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Les impacts du réchauffement climatique sur les oiseaux


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Les oiseaux sont des indicateurs des changements climatiques en cours sur la Terre : ils migrent et pondent parfois plus tôt que dans le passé, leurs aires de répartition se modifient. La plupart des spécialistes considèrent désormais que la concentration accrue de gaz à effet de serre dans l'atmosphère du fait des activités humaines (combustion de charbon, de pétrole, et de gaz, incendies volontaires de forêts) est responsable d'une élévation rapide de la température moyenne de la terre (+0,6°C en 50 ans). Ce réchauffement a de multiples impacts sur les oiseaux : sur leurs aires de distribution, sur leurs habitats, sur leurs migrations ... Même si les conséquences exactes de ces changements du climat sont encore difficiles à apprécier du fait d'un manque de recul, les premiers résultats des recherches semblent inquiétants et demandent des actions.

L'impact sur les aires de distribution

Le réchauffement climatique a bien entendu un impact sur les répartitions de nombreuses espèces dans le monde. On estime ainsi que la modification du climat a déjà impacté de façon importante la phénologie et la répartition de presque 500 espèces d'oiseaux. En France, ce phénomène est observé, avec par exemple une spectaculaire extension vers le Nord d'espèces plutôt méditerranéennes comme le Héron gardeboeufs qui niche désormais en Picardie, ou le Guêpier d'Europe qui a atteint la frontière belge.
Mais si ces changements semblent positifs pour certaines espèces, ce n'est pas le cas pour d'autres. Des observations récentes confirment directement que la diminution de l'aire de répartition des espèces nordiques ou montagnardes serait due au réchauffement climatique : les passereaux dont l'abondance est le plus en déclin entre 1989 et 2002 sont les oiseaux qui ont été les plus affectés par le début de canicule de 2003.

L'impact sur les habitats terrestres et marins

Le changement climatique provoque également des changements négatifs, voir des distributions de certains habitats naturels cruciaux pour certaines espèces.Dans la toundra de l'Arctique, on estime que le changement climatique va causer un déclin important des populations d'oiseaux aquatiques nicheurs, dont les aires de répartition vont se réduire. La toundra va se transformer, devenant moins favorable pour certaines espèces.
Une étude récente a montré que de 15 à 37% des espèces pourraient disparaître d'ici à 2050, les espèces les plus sensibles étant celles très dépendantes d'un habitat ou dont les aires de répartition sont petites, par exemple les oiseaux endémiques des îles océaniques.

L'impact sur les oiseaux marins

Le réchauffement climatique semble aussi avoir des effets négatifs sur les colonies d'oiseaux marins. Il faut savoir que si les océans ont un rôle régulateur du climat des terres immergées, le changement climatique a des effets brusques sur les températures des eaux, et donc directement sur la disponibilité en nourriture (comme le Krill qui se développe en mers froides).
Pour la WWF, un manque de nourriture attribuable au phénomène El Nino les empêche de se reproduire. La modification de ce phénomène pourrait être relié aux changements de trajets des courants marins.

L'impact sur les migrations, et que faire ?

Le réchauffement climatique a bien sûr également des effets sur les oiseaux qui voyagent entre plusieurs régions du monde, notamment sur de longs trajets. Certains oiseaux migrateurs reviennent par exemple de plus en plus tôt et repartent parfois plus tard, voire changent complètement leurs habitudes : ils écourtent leur migration en faisant l'impasse sur la traversée du Sahara et hivernent sur le pourtour méditerranéen ou le long des côtes atlantiques.
Certains migrateurs trans-sahariens, comme la Cigogne blanche ou les hirondelles, commencent à hiverner en petit nombre en France.
Il semble que espèces sédentaires profiteront du réchauffement climatique au détriment des migrateurs; ils bénéficieront en effet d'hivers plus cléments, et pourront davantage profiter des sources de nourriture que les migrateurs, qui reviendront trop tard pour choisir les meilleurs sites de nidification, déjà occupés par des résidents, et pour capturer suffisamment d'insectes non volants pour nourrir leurs petits.

Mais si certaines espèce ne semblent pas avoir ajusté leur date de retour, ce n'est pas le cas pour d'autres, qui arrivent depuis quelques années quelques jours plus tôt. En Franche-Comté, la LPO a mis en évidence des avancées des dates de migration significatives. Ainsi le Martinet noir revient-il d'Afrique du Sud une vingtaine de jours plus tôt qu'il y a 23 ans et le Coucou gris quinze jours plus tôt. Des recherches montrent aussi que des migrateurs ne parviennent plus à migrer, ou bien que leur instinct
de migration est perturbé. Certaines Grues cendrées hivernent désormais en Allemagne au lieu de partir dans la péninsule ibérique, les mettant à la merci d'une vague de froid.

Un phénomène nouveau, rapide.

Ce changement climatique récent est différent de ceux que la Terre a déjà connu car il est plus rapide, et il a peu de chance d'être réversible naturellement. Il affecte toute la diversité biologique, de l'individu à l'écosystème. Au niveau d'une espèce, il peut affecter sa distribution, son abondance, son comportement, sa phénologie (cycles migratoires), sa morphologie (taille et forme) et sa génétique en jouant sur la sélection... Il peut agir directement et indirectement, en augmentant la compétition, la prédation, le parasitage, en favorisant les maladies et les perturbations (feux, orages). II aggrave d'autres phénomènes déjà perturbants comme les invasions d'espèces exotiques, l'urbanisation et les défrichements agricoles.

Que faire ?

La situation n'apparaît donc pas très réjouissante, en tout cas pour certaines espèces. Heureusement, une prise de conscience mondiale semble émerger de la part d'associations, de particuliers et même de gouvernements, le phénomène du réchauffement étant désormais reconnu par la quasi-totalité des scientifiques.
De nouvelles études sont réalisées sur la biologie des oiseaux, sur la protection des habitats, des campagnes de sensibilisation sur le réchauffement climatique sont menées (télévision, cinéma, journaux, ..), des mesures d'économie d'énergie sont encouragées. Vous pouvez vous-même participer aux efforts pour aider les oiseaux et notre planète : faire de votre jardin un lieu plus accueillant pour les oiseaux, participer comme volontaire aux recensements et aux comptages, réduire votre consommation d'énergie (chauffage, électricité), limiter vos trajets en avion sur des distances courtes ou utiliser un véhicule plus "propre".

Extrait de l'article sur : http://www.ornithomedia.com/pratique/enfants/enfant_art1_1.htm

 


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