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La LPO vole au secours d’une chouette menacée : « l’effraie des clochers »


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En France, chaque année, une chouette effraie meurt tous les 2 kilomètres d’autoroute, tandis que ses sites de nidification (granges, clochers) se raréfient. Malgré le déclin prononcé de la « dame blanche » et l’implication ancienne de quelques pionniers, cette espèce n’avait jamais fait l’objet d’une mobilisation nationale. C’est désormais chose faite : la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) vient de lancer à l’échelle nationale un plan de sauvegarde ainsi qu’une campagne de sensibilisation. Objectif : faire connaître au grand public cette espèce afin de la protéger et de la sauvegarder.

La campagne de sauvegarde nationale de la LPO s’organise autour de deux actions phares, « Roulez moins vite la nuit » et « Posez des nichoirs », pour lutter contre les deux principales menaces qui pèsent sur la chouette effraie.

La nuit, comme les grands mammifères, les crapauds et les hérissons, l’effraie reste victime de collisions avec les véhicules. Le trafic routier et autoroutier provoque une forte mortalité chez cette espèce, surtout en automne et en hiver. On estime ainsi, que chaque année, en France, une chouette effraie meurt tous les 2 kilomètres d’autoroute.
Pourtant, des intérêts communs se conjuguent : modérer sa vitesse sauve des vies humaines tout en participant à la préservation de la biodiversité. Une affiche et un autocollant « Rouler moins vite » ont donc été créés, avec le soutien de la Fondation Norauto, pour sensibiliser le grand public et l’inciter à ralentir.

La raréfaction des sites de nidification menace également la chouette effraie. Comme elle ne construit pas de nid, elle utilise, en effet, en dehors des arbres creux, des lieux aménagés par l’homme (clochers, granges et autres habitations). Or, les vieilles granges disparaissent au profit de bâtiments plus modernes, les combles deviennent habitables et les clochers sont grillagés pour empêcher les pigeons d’y rentrer. Une solution reste alors la pose de nichoirs. Une première opération a été lancée, dans ce sens, cet automne, avec le soutien de la Fondation Nature et Découvertes : 150 nichoirs ont été diffusés au réseau national de protection de la nature.

Enfin, la chouette effraie reste aussi fragilisée par les transformations de l\'espace rural (disparition des prairies naturelles sur de vastes surfaces, diminution des zones bocagères, et utilisation de pesticides et rodenticides) qui ont considérablement dégradé ses territoires de chasse.

Or, la chouette effraie s’avère être un auxiliaire précieux de l’agriculture. Plus de 95 % de son menu se compose de campagnols, muridés (souris et mulots) et musaraignes. Dans certains pays, comme en Israël, des centaines de nichoirs sont installés sur les zones agricoles pour lutter contre les campagnols et éviter ainsi l’utilisation de produits toxiques.

Le statut de conservation de l\'espèce apparaît défavorable. Les spécialistes estiment que ses effectifs nationaux sont en lente régression. En l’an 2000, sa population française était comprise, selon BirdLife International entre 20 000 à 60 000 couples, tandis qu’aujourd’hui dans certaines régions, l\'espèce est classée en liste rouge régionale (comme espèce à surveiller en Champagne-Ardenne et comme espèce vulnérable en Rhône-Alpes).

Un plan de sauvegarde sur cinq ans vient d’être lancé, suite de la réunion nationale des spécialistes de l’espèce à Buoux (Vaucluse). Ce plan, et le réseau qui le soutient, permettront d’obtenir des estimations plus récentes et plus complètes des populations d’effraie.


Ce plan, et la campagne de sensibilisation qui l’accompagne, ont également pour objectifs de faire connaître au grand public, l’espèce, les dangers qui la menacent et les actions de protection mises en œuvre par le réseau pour la sauvegarder. Ces dernières, très simples à mettre en place, peuvent être menées à l’échelle aussi bien collective qu’individuelle.

Nous espérons que la mobilisation de tous, automobilistes, agriculteurs, associations permettra d’assurer l’avenir de l’effraie des clochers à nos cotés.

Allain Bougrain Dubourg
Président de la LPO

 


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