l'ampleur !
Ces chiffres sont bien tristes, mais nous avons eu des consolations grâce à ces belles images.
J'ai une pensée émue pour celle du guignette à laquelle je n'avais pas encore réagi.

Amitiés,

Patrick

A la destruction mécanique de l'habitat des oiseaux il faut rajouter de nouvelles perturbations. Les peuplements végétaux (quand il en reste) étant étroitement liés aux conditions climatiques vont se déplacer et de ce fait ils vont avoir également un impact sur la répartition de cet habitat si vital pour les animaux en général. Le réchauffement est trop récent pour avoir des délais mais on constate déjà un glissement vers le nord des communautés végétales plus méridionales.

En France, depuis les années 1980 les zones d'égales températures ont progressé de 270km vers le nord, soit 15 km par an. Pendant la même période, le communautés d'oiseaux se sont déplacés de 90km : cela ne veut pas dire qu'ils nichent 90km plus au nord qu'en 1989, mais que l'on retrouve un assemblage identique d'espèces 90km plus au nord qu'à cette date.

Mais nos pauvres amis rencontrent encore plus de problèmes bien loin au sud. Après leur longue traversée du Sahara, les migrateurs font une halte dans les savanes du Sahel et du Soudan pour se refaire une santé. Certains y passent tout l'hiver d'autres y restent que quelques semaines. Cette zone "cruciale" pour la migration se désertifie dangereusement aujourd'hui ce qui force les migrateurs à parcourir à chaque fois plus de kms. Cette désertification risque d'être fatale à un nombre croissant de migrateurs, et contribue probablement au déclin observé chez les nombreuses espèces de migrateurs au long cours. Mais comme tous ces phénomènes se modifient rapidement, il est vraisemblable que la survie de certaines espèces dépendra de l'ampleur de leur plasticité et de leurs capacités d'adaptation rapides.

Ce fil est vraiment trés riche d'informations et superbement illustré, je ne peux que te remercier Rolland pour cette initiative... Il est certain par contre que je préfèrerai lire des constats bien plus positifs...

Bonsoir Roland,

guignette et bruant superbes

Gygy

Hello
Deux belles photos pour illustrer ce triste constat, Robert nous donne un supplément d'informations qui ne sont pas non plus des plus réjouissantes

Merci de vous intéresser à ce fil et d'apporter d'autres informations. Il faut malheureusement continuer...

Bécassine des marais moins 36% depuis 2001


Bergeronnette grise moins 11% depuis 2001


Buse variable moins 17% depuis 2001


Etourneau sansonnet moins 11% depuis 2001