Merci à vous tous.
Il y en a beaucoup qui sont attirés par la lumière mais ils ne s'en approchent pas. J'arrive à en photographier pas mal comme ça. Il faut balader avec la lampe frontale aux environs proches et scruter les arbustes, graminées etc.... sinon oui, je prends un bout de bois et je les déplace. Mais encore faut-il qu'ils soient engourdis par la fraîcheur ou qu'ils fassent les morts. Les noctuelles ont souvent recours à ce stratagème.
Le problème se sont les géomètres, elles sont vives et s'envolent souvent dès qu'on les manipule.

Merci pour ta réponse, Robert.

c est chouette d observer tout ses papillon ,et qui plus est, bien mis en valeur

Cette semaine j'ai fui le mauvais temps bien installé dans les Hautes Alpes. J'en ai profité pour aller visiter la famille à Marseille et pour retrouver l'escalade dans les calanques avec vue sur la Grande Bleue ! Ça fait un bien fou de quitter cette neige après plusieurs mois passé dessus et dessous (quand il neige, je ne parle pas d'avalanche bien sûr)
J'en profité pour amener avec moi mes petites leds et éclairer en espérant voir des espèces du Sud que je ne vois pas chez moi.


580 - Ma sœur habite aux portes des calanques en bordure de pinède où toute la flore du sud est bien présente (thym, romarin, chêne, pin etc....).
Première "coche" avec cette petite Thera. En France, elle est restreinte à la partie la plus méridionale et la Corse à basse altitude. La chenille vit sur Pinus sylvestris et peut-être d’autres résineux méditerranéens.
Pennithera ulicata (Rambur, 1834) - Corythée des garrigues


581 - Bien que présent un peu partout en France, je ne l'avais pas encore croisé. Ce gros papillon, en France, se rencontre un peu partout. A tendance thermophile, la chenille vit dans les chênaies claires, ainsi que les ripisylves dans le sud du pays. La chenille se développe sur Quercus.
Minucia lunaris (Denis & Schiffermüller, 1775) - La Lunaire


582 - Espèce à l’habitus très variable. Cette méditerranéenne migratrice est présente en France depuis le Sud jusqu’au Centre et la côte atlantique. Fréquente les chênaies claires aux feuilles persistantes, le maquis où elle est assez commune. La chenille, polyphage, vit sur Quercus ilex, Q. cocciferus, Arbutus unedo, Cistus, Erica… La chrysalide hiverne, attachée sous une feuille. Elle est très variable et çà peut parfois dérouter pour l'identification. Ce soir là il était assez abondant.
Cyclophora puppillaria (Hübner, 1799) - Ephyre pupillée


583 - En voilà un que je visais. C'est avec une sincère satisfaction que j'en ai vu trois ce soir là. Europe méditerranéenne. France méridionale. Fréquente les garrigues buissonnantes, les bois de chênes (Quercus ilex, Q. suber, Q. robur) assurant le développement des chenilles. Cette espèce peut être facilement confondue avec Watsonalla binaria dans les stations où les deux espèces cohabitent.
Watsonalla uncinula (Borkhausen, 1790) - Hameçon méridional


584 - Voilà une très belle surprise avec cette minuscule noctuelle (étalée elle ne fait que 20mm) qui a bien voulu venir me voir. Je ne la connaissais pas du tout. C'est ce que j'aime dans ces "chasses" nocturnes, on ne sait jamais à l'avance les espèces qui vont bien vouloir venir. Il y a toujours les espèces du moment qui ne sont pas des surprises et il y a les autres.... des précoces, des inconnus et même des espèces qui ne sont pas sensées être là. Celle-ci a toute sa place ici mais c'est une belle observation pas très courante.
En France, elle est strictement méditerranéenne et localisée. Xérothermophile, elle fréquente les garrigues, les maquis, ainsi que les forêts claires et sèches. La chenille se développe également dans les capsules des fruits d’Helianthemum.
Amephana aurita (Fabricius, 1787) - La Cléophane radiée


585 - Le mâle est généralement à fond jaune plus ou moins orangé, mais il existe des formes à fond blanc. La femelle est ocre avec des dessins plus ou moins distincts. Espèce répandue dans toute l’Europe, l’Asie Mineure jusqu’au Kazakstan. Elle est commune en France dans les bois de pins, même en altitude. Les imagos sont actifs le jour et viennent à la lumière. Les chenilles consomment les aiguilles de divers Pinus. La chrysalide hiverne. Je l'avais déjà vu dans le 04 à la limite du 05.
Bupalus piniaria (Linnaeus, 1758) - La Fidonie du Pin


586 - En remontant chez moi j'avais prévu d'allumer dans le bas de la vallée de la Durance. Le fort vent d'Est ce soir là m'a forcé à trouver un vallon abrité non loin de Cadarache (centre de recherche à l'énergie atomique). J'y suis resté deux heures avant de reprendre la route et ... j'ai bien fait !
C'est le troisième de l'année que je vois.
Saturnia pavonia (Linnaeus, 1758) - Petit Paon de Nuit


587 - Et bien sûr encore des trouvailles ! En France, elle est présente presque partout, jusqu’à 1500 m d’altitude. L’imago fréquente les bois de feuillus, notamment les chênaies bien exposées. La chenille vit sur Quercus, Fagus, Betula, Ulmus, Populus. Cocons très durs, à base de particules d’écorces, dans les anfractuosités des troncs d’arbres nourriciers.
Harpyia milhauseri (Fabricius, 1775) - Le Dragon


588 - Une autre "coche" pas des plus communes.
En France, elle est répandue sur le pourtour méditerranéen, mais localisée. On la rencontre dans les prairies sèches arbustives, les clairières et dans le maquis. Polyphage, la chenille consomme diverses plantes basses.
Recoropha canteneri (Duponchel, 1833) - Récophore de Cantener


589 - Voilà une famille très très compliquée (les Eupithecia) où il faut souvent avoir recours aux genitalias pour arriver à l'espèce. Mais il y a quelques espèces qui sont identifiables sur photo si on tombe sur des papillons frais et non frottés. Bien sûr le biotope, la date aident aussi mais souvent ce n'est pas suffisant. Surtout dans des régions riches où il peut il y avoir beaucoup d'espèces qui volent en même temps.
En France, elle est présente dans les régions méridionales, des Pyrénées aux Alpes, remontant la vallée du Rhône, également en Corse ainsi que, ponctuellement, sur la façade atlantique. Fréquente le maquis et les chênaies méditerranéennes. La chenille se nourrit des inflorescences et des bourgeons de Quercus coccifera, Q. suber, Q. ilex.
Eupithecia cocciferata Millière, 1864 - Eupithécie du Kermès


590 - Encore une coche ! En France, on la rencontre un peu partout, mais elle est moins fréquente que la plupart des autres Orthosia. A tendance hygrophile, elle fréquente les milieux forestiers, les ripisylves et les parcs urbains. Elle butine, au crépuscule et le soir, les chatons de saules. La chenille, polyphage, consomme les feuilles de divers arbres et arbustes, dont Acer, Populus, Quercus, Ulmus, Prunus… On la reconnait assez facilement avec cette bande rouge brique sur les ailes antérieures.
Orthosia miniosa (Denis & Schiffermüller, 1775) - Orthosie rougeoyante


591 - Et je termine cette virée dans le sud par cette toute petite noctuelle qui butinait du romarin en fleur. Cette espèce semble absente du Nord-Est et beaucoup plus répandue dans le Sud. Avec ses variations chromatiques très importantes, son identification n’est pas toujours aisée. Elle fréquente divers milieux, mais toujours à proximité de boisements de chênes. La chenille se développe sur Quercus.
Spudaea ruticilla (Esper, 1791) - La Xanthie de l'Yeuse


Voilà une bonne petite semaine bien remplie et qui m'a permis de voir une dizaine de nouvelles espèces en deux petites soirées d'une heure et demi à deux heures. Mais rien de surprenant lorsqu'on change de biotope, d'ailleurs fin avril et début mai je pense que je vais en rencontrer beaucoup plus si le temps le permet. Merci de m'avoir suivi une fois de plus et je vous dis à bientôt et joyeuses Pâques

Joyeuse Pâques à toi aussi .
Une petite virée ou bien sur avec ces paps de nuit, il suffit de changer de région ,de saison et tu coches à tout va .
Je me doute que cela a du te faire du bien de retrouver le famille, la mer, les calanques et l'escalade : toujours la pêche .
Merci pour ce post détaillé ou je ressortirai La Xanthie de l'Yeuse qui caractérise la saison et le région avec son support de romarin .
Le petit paon de nuit capté à Cadarache..... ( t'étais pas loin..... )
Et la - La Cléophane radiée (prés de Cadarache elle aurait pu être (i)radiée!!!
Dom

Un festival de coches pour cette virée autour de Marseille, Robert. Et toujours des textes documentés et de belles images, en particulier les 584, 586 et 591
Joyeuses Pâques à toi!

Quand j'ouvre tes fils, je lis les textes en premier, je ne fais que "regarder" les photos qui y sont associées. Après je reviens sur les photos et là je détail davantage comme le pousse-café après le café.

Une virée méditerranéenne rondement menée avec la satisfaction d'avoir ramenée de jolies, sur la carte mémoire, de jolis spécimen.

Je choisirai La Cléophane radiée, pour n'en choisir qu'une mais le choix est Cornélien

Belles virée aux multiples fonctions avec ce matériel toujours à disposition dan le coffre. Tu ne te fais jamais contrôler par la gendarmerie la nuit avec ton éclairage suspect en pleine cambrousse?

Non pas encore les gendarmes. Par contre j'ai eu plusieurs fois la visite de locaux lorsque je suis à proximité de ruches. Il y a beaucoup de vols d'essaims et ils viennent voir... Lorsqu'ils voient ce que je fais, ce n'est pas rare qu'ils restent un moment avec moi par curiosité. La semaine dernière un garde du parc National des Ecrins s'est arrêté pour venir voir ce qu'on faisait, je le connais et on a discuté un moment. Il pistait le loup avec une caméra thermique.
Lorsque nous faisons des soirées avec notre association, le responsable prévient toujours les gendarmes qu'il y aura des lumières à tel ou tel endroits. Ça leur évite de se déplacer si ils reçoivent des coups de fil.

Merci à vous

Encore une MAJ passionnante, même si certaines espèces sont présentes chez moi
Je suis content pour toi que tu ais pu cocher l'hameçon méridional assez commun par chez moi et toutes ces autres espèces spécifiques à ta région

J'imagine bien le casse tête pour identifier ces bestioles...un plus pour les 584 et 586...

Alain

Beaucoup de retard pour moi
Je trouve dans tes derniers posts quelques espèces que j'ai dérangé de jour et d'autres vu par des lépidoptéristes du coin en ce moment.
Toujours une grande diversité, est-ce une famille qui n'a pas encore subi de plein fouet l'effondrement de ses effectifs?

Dans les Hautes Alpes elle concerne surtout les effectifs mais pas trop les espèces. Parce que la montagne est pour l'instant assez peu "touchée".

Mais ce n'est pas partout pareil. Un ami qui chasse depuis plus de 50 ans dans la région de Reims m'a dit qu'il n'y avait quasiment plus rien depuis de nombreuses années. En cause l'artificialisation des sols, les pesticides etc.... toujours la même rengaine.
Il faut savoir que lorsqu'on chasse il faut rechercher des zones qui n'ont pas été touché par l'homme, ce qui est très rare de nos jours. Ou des zones qui ne l'ont pas été depuis le plus longtemps possible. C'est là où foisonne encore la vie et donc la biodiversité.
C'est une des raisons qui fait que les mesures compensatoires misent en place par le gouvernement ne remplaceront jamais les biotopes "anciens" détruits. Une vieille forêt, une zone humide, une tourbière ou une vieille prairie ne seront jamais remplacés efficacement par l'homme. Il faudra des décennies pour que le biotope redeviennent viable pour la faune quelle qu'elle soit. C'est juste pour se donner bonne conscience ou pour faire taire les détracteurs. Vaste débat... tout le monde sait çà dans les milieux scientifiques mais la pression est telle que pas grand chose ne change.

Comme on dit : "changement d'herbage réjouit les veaux", mais pas que ! Une suite méditerranéenne de toute beauté, oh la Cléophane ! La précision concernant les gendarmes m'a rappelé quelques souvenirs...

J’ai vécu pendant mes deux premières décennies à Marseille, et suis heureux de découvrir des espèces dont je ne soupçonnais pas leur existence dans les environs de mon lieu de naissance. Une diversité de jolies coches et un faible pour la Cléophane radiée.

Robert